Ce que les chiffres officiels disent vraiment… sur les campagnes de vaccination Covid19

TRIBUNE – Cet article fait suite à une série de bulletins, publiés à partir du 13 décembre 2020. Il constitue le bulletin n°6.

L’approche et l’analyse proposées dans ces bulletins veulent démontrer que les citoyens sans connaissance scientifique d’expert en infectiologie, épidémiologie, médecine ou biologie et juste du sens commun (cela vaut aussi pour les gouvernements!) ont des moyens d’apprécier correctement des situations et des solutions grâce à une analyse précise et non biaisée des chiffres officiels. Il faut s’appuyer sur les experts, bien sûr, mais seulement ceux démontrant une compétence crédible et sans liens d’intérêt.

La compréhension approfondie du présent bulletin requiert de se référer aux bulletins No5 et No4, dont nous utilisons les bases et enseignements tirés de l’observation des statistiques officielles internationales ou nationales.

Néanmoins nous nous efforçons dans ce bulletin de ne pas rendre indispensable la lecture des bulletins précédents. Par ailleurs, le lecteur peu à l’aise avec le domaine « scientifique » ou allergique à tous ses accessoires (Maths, Physique, Biologie, Statistiques…) pourra utiliser son sens commun et survoler rapidement le chapitre « Modélisation des flambées et méta-flambées».

Les données officielles internationales proviennent de la collecte mondiale réalisée par l’Université Johns Hopkins, ou de sites utilisant ces mêmes données comme Worldometers. Pour la France nous utilisons le site de Santé Publique France.

Modélisation des flambées et méta-flambées

En préambule, et puisque nous employons le terme « modélisation », nous croyons utile de préciser ce que l’on entend ici par modélisation. On peut considérer qu’il y a deux grands types très distincts de modèles (mathématiques) :

  • modèles prédictifs basés sur l’utilisation d’équations souvent très sophistiquées censées décrire et donc prédire un phénomène complexe comportant une part importante de composantes ou facteurs aléatoires.

L’exemple le plus familier de ce type de modélisation est la prévision météorologique, dont tout un chacun expérimente quotidiennement les limites en matière de précision et de fiabilité, dès que l’on veut prévoir à plus de quelques jours… Ce type de modélisation nous a paru et nous paraît très inadapté pour « prédire » l’évolution d’un phénomène épidémique. Nous en avons régulièrement averti le lecteur dans nos précédents bulletins.

  • modèles observationnels basés sur des mesures du phénomène réel ou mieux de plusieurs phénomènes réels semblables. Ces mesures sont alors décrites par approximation grâce à des objets mathématiques généralement simples.

Ce type de modèle permet non pas de prédire mais d’anticiper des scénarios possibles, si tant est que le phénomène observé respecte le modèle observationnel. Par recoupement avec d’autres données on peut alors trouver des scénarios probables, voire hautement probables. En cela le modèle peut être vu comme un outil d’analyse de scénarios.

On a donc choisi d’utiliser ce type de modèle pour la Covid 19.

La brique de base est le modèle cinétique (vitesse) d’une flambée élémentaire, c’est-à-dire partant de « quasiment zéro » passant par un maximum puis revenant à « quasiment zéro ».  Le profil rappelé, dans la figure ci-dessous, est issu de mesures réalisées sur un nombre élevé de flambées suffisamment « isolées » que nous avons pu observer surtout pendant la première partie de la pandémie.

Le profil élémentaire se caractérise par : un maximum ayant une amplitude corrélée à l’intensité de la flambée, une date pivot (T max ou date du maximum) et un profil cinétique se répartissant autour de la date pivot sur une durée « invariante » caractéristique de la présence du virus Sars Cov 2

Signalons que dans nos articles précédents nous avons parfois utilisé abusivement les désignations profil « naturel » ou comportement « naturel ». On doit plutôt parler de profil de référence ou de comportement standard. En effet, nous avons par ailleurs constamment rappelé que ce standard correspondait à ce que l’on a pu mesurer de façon répétitive dans la grande majorité des flambées jusqu’à début 2021, et ce que l’on mesure résulte de la confrontation entre plusieurs forces : le virus, qui, lui, a un comportement évidemment naturel, la résistance immunitaire naturelle des personnes, le comportement des personnes face à l’épidémie et à la maladie qui, lui, dépend du jugement ou des décisions des personnes et enfin les forces « médicales » au sens le plus large qui par définition sont des interventions humaines pour lutter contre le fléau.

Pour compléter le modèle nous avons ensuite fait l’hypothèse que la pandémie dans sa globalité (en tout ou partie) pouvait être décrite par une agrégation (ou, si l’on préfère, une superposition) de flambées standard élémentaires, telles que décrites plus haut. Cette modélisation en méta-flambées s’avère tout à fait réaliste de la plus petite échelle jusqu’à l’échelle mondiale, aussi bien dans le temps que dans l’espace.

On peut consulter ci-après une utilisation du modèle pour le cas de l’Inde. (Note : Au-delà de ses charmes culturels ou touristiques indéniables, l’Inde est bien sûr un géant démographique pesant lourd sur les statistiques mondiales)

La courbe verte représente la somme des flambées élémentaires visibles au-dessous, numérotées de 1 à 7. Elle donne une bonne vue d’ensemble de la méta-flambée à compter du 30/08/2020. Nous n’avons utilisé que 7 composantes élémentaires, et de ce fait le suivi précis de la courbe réelle en rouge n’est pas détaillé. D’un point de vue purement « mathématique » il est bien sûr possible d’utiliser autant de composantes qu’on le souhaite. Pour s’avérer pertinente et utile la modélisation détaillée doit s’appuyer sur des événements connus et identifiés, tels que le démarrage d’un nouveau foyer dans une province ou bien l’apparition à une date identifiée d’un nouveau variant. Nous n’avons pas à ce jour ce type d’information détaillée pour l’Inde, et en général aucune information précise sur les variants. (Note : Par exemple, si l’on dispose d’échantillons significatifs de cas et des informations datées, également significatives, de séquençages génomiques, on peut imaginer l’utilisation de l’outil pour estimer l’impact de chaque variant comme s’il était indépendant de la présence simultanée des autres,  donc d’en apprécier la « signature individuelle » à usage statistique.)

Nous avons par contre choisi l’exemple comme démonstration d’un usage très simple du modèle en tant qu’outil d’analyse de scénarios. En l’occurrence, en Inde, on pouvait estimer jusqu’aux environs du 30 janvier 2021 que le pays était en très bonne voie pour aller vers une extinction de la méta-flambée unique (c’est-à-dire monolithique) ayant affecté le sous-continent. La suite nous a montré que ce scénario conforme au standard n’était pas respecté et nous a fortement alertés sur un phénomène « anormal » lié à la campagne de vaccinations menée tambour battant dans le pays.

Cette observation confirme que dès lors que les chiffres réels sont différents de ceux qu’on peut attendre en utilisant le profil « standard », c’est que l’on est en présence d’une perturbation anormale. Certaines perturbations telles que les périodes de vacances sont hautement prévisibles (Fin d’année, vacances de printemps, etc). D’autres sont très prévisibles dans leur timing mais beaucoup moins dans leur effet : campagnes massives de vaccination ou campagnes massives de traitements précoces,…Enfin, il faut bien sûr citer l’apparition possible d’un nouveau mutant extrêmement dangereux ou pas mais très différent de ceux précédemment connus et répertoriés, c’est-à-dire ayant une signature dynamique très différente.

Retour sur les statistiques mondiales et les effets des campagnes vaccinales

Afin d’évaluer globalement la situation sur l’évolution de la mortalité au plan mondial au 2 avril, nous avons dressé un inventaire de situation des pays du Top 20 décrits dans notre bulletin No5.

Le tableau ci-après rappelle les nombres de décès constatés sur la période du 4 au 22 mars, soit sur 18 jours. Les chiffres sont en milliers.

Nous avons alors classés les pays par ordre chronologique du plus ancien au plus récent de dates approximatives de redémarrage à la hausse.

 

L’objectif est d’évaluer s’il y avait déjà ou non des démarrages de flambées des décès/j conformes au modèle de référence « standard » avant que la présence en nombre de populations vaccinées ne devienne très significative. Pour les pays où la réponse est oui, plus la date est ancienne, disons antérieure au tout début mars plus la probabilité de présence d’une nouvelle flambée « normale » préexistente est élevée. Tout début Mars correspond en effet à un décalage de 15 jours avec la constatation du brutal départ à la hausse du nombre des cas/j de tests positifs par jour mondial située au début de la semaine du 14 février 2021.(Note : le délai de 15 jours est le délai statistique moyen entre la courbe des cas/j et celle des décès/j, signature des flambées de référence « standard ». Voir les bulletins No4 et No5.)

Le tableau montre qu’il y a trois à quatre pays dans ce cas : Le Brésil, la Pologne, l’Ukraine et possiblement l’Italie, avec le Brésil très largement dominant en matière de poids sur les statistiques de l’ensemble par rapport aux statistiques mondiales. Ces pays sont donc touchés par une « flambée hybride » que nous avons positionnée dans le simulateur (en se calant sur la date de démarrage de la hausse des décès/j au Brésil vers le 18/2/21) : méta-flambée hybride cumulant l’effet des vaccinations et les effets d’une flambée « standard ». Pour tenir compte approximativement du caractère « hybride » de cette méta flambée nous en avons calibré l’amplitude maximum « standard » à 2000 décès/j sachant que le Brésil en est actuellement à 2800 décès/j et poursuit une campagne de vaccination soutenue.

Pour tous les autres pays de la liste on peut raisonnablement considérer que l’effet prépondérant nouveau provient des campagnes de vaccination.

Voici donc graphiquement le résultat où apparait la méta-flambée surnommée « Brésil » (flambée 7)

On notera au passage, l’arrivée d’une période de vacances, celles du printemps, moins perceptible que les festivités de fin d’année, mais se traduisant par un ralentissement général aggravé par toute mesure de confinement. Pour mémoire nous avons déjà alerté dans nos bulletins précédents sur le très probable effet négatif sur le bilan des décès dû à un ralentissement de prise en charge de malades, incompatible avec la très grande vitesse d’évolution de la maladie Covid 19.

La simulation précédente nous conduit à une estimation des conséquences négatives du scénario « avec vaccination » par rapport à ce qu’aurait pu/dû être une décroissance selon le profil « standard ». La courbe rose vif représente la différence entre le nombre de décès/j réellement constaté et le nombre estimé par l’utilisation du simulateur du profil standard (courbe verte).

 

Nous invitons fortement le lecteur à considérer les chiffres qui suivent  comme des estimations résultant du modèle de scénario. Ils doivent être compris sous toute réserve et demandent donc des recoupements avec d’autres données d’estimation complémentaires. Ils constituent néanmoins de bons indicateurs « d’ordres de grandeur » et de sérieux indicateurs d’alerte.

En portant attention à la courbe rose vif du graphique on voit qu’au 31 mars 2021, le nombre de décès cumulés de la Covid 19 dus directement à la campagne mondiale de vaccination se situerait à 199 000 décès (comptabilisés du 14 février au 31 mars). Au rythme actuel le nombre de décès/j imputable à la campagne est estimé à près de 8000 décès/j, c’est-à-dire autant que le rythme connu au 1 novembre 2020, en pleine montée de la deuxième méta-flambée mondiale majeure.

N’étant pas médecins ni virologues, il ne nous appartient pas d’informer le lecteur sur les origines, les mécanismes et les causes exactes de ce phénomène sur le plan médical et infectiologique. Pour cela, le lecteur, comme nous-mêmes, doit s’informer auprès des infectiologues compétents et non tenus par des liens d’intérêt.  Ce que nous montrons par contre c’est la présence d’une contagiosité et d’une surmortalité « anormales » corrélées aux campagnes de vaccination mondiale.

 

Nous souhaitons également rappeler que la vaccination étant une intervention humaine volontaire il convient pour des raisons évidentes d’éthique de considérer en plus des décès eux-mêmes les autres effets « indésirables graves » chez les personnes vaccinées. Or si l’on se réfère, par exemple, au bulletin de l’ANSM française du 25 mars 2021  on obtient un ratio de 4 entre le nombre total d’effets indésirables graves et le nombre de décès proprement dit ce qui aggrave d’autant le bilan vaccinal réel.

Certains inconditionnels de la vaccination Covid19 à tout prix objecteront que cette période de surmortalité ou d’effets indésirables graves (dont on aurait pu se passer) n’est qu’un « mauvais moment à passer » puisqu’au bout du chemin la quasi-totalité de la population sera protégée contre le Sars Cov 2, et que ce dernier ne trouvera plus assez d’hôtes à infecter, ce qui est très loin d’être le cas à ce jour au plan mondial. Pour notre part, nous préférons considérer que le « mauvais moment » serait très long et douloureux à passer.

Long parce que, même en mettant les bouchées doubles, le monde aura bien du mal à atteindre une immunité collective telle qu’escomptée, il suffit de regarder les ….chiffres officiels au 2 Avril 2021 : 4,6% de la population mondiale seulement mais déjà près de 360 millions de personnes vaccinées (au moins une dose), autant de nouveaux vecteurs de contagion possibles. Douloureux pour deux raisons : d’une part, on ne sait pas encore jusqu’où et dans quelles proportions cette nouvelle flambée « non standard » va se poursuivre, d’autre part attendu que personne ne peut garantir la durée d’efficacité supposée de la vaccination il n’est pas impossible qu’il faille relancer assez vite une nouvelle campagne, ce qui deviendrait définitivement catastrophique.

Conclusion

Nous informons le lecteur que nous commençons à être en mesure de démontrer sur la base de chiffres officiels les effets hautement bénéfiques du recours massif en population générale aux traitements précoces ou prophylactiques à base de molécules connues pour leur efficacité et quasi absence de risques.

Nous renouvelons donc les conclusions de notre bulletin No5 précédent, à l’adresse des autorités politiques et sanitaires exécutives :

Nous demandons que soient décrétés des  moratoires sur la totalité des campagnes de vaccination en cours suivi d’arrêts définitifs dans l’attente de résultats probants de phase III réalisés par les laboratoires pharmaceutiques.

Nous demandons que soient lancées et soutenues sans délai des campagnes massives de traitements précoces ou préventifs. Toute « autorisation » lâchée du bout des doigts serait insuffisante et contre productive.

Enfin nous rappelons un des mottos de nos articles d’information précédents :

Toute mesure à caractère collectif prise en plus d’une semaine est trop tardive, toute mesure à caractère individuel prise en plus d’une journée est trop tardive. Le phénomène Covid 19 auquel nous faisons face est une course contre le temps.

Auteur(s): Philippe Pradat pour FranceSoir

Source : Ce que les chiffres officiels disent vraiment… sur les campagnes de vaccination Covid19

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