Drogue à Vannes : comment les narco-trafiquants albanais ont mis la main sur La Bourdonnaye

Théâtre de règlements de comptes en 2019, le plus petit des terrains de trafic de drogue vannetais a fait l’objet d’un contrat passé entre trafiquants début 2020. Depuis, le deal se poursuit mais les armes se sont tues.

Un « spot » simple à contrôler. Depuis 2014, La Bourdonnaye est devenu un lieu de deal. Ce petit quartier de 400 logements HLM est enclavé au nord de la gare de Vannes. Une seule voie d’accès le dessert. « On met un guetteur ici à l’entrée et c’est fini, explique « B », un des dealers. En voiture, les flics sont obligés de passer par là. S’ils arrivent à pied, on met un autre guetteur pour vérifier l’entrée piétonne en contrebas. Et c’est bon ».

En 2018, La Bourdonnaye prend de l’essor au moment où Kercado connaît des difficultés (lire par ailleurs). « Les acheteurs aiment venir ici car c’est moins connu, plus tranquille », décrit un dealer. Le terrain pèserait environ 10 % du trafic vannetais. Un chiffre d’affaires assez marginal qui se révèle pourtant en forte progression fin 2018. Ce qui génère des rivalités entre les trafiquants. En 2019, des règlements de comptes, avec l’usage d’armes à feu, agitent La Bourdonnaye.

Depuis début 2020, ces derniers semblent néanmoins s’être calmés. Le deal se poursuit mais les armes se sont tues. Pourquoi ? Selon nos informations, La Bourdonnaye est passée aux mains d’un réseau albanais en début d’année. Ces membres auraient profité des condamnations des anciens « boss » du quartier pour s’imposer. Ensuite ? Un « contrat » a été noué pour leur permettre de l’exploiter. Depuis ? « Il n’y a plus de problème (sic), relate « L », un Albanais en situation irrégulière. Intérêt de la démarche ? Renouer avec la tranquillité permet de tenir la police éloignée. « Plus il y a de monde dehors, plus ça noie les dealers dans la masse ». « Voir arriver la police, ça ne nous plaît pas. Mais si jamais il y a un problème, j’appelle et en trois minutes, mes collègues descendent armés jusqu’aux dents », confie « L » menaçant.

Qui a signé le « contrat » ? Pour combien ? Les têtes de réseau respectent le secret des affaires. Ce type d’arrangement apparaît cependant assez courant. En juin, Le Mensuel de Rennes a établi que certains terrains de deals de Rennes pouvaient se négocier autour de 150 000 €.

Que fait la police ? Elle multiplie les opérations sans mettre un terme au trafic. Ainsi, trois personnes ont été interpellées chez Tonton, une « nourrice » de 54 ans, le 8 septembre. Parmi elles : Antonjo, un guetteur, et Klévis, un vendeur. Tous deux ont été condamnés à six mois et à un an ferme. Une fois leurs peines purgées, ils devront regagner leur pays : l’Albanie.

(Source : Le Télégramme)

Source : Drogue à Vannes : comment les narco-trafiquants albanais ont mis la main sur La Bourdonnaye | Breizatao.com – Actualités

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