Les puissants partenaires de DisinfoLab – et leurs effets…

Nous reprenons aujourd’hui nos analyses sur la galaxie DisinfoLab, qui va nous emmener assez loin… Vous pouvez relire la première partie est ici.

L’affaire prenant de l’ampleur, nous avons vraiment besoin de votre soutien. Dans un premier temps, vous pouvez nous le témoigner d’une façon très simple et rapide : en vous abonnant à notre fil Twitter et en “likant” notre page Facebook, si ce n’est pas déjà fait. Cela montrera la taille de notre communauté et son implication. On compte sur vous – ce sera notre récompense pour tout le travail que nous menons !

  1. Rappels
  2. Un associé de poids
  3. Des partenaires dans la lutte contre la désinformation “légèrement” orientés
  4. Synthèse des partenaires et financeurs
  5. Médiatisation express et insubmersibilité
  6. Toujours sur le pont !
  7. Qui c’est le plus fort – pour le lobbying avec l’OTAN ?
  8. Une ONG bien en Cour auprès des Gouvernements
  9. Un ambitieux plan de Développement
  10. Le projet initial : “Disinfo FabLab”
  11. En conclusion

I. Rappels

Nicolas Vanderbiest, Alexandre Alaphilippe et Gary Machado créent de fait leur agence de communication / lobbying Saper Vedere en septembre 2016, mais ils ne la constituent officiellement que le 11/08/2017 :

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4 mois après avoir déclaré Saper Vedere (structure commerciale), les 3 fondateurs déclarent l’association DisinfoLab le 13/12/2017.

Rappel des structures (cf. billet précédent)

Il faut dire que, deux mois auparavant, le 26 octobre 2017, la société Twitter annonçait ceci (source) :

Twitter déclarait ainsi qu’il allait redistribuer l’argent gagné avec RT (Russia Today, que Twitter était allé lui-même démarcher…) durant les élections américaines soit 1,9 million de dollars, à différentes structures de lutte contre la désinformation durant les élections. (nous n’avons pas retrouvé d’article ultérieur de Twitter en lien avec le “more details to share on this disboursment soon” évoqué à la fin de leur communiqué)

En fait, DisinfoLab a touché 125 000 dollars de cette somme (soit 7 % des 1,9 M$) – et ce dès janvier 2018 !

Message à RT et Sputnik : je vous recommande évidemment d’attaquer cette structure en diffamation à propos de “manipulations” de 2016 par vos publicités. Sachant que cette structure qui désinforme est payée par Twitter avec votre ancien argent… #Kafka (les fans du film #Inception seront également ravis)

Twitter a ainsi donné 125 000 $ à une association créée – au mieux – 45 jours auparavant, par 3 personnes, et quasiment sans compétence majeure pour le traitement de données de masse.

Ils sont décidément très forts en lobbying chez Saper Vedere…

Et puis vint ensuite la Fondation Open Society de Georges Soros qui leur a donné 25 000 $ pour réaliser un suivi des “phénomènes de désinformation pendant la campagne législative italienne de mars 2018” :

Les élections ayant eu lieu le 4 mars 2018, la campagne a eu lieu en janvier et surtout février ; on imagine que la Fondation a probablement payé l’association à ce moment, donc là encore, quelques semaines après sa création. Leur rapport sur les élections italiennes est là et, bien sûr, on retrouve dedans l’incontournable “écosystème russe”, et une étude de corrélation particulièrement non éthique quand elle est réalisée ainsi (car très manipulatrice) :

Ils ont ici prédéterminé ex-ante un sous-échantillon (“écosystème russe”) sans raison scientifique, et trouvent une corrélation. Mais en fait la cause réelle peut très bien être corrélée à plein d’autres choses, elles-même corrélées à ce qu’ils définissent comme “écosystème russe”.

Prenons un exemple : imaginons que les personnes qui “désinforment” (selon leur définition) sont en fait très souvent jeunes et d’extrême-droite. Imaginons qu’ils aiment bien RT : vous aurez donc la corrélation évoquée par Disinfo. Mais en réalité, vous aurez peut-être exactement la même chose si vous sélectionnez les gens “qui regardent BFM”, “qui lisent le Figaro”, “qui jouent à Call of Duty”, “qui aiment bien La Baule” ou “qui on un poster de Michel Sardou dans leur chambre”. Bref, tout ce qui sera un peu corrélé à “jeune d’extrême-droite” sera corrélé à ce qu’ils appellent “désinformation”. On voit bien comment on peut facilement manipuler l’impression du public en procédant ainsi.

Et par ailleurs, sur le définition même “d’écosystème russe”, que dirait-on de scientifiques qui feraient des corrélations sur “l’écosystème israélien”, construit à partir de gens retwittant I24 News ? (et donc il est probable qu’elles aboutiraient aux mêmes conclusions au vu de sa sociologie politique) Encore mieux :

On constate donc qu’ils en sont à la création “d’approches humain/machines”, avec du machine learning et des outils sémantiques…

Le tout dans un rapport de seulement 11 pages (Soros a donc payé 2 300 $ la page – on l’a connu plus avisé dans ses investissements…) qualifié de “Scientific Paper”, ce qui laisse pantois – vous pouvez vous en rendre compte en le lisant via ce lien :

Ainsi on constate que “les bonnes fées financières” se sont penchées sur le berceau de DisinfoLab…

II. Un associé de poids

Disinfo compte donc Twitter dans ses mécènes et partenaires.

Mais, plus important, il compte également le fameux et très puissant Think tank Atlantic Council, un des leviers de l’influence américaine dans le monde. Je vous laisse observer la liste des membres honoraires du Conseil d’Administration (source) :

Ce sont ici simplement les administrateurs honoraires. Il y a en réalité plus de 200 administrateurs ! Voici la liste complète – nous vous proposons une sélection des plus représentatifs en premier :

Et la liste intégrale ici :

Cliquez pour agrandir

On reste donc surpris qu’un tel aréopage de hautes personnalités américaines ait choisi nos 3 compères du jeune et inexpérimenté DisinfoLab pour créer le “Forum Transatlantique sur la Désinformation” (sic.) (source) :

Le 11 avril 2018, le EU DisinfoLab était aussi partenaire d’une conférence sur la désinformation avec… l’Atlantic Council (source) :

Puis 17 mai, le EU DisinfoLab était partenaire d’une autre conférence organisée par la fondation Open Society de George Soros (source) :

Ainsi on constate que “les bonnes fées d’influence” se sont également penchées sur le berceau de DisinfoLab…

III. Des partenaires dans la lutte contre la désinformation “légèrement” orientés

On trouve dans les autres partenaires de DisinfoLab les structures officielles de l’Union européenne de “lutte contre la propagande russe” ou EUvsDisinfo – et son obsession régulière envers la Russie. Il est intéressant de noter que face au comportement de EUvsDisinfo, le 6 mars 2018 le Parlement néerlandais a voté une résolution (par 109 voix contre 41) demandant la fermeture de ce site (source).

Il y a aussi le think tank tchèque European Values, et son fameux programme Kremlin Watch. Son directeur Jakub Janda a traité le Président tchèque Milos Zeman de “Cheval de Troie russe“.

Enfin, nous terminerons ce tour d’horizon des partenaires de EU DisinfoLab avec “Defending Democracy” dont la profession de foi illustre clairement le problème :

La Russie de Vladimir Poutine a lancé une guerre hybride contre l’Occident – une guerre contre la Démocratie, l’État de droit et notre mode de vie. Alors que nos gouvernements ont lentement saisi l’ampleur et l’urgence de la menace, ils n’ont pas encore trouvé une réponse claire et unie.

L’ennemi veut perturber notre société, discréditer nos institutions et miner notre confiance pour que nous nous retournions contre nous-mêmes. Le retour de politiques illibérales, nativistes [NdT : promouvant les habitants “de souche” au détriment des migrants] et xénophobes – souvent financées par Moscou – suggère que nous risquons de perdre la bataille. La capacité des hackers pro-Kremlin, des campagnes de désinformation et des algorithmes ne rendant aucun compte visant à corrompre nos médias sociaux et les moteurs de recherche empoisonnent la vie de notre démocratie.

La guerre contre l’Occident est une guerre contre la Vérité. Tout ce qui nous tient à cœur est menacé : notre confiance dans l’État de droit ; notre confiance dans les institutions publiques et les élections équitables ; notre confiance dans le savoir et la science ; notre confiance dans le journalisme et les médias ; et peut-être surtout, notre confiance dans un sens commun de décence et de cohésion sociale. Notre Démocratie est en jeu, et nous devons la défendre.

Défendre la Démocratie est une initiative indépendante et non partisane. Nous travaillons pour une réponse transatlantique plus forte à la guerre hybride du Kremlin contre nos démocraties.

Bref, “C’est les Russes !”…

IV. Synthèse des partenaires et financeurs

V. Médiatisation express et insubmersibilité

Mais revenons au cas de Nicolas Vanderbiest, qui est un des actionnaires de Saper Vedere (à 40 %) et la caution scientifique de DisinfoLab.

On constate qu’il a été très rapidement médiatisé. Par exemple, en février 2015, il est invité par le Service d’Information du Gouvernement à débattre avec Rudy Reichstadt de Conspiracy Watch sur “Déconstruire le conspirationnisme” (source) :

Moi, quand je veux être bien informé, je consulte le Service d’Information du Gouvernement…

Rappelons qu’alors ce thésard belge d’environ 27 ans donne simplement des cours de Média training (source) :

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Le Directeur adjoint en charge du numérique du SIG, Romain Pigenel, fait la publicité de M. Vanderbiest, renvoyant pour cela sur un article du Blog du Communiquant dont le blogueur a assisté à cette conférence et en a fait un compte rendu (source) :

 

Hélas, la rigueur approximative entraine parfois des crashs. Ainsi le 6 mai 2017, M. Vanderbiest indiquait à l’AFP qu’il avait identifié la première personne à avoir parlé des MacronLeaks sur Twitter : Jack Posobiec

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Il confirme ce fait pour Libération le même jour :

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#CEstLimpide

Enfin, presque… Dès le 8 mai, Libération est obligé de démentir. En effet, la consultante Stéphanie Lamy a démontré que c’était faux, Posibec n’était pas le premier à avoir twitté :

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Mais dès le 9 mai 2017, Nicolas Vanderbiest expose sa “méthodologie”, basée sur des outils automatiques d’Analyse des Réseaux Sociaux (SNA) :

Mais, insubmersible, malgré le démenti de son annonce tonitruante, il obtient toujours le 10 mai une couverture presse fort élogieuse, comme cet article dans un journal belge (source) :

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Ainsi, cette grosse erreur n’aura aucune conséquence sur sa carrière médiatique.

Par exemple, le 27 juillet 2017, Nicolas Vanderbiest est ainsi incité à participer au Festival International du Journalisme Vivant (sic.) à Couthures, avec publicité gratuite par Gilles van Kote, Directeur du Monde (sources : ici et ) :

Il a eu la chance d’y débattre avec Samuel Laurent (source) :

Ah, ça pique quand on revoit ces Ateliers de Couthures…

Le monde est décidément petit – surtout grâce à Twitter, où vous pouvez observer ici et , les conversations entre ces deux personnes.

Insubmersible….

Ceci étant, même Samuel Laurent a bien dû écrire un billet relativisant les interprétations de l’étude DisinfoLab, et se terminant par quelques mots de bon sens (source) :

On ne pourra qu’acquiescer sur le “rôle mineur dans cette polémique” des bots. (= robots)

Dans ces conditions, il est donc étonnant que le Directeur de DisinfoLab ait parlé de “dopage numérique dans l’affaire Benalla qui a visé le Président français” (source) :

Pire, on a bien observé qu’après l’explosion en vol de la navette DisinfoLab (communiqué de presse mensonger et tweets délirants – lire notre propre communiqué de presse en réponse), aucun papier ne semble avoir été rédigé pour expliquer au lecteur quelles sont les pratiques réelles des “experts” mis en avant par le journal depuis deux ans, et quel sérieux on pouvait (ou pas) accorder à leur étude – personne ne pouvant même contrôler la simple exactitude des chiffres avancés par eux. Et ce, y compris après l’enquête de Libération.

Insubmersible…

VI. Toujours sur le pont !

On observe aussi que l’équipe Disinfo est toujours sur le pont…

Enfin presque. On voit très peu Gary Machado, très occupé par l’intense lobbying qu’il mène pour le 112 depuis 18 ans…

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C’est probablement là qu’il a rencontré Gregory Rohde, le Directeur USA de Saper Vedere, qui y a fait la même chose pour le 911 :

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qui est très proche (membre ?) de la fondation du “Big Boss” Machado (voir ici).

Le 112 n’est pas si simple à mettre en place, les avis divergent ; les pompiers sont pour, le SAMU et les médecins libéraux sont contre.

Mais Emmanuel Macron vient de trancher, dans le sens du 112 (bien joué le lobbying Gary ! Source) :

Mais ceci n’empêche pas Gary Machado de faire une récupération indécente du décès de la pauvre Naomi en mai (à grands coups de #JusticePourNaomi – voir ici)

Nous n’avons pas creusé cette partie-là (et je n’ai donc aucun avis sur le 112), mais j’incite les journalistes intéressées à le faire, il y a des choses un peu étranges…

 

Maintenant, intéressons-nous plus avant au Directeur du DisinfoLab, M. Alaphilippe. Il a a priori des idées assez arrêtées qu’il ne se prive pas d’exprimer :

L’Internationale “c’est le mal”

Mais BHL court toujours…

La lecture de son compte Twitter montre une réelle obsession contre la propagande russe – alors que, quand elle existe, elle est ridicule ou démontée en 10 minutes…

Poke Russia Today.

Alors que le Soft Power américain, “c’est la paix”, comme “l’Europe” (ah non, elle est une partie du Soft Power américain, c’est vrai…).

D’ailleurs on le voit s’informer sur la Désinformation venant de l’étranger dans une conférence… à Washington, en septembre 2017 :

Par rapport au fait que l’achat de publicité par des médias d’un État étranger ne soit pas une “activité commerciale ordinaire”, rappelons que 1/ les USA n’ont pas besoin d’acheter des publicités, ils ont déjà Hollywood, et ils ont dépensé leur argent d’une manière plus efficace… 2/ L’achat de médias entiers par des milliardaires français ne semble lui poser aucun problème quant à la lutte contre la Désinformation…

 

Cerise sur le gâteau, le 12 juin 2018, on le voit écrire à France Culture pour se plaindre de l’intervention de Jacques Sapir (on notera le like de son ami Gary Machado) :

On imagine qu’il doit peut-être considérer qu’il s’agit là d’un cerveau malade à remplacer d’urgence par celui de Nicolas Vanderbiest…

Du coup, la Kommandantur n’ayant apparemment pas traité assez vite sa demande, il recommence le lendemain, 13 juin, en écrivant directement à la Directrice de France Culture… :

#LaGrandeClasse

Afin que tout le monde comprenne bien la farce qu’est cette situation, je rappelle que, comme nous l’avons vu ici, ce grand “spécialiste de la désinformation” travaille une partie de son temps avec Gary Machado, dans la structure de la femme de ce dernier, Marybelle Hanus, qui propose de trouver des chambres d’hôtel au meilleur prix (façon booking.com) :

On notera enfin ce tweet de soutien à un projet de lutte contre la propagande russe à 3 millions d’euros – ils sont forts…

Ainsi, on constate que les dirigeants de “l’ONG belge” semblent plus animés par un désir de développement de leurs structures commerciales à but lucratif que par la lutte désintéressée contre la Désinformation.

VII. Qui c’est le plus fort – pour le lobbying avec l’OTAN ?

Marina Tymen, membre de l’équipe Saper Vedere, twitte fièrement le 14 septembre 2017 pour célébrer le succès de la conférence DisinfoLab/Saper Vedere, qui a réuni rien de moins que : l’OTAN, l’AFP, Google, l’UE, First Draft, l’IRI Républicain (nous en reparlerons bientôt), etc…

Belle performance – et illustration des dérives actuelles de la pseudo “lutte contre la désinformation”. Je ne comprends pas que l’AFP aille se compromettre de la sorte, c’est tout simplement incroyable.

VIII. Une ONG bien en Cour auprès des Gouvernements

On note que cette association a intégré le “Groupe d’experts Fake News et Désinformation en ligne” créé par le gouvernement belge en 2018.

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Leurs conclusions principales (et d’autres déclarations) montrent que Disinfo :

  1. cherche à accréditer l’existence de complots visant à nous désinformer de manière organisée ;
  2. veut que “la société civile” (c’est-à-dire EUX !) obtienne plus de données des plates-formes (en fait celles de Facebook surtout, ils ont déjà celles de Twitter…), et donc… des subventions pour les traiter.

Ce dernier point, la lutte contre la non-diffusion des données par Facebook, revient souvent chez eux. (nous traiterons ce point dans d’autres billets)

Une bien belle vision de la Démocratie et des “valeurs européennes”

Notons que Disinfo n’a pas été le seul à être consulté ainsi par le pouvoir politique. En France, dans le cadre du projet de loi sur les Fausses Informations, ont été auditionnés au Sénat le 28 mars 2018 (source) :

“Samuel Laurent, journaliste au Monde” et “Christophe Bigot, avocat spécialisé en droit de la presse” – dont on aurait pu préciser plus clairement que c’était aussi l’avocat du Monde… Coup double, bien joué !

Enfin, on notera le soutien public apporté par Jean-Yves le Drian à DisinfoLab le 4 avril 2018, lors de la conférence « Sociétés civiles, médias et pouvoirs publics : les démocraties face aux manipulations de l’information » (source : texte, vidéo, pdf) :

“Au sein de notre réseau diplomatique, les services de presse seront particulièrement sollicités pour observer, analyser et tirer les leçons des attaques que nos partenaires pourraient subir. Dès la prochaine conférence des ambassadeurs, je souhaite que nous puissions tirer les leçons de ces remontées de terrain et des échanges que nous aurons eus avec tous ceux qui, au quotidien, parfois bénévolement, traquent les manipulations. Certains d’entre eux sont parmi nous comme M. Alaphilippe qui, avec son associé Nicolas Vanderbiest, a très tôt documenté, au printemps 2017, les campagnes orchestrées depuis la Russie contre le candidat Emmanuel Macron. Cet enjeu sera également intégré dans nos prochains exercices de planification et de prospective.” [Jean-Yves le Drian, 4 avril 2018]

Insubmersible…

Rappelons enfin, sans mauvais esprit, qu’il semble peu probable que le Ministre des Affaires Étrangères de la France soutienne ainsi publiquement une micro-structure à peine née (ce sont les seuls à être ainsi cités dans le discours) dans une conférence sur la Désinformation, s’il n’a pas la quasi-certitude que cette structure ne va pas “débunker” dans quelques mois un de ses propres mensonges (l’effet serait alors destructeur pour son image).

Ceci rappelle d’ailleurs le cas Eliott Higgins / Bellingcat (présenté ici). Il a été présenté ainsi par le Monde : « Il n’est ni journaliste, ni expert en géopolitique, et n’a jamais mis les pieds à Damas. Ce geek de Leicester est pourtant devenu la meilleure source d’informations sur le conflit syrien. Son blog, Brown Moses, est aujourd’hui la référence pour les ONG et les spécialistes. […] L’avenir du journalisme habite une petite maison à étages dans la banlieue de Leicester. […] Eliot Higgins ne s’est jamais rendu en Syrie – à peine s’il est déjà sorti de Leicester -, ne parle pas un mot d’arabe ni ne le lit, ne connaît rien au Moyen-Orient ou au journalisme. Et, pourtant, son blog est aujourd’hui l’une des meilleures sources d’information sur le conflit syrien. Tous les spécialistes le consultent régulièrement. » [Source : Le Monde, 28/02/2014 – LibertesInternets ]

Ainsi, le 9 février 2015, le Commandant suprême des forces de l’OTAN, Philip Breedlove, fit la promotion de Bellingcat sur son compte Twitter officiel, et incita ses followers à participer au crowdsourcing, c’est-à-dire à l’enquête participative sur le repérage de forces ou d’équipements russes en Ukraine.

Breedlove qui, ayant cessé depuis ses fonctions à l’OTAN, est désormais administrateur… de l’Atlantic Council (voir plus haut, 1ère image).

Heureux hasard, Eliot Higgins est également l’un des principaux auteurs du rapport de l’Atlantic Council « Caché en plein jour » publié le 28 mai 2015 (source) :


Bref, encore un story-telling (ok, disons une fable…) fort crédible…

IX. Un ambitieux plan de Développement

Si on observe les comptes Twitter de l’association, on constate ceci :

Le compte International de EU DisinfoLab en anglais a été créé en octobre 2017, et celui pour l’Italie en janvier 2018 – forcément dans l’optique des législatives et du partenariat avec la fondation Soros (qui semble donc avoir été discuté en amont).

En mai 2018 ont été créés les comptes français (actif) et espagnol (pas encore actif) :

Mais c’est en juillet que Disinfo s’est montré très prévoyant, en créant un compte polonais (actif) et un compte… russe (non encore actif) :

C’est une sacrée ambition pour une micro-structure qui peine à finir une étude qui tient la route. Mais “c’est pas fini” :

Ont aussi été créés un futur compte pour l’Allemagne et pour les Pays-Bas… Et pour la République tchèque :

Et “c’est pas fini” :

Ont donc aussi été prévus le futur compte pour le Danemark et pour la Suède…

Ils sont sacrément prévoyants chez Disinfo…

Espérons que les ambassades de ces pays seront prévenues afin qu’elles soient vigilantes face à d’éventuelles opérations de désinformation “pro-américaines” ou “pro-UE” comme nous en avons connu…

 

D’ailleurs on sait qui a très probablement créé les 11 comptes. En effet, la plupart ont 10 abonnés (les autres comptes) mais 11 abonnements : les 10 autres, plus… :

Martin ne s’étant en revanche pas abonné aux comptes :

“Hé Martin : ce n’est pas bien d’utiliser son job pour augmenter fictivement les followers de son compte perso… ?”

Dernier point, plus sérieux : il est quand même stupéfiant de constater que les 3 dirigeants de ces structures aient créé leurs comptes Twitter bien avant de penser à les déclarer juridiquement, comme il se doit :

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#PasSérieux

X. Le projet initial : “Disinfo FabLab”

Enfin, nous avons trouvé quelques informations sur la création de Disinfo ; elle a été annoncée le 1er juin 2017 au Digital Festival de Bruxelles (source) :

Et le détail est très intéressant ; on voit que l’annonce de la création de DisinfoLab est réalisée par… Saper Vedere (qui ne sera enfin officiellement constituée que 70 jours plus tard…).

Donc on est bien en présence d’une agence de communication/gestion de crise/lobbying à but lucratif qui prétend créer une “ONG” pour “combattre les Fake News” :

Ils indiquent que cette création fait suite à l’expérience des élections françaises (sic.) où ils estiment important non pas de “factchecker” car c’est trop long, mais de “trouver la source” rapidement, afin “d’identifier les propagateurs, de les surveiller” (sic.) et “d’alerter les autorités” (resic.).

Le projet initial de Disinfo était très ambitieux : une structure “concentrant des programmeurs, des développeurs, des penseurs (sic.), des chercheurs et des startups travaillant ensemble pour combattre les fake news et préserver nos démocraties libérales des menaces issues de la propagande” (P.S. attention malheureux, vous avez oublié “Valeurs européennes”).

C’est malin ! Finalement, c’est peut-être ça qu’ils ont vendu à Twitter pour récupérer les 125 000 $…

En conclusion

Nous avons ainsi montré dans ce billet que l’ampleur du projet initial de cette “petite ONG belge” était très large, et que des actions semblent avoir été entreprises pour un fort développement dans les années à venir, ciblant une dizaine de pays, dont la Russie.

Ceci pourrait expliquer l’incroyable partenariat de cette association avec l’Atlantic Council, et le soutien financier de Twitter et de la fondation Soros.

Nous analyserons dans le prochain billet l’action de ces structures au cours des deux dernières années…

RAPPEL : L’affaire prenant de l’ampleur, nous avons vraiment besoin de votre soutien. Dans un premier temps, vous pouvez nous le témoigner d’une façon très simple et rapide : en vous abonnant à notre fil Twitter et en “likant” notre page Facebook, si ce n’est pas déjà fait. Cela montrera la taille de notre communauté et son implication. On compte sur vous – ce sera notre récompense pour tout le travail que nous menons !

via » (2) Les puissants partenaires de DisinfoLab – et leurs effets… #DisinfoGate

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