Poutine sur l’attaque à l’arme chimique d’Idlib

Extrait de l’interview enregistré le 29 mai à Paris lors de la visite du Président russe en France.

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Journaliste : En effet, la Russie et les autres parties diffèrent sur la question syrienne concernant principalement le sort de Bachar al-Assad, que les pays occidentaux ont accusé d’utiliser des armes chimiques contre son propre peuple.

Monsieur le Président, pouvez-vous envisager le futur politique de la Syrie sans Bachar al-Assad ?

Vladimir Poutine : Je ne pense pas avoir le droit de déterminer l’avenir politique de la Syrie, que ce soit avec ou sans al-Assad. C’est aux Syriens eux-mêmes d’en décider. Personne n’a le droit de s’arroger les droits qui appartiennent au peuple d’un autre pays. C’est la première chose que je veux dire.

Avez-vous une question complémentaire ?

Journaliste : Oui. Vous dites que ce n’est pas à vous d’en décider. Cependant, cela ne signifie pas que l’avenir de la Syrie est possible sans al-Assad, n’est-ce pas?

Vladimir Poutine : Comme je l’ai dit, il appartient au peuple syrien d’en décider. Vous avez mentionné des allégations concernant l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien. Lorsque l’attaque s’est produite, nous avons appelé nos partenaires américains – et tous ceux qui considèrent que cela est opportun – d’envoyer des inspecteurs dans l’aérodrome à partir duquel les avions qui ont prétendument largué des bombes chimiques auraient décollé.

Si des armes chimiques ont été utilisées par les agences officielles du Président al-Assad, des équipements de vérification modernes en trouveraient certainement des traces dans l’aérodrome. C’est certain. Ces traces se trouveraient dans l’avion et dans l’aérodrome. Cependant, tout le monde a refusé de procéder à une telle inspection.

Nous avons également proposé d’envoyer des inspecteurs sur le site de l’attaque chimique présumée. Mais ils ont également refusé, affirmant que c’était dangereux. Pourquoi est-ce dangereux si l’attaque a été lancée dans une zone où vivent des civils pacifiques et où la partie saine de l’opposition armée est déployée ?

À mon avis, les accusations ont été faites dans le seul but de justifier l’utilisation de mesures supplémentaires, y compris militaires, contre al-Assad. C’est tout. Il n’y a aucune preuve que’al-Assad ait utilisé des armes chimiques. Nous croyons fermement que c’est une provocation. Le Président al-Assad n’a pas utilisé d’armes chimiques.

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via Interview complète de Poutine sur Macron, Trump, l’Ukraine, la Syrie et la Russie (Le Figaro) | Arrêt sur Info

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