Répression et massacres au Bahreïn : en France, c’est « motus et bouche cousue »

Par Gilles Munier/

Le 23 mai dernier, 48 heures après son entretien avec Donald Trump à Riyad, le cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa – roi sunnite de Bahreïn, pays majoritairement chiite – a donné l’ordre de tirer à balles réelles sur des manifestants chiites réclamant des réformes et une monarchie constitutionnelle. Bilan : 5 morts et des dizaines de blessés.

Beaucoup de choses en commun avec Trump !

Le 31 mai, il a ordonné la dissolution de la Société nationale pour l’action démocratique (Wa’ad) et la confiscation de ses biens, troisième parti d’opposition dissout depuis 2011.

Le 4 juin, il a fait interdire Al Wasat, seul quotidien indépendant de l’île.

Et, le 6 juin, on a appris la condamnation à mort de deux jeunes bahreïnis, sur la base d’aveux obtenus sous la torture.

De toute évidence, le cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa s’est senti encouragé quand Trump lui a dit qu’ils allaient avoir tous les deux : «une relations à très, très long terme » et qu’ils avaient « beaucoup de choses en commun »…

A Bahreïn – siège de la Vème flotte américaine – tout dissident est accusé d’être un agent de l’Iran, qu’il soit ou non chiite, et à fortiori s’il l’est. Plusieurs centaines d’opposants sont emprisonnées. Certains ont été déchus de leur nationalité et expulsés.

Qui se souvient qu’en février et mars 2011, un soulèvement populaire au Bahreïn – appelé Printemps de la Perle – a fait plus de 55 morts et des dizaines de blessés ? Qui sait que des troupes saoudiennes participent à la répression, féroce ? Malgré ces violations des droits de l’homme, Hamad ben Issa al-Khalifa a été reçu à trois reprises, en grande pompe, par François Hollande à l’Elysée. Business is business…

Les 9 milliardaires qui possèdent la presse française

En France, pendant la campagne présidentielle, la seule personnalité politique française à attirer l’attention sur les crimes commis au Bahreïn a été Jean-Luc Mélenchon. Dans sa 29ème Revue de la semaine (371 000 abonnés), il explique ainsi le silence des médias sur la situation à Bahreïn : « C’est motus et bouche cousue car l’argent des pétromonarchies alimente massivement soit le chiffre d’affaire des 9 milliardaires qui possèdent la presse dans notre pays, soit les entreprises qui concourent par leur publicité à la vie des médias ».

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