« Mais c’est quoi ça ? Un chantier ou de l’art ? », s’interroge Andréa, une Mancelle fraîchement débarquée à Paris. « C’est dommage, je viens pour visiter les monuments de la ville et je vois du papier qui recouvre l’Arc de Triomphe, je suis franchement mal tombée », poursuit-elle. Comme cette touriste, ils sont quelques-uns, l’air dubitatif, en levant les yeux vers la place de l’Étoile. D’autres en revanche, mitraillent ce haut-lieu des commémorations françaises avec délectation. « C’est magnifique ! Regardez ce jeu de lumière et d’ombre sur les tissus. C’est génial », s’enthousiasme Stéphane, à cheval sur son scooter à l’arrêt, le téléphone à bout de bras, en mode rafale.
Depuis dimanche, le célèbre monument de la capitale est en plein « lifting » artistique. Haut de 50 m, l’Arc de Triomphe est en train d’être intégralement « empaqueté » par un tissu recyclable en polypropylène argent bleuté, qui sera fixé, pour la dernière étape, par près de 3 000 mètres de corde rouge. Un projet rêvé par l’artiste-plasticien Christo et son épouse Jeanne-Claude – aujourd’hui disparus qui avaient déjà, de la même manière, « emballé » le Pont-Neuf à Paris en 1985. L’installation qui a nécessité plusieurs mois de travaux (et coûté 14 millions d’euros, entièrement autofinancés par la famille de Christo) devrait s’achever le 18 septembre au matin. Transformé en œuvre d’art temporaire, l’Arc de Triomphe restera empaqueté pendant trois semaines et sera accessible au public pendant toute la durée de la performance.