Attaque chimique présumée à Alep : l’indignation à géométrie variable des Occidentaux
Le 24 novembre, la ville d’Alep a été le théâtre d’une attaque chimique présumée, attribuée par Damas aux rebelles. Les autorités et la presse occidentales, si promptes à dénoncer le gouvernement syrien, demeurent cette fois plus réservées.
Enfants effrayés, hôpitaux dépassés par une foule de blessés : les images diffusées après l’attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun en 2017 avaient immédiatement déclenché l’indignation de Berlin, Londres ou Washington, ainsi que de la plupart des médias occidentaux. Avant même qu’aucune preuve tangible ne soit disponible, et qu’aucune enquête ait pu avoir lieu, l’indignation et les accusations contre les autorités syriennes avaient fusé.
Pourtant, la dernière attaque perpétrée à Alep le 24 novembre et attribuée par Damas aux rebelles n’a pas engendré le même flot d’accusations. Et pour cause : la ville est contrôlée par le gouvernement syrien. Aussi, la probabilité d’une attaque menée par l’armée syrienne apparaît a priori relativement faible.
Alors que les médias se montrent plus mesurés dans leur couverture de cette dernière attaque, les responsables occidentaux, prompts à condamner Bachar el-Assad d’une seule voix, éprouvent bien des difficultés à condamner les groupes rebelles.
En témoigne la déclaration prudente d’Emmanuel Macron au lendemain de l’attaque chimique présumée : «Je veux répéter que la France condamne l’utilisation des armes chimiques quels qu’en soient les utilisateurs.»
Les pays occidentaux ressentiraient-ils une gêne à condamner frontalement leurs anciens alliés ?