En Equateur, de violents heurts en marge des manifestations contre l’arrestation de Julian Assange
A Quito, des centaines de manifestants en soutien à Julian Assange, opposés au président Lenin Moreno, se sont violemment heurtés à la police alors qu’ils se rendaient vers le palais présidentiel.
Le 17 avril, des centaines de personnes ont battu le pavé à Quito, capitale de l’Équateur, pour manifester contre la décision du gouvernement de laisser la police britannique arrêter Julian Assange dans son ambassade de Londres le 11 avril.
Les protestataires, qui accusaient le président équatorien Lenin Moreno de traîtrise, tentaient de se diriger vers le palais présidentiel. Les forces de l’ordre et la police montée ont mené des charges violentes contre les manifestants. Selon le quotidien allemand Deutsche Welle, deux photo-journalistes ont été blessés.
Les manifestants soutiennent le président sortant Rafael Correa, qui avait accordé l’asile au lanceur d’alerte et l’avait protégé durant sept ans. L’ancien chef d’Etat et le nouveau président équatorien Lenin Moreno ont depuis 2017, date des élections, des divergences irréconciliables. La manifestation visait aussi à dénoncer la corruption supposée du nouveau chef d’Etat et de son gouvernement, et le prêt fort opportunément accordé par le Fonds monétaire international (FMI) à la suite de l’arrestation du fondateur de Wikileaks.
Lenin Moreno a justifié la révocation de l’asile par le fait que Julian Assange se serait mêlé d’affaires internationales, aurait installé des équipements électroniques interdits dans le bâtiment et aurait accédé aux fichiers de sécurité de l’Ambassade sans leur permission. Mais les détracteurs du président suspectent plutôt le scandale lié à la divulgation de documents incriminant le chef de l’Etat. Quelques jours avant l’arrestation, un site anonyme avait dévoilé des fichiers révélant une supposée corruption de la famille de Lenin Moreno. Wikileaks avait repris l’information le 4 avril, mais a nié être l’auteur de la fuite. Le président équatorien en a attribué l’origine à Julian Assange.