Lire : Le monde libre, d’Aude Lancelin | Action Critique Médias
Les patrons des trois plus grands hebdomadaires, « L’Obsolète », Le Point et Marianne, qui toute l’année faisaient mine de s’empailler sur les tréteaux comme des marionnettes batailleuses, passaient tous leurs Nouvel Ans à festoyer ensemble. Tantôt dans l’hôtel particulier de Saint-Germain-des-Prés qui appartenait à l’un d’entre eux, tantôt dans leurs datchas respectives de la côte normande qu’ils avaient achetées à proximité tant leur symbiose était totale et ne s’embarrassait pas d’obstacles idéologiques. (p. 42)
Certes, les divergences d’opinion ne font pas toujours barrage à l’amitié. Mais l’amitié elle-même repose souvent sur des proximités sociales qui atténuent fortement les oppositions politiques :
Tous ces trafics s’effectuaient bien sûr à l’extinction des spots, dans le dos du public, qui, lui, croyait dur comme fer à l’authenticité de leurs incompatibilités, à leurs coups de colère simulés, à l’existence de courants d’idées opposant réeellement les leaders médiatiques du pays. La chose était d’autant plus stupéfiante à remarquer dans le cas de Marianne, fer de lance de la dénonciation de la pensée unique depuis la fin des années 90. (ibidem)
via Lire : Le monde libre, d’Aude Lancelin – Acrimed | Action Critique Médias