Une nouvelle étude fait le lien entre contraception chimique et cancer du sein
Chère amie, cher ami,
Le cancer du sein touche en Belgique, en France et aux Etats-Unis, une femme sur huit.
Cette proportion n’a fait qu’augmenter ces 40 dernières années. (1)
Selon l’Institut Gustave Roussy, spécialisé dans le traitement du cancer du sein :
“Le cancer du sein tient le triste palmarès de 1er cancer féminin en termes de fréquence. Il est la 1ère cause de décès féminins par cancer avec 11 900 décès estimés en 2015. (…)
1 femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie. 8 cancers du sein sur 10 se déclarent après 50 ans, et plus de 47 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez les femmes de 65 ans et plus.”
Heureusement, le taux de survie, 5 ans après un cancer du sein est rassurant : il est estimé à 87% tous types confondus.
Cela dit, ce n’est pas 100%. Et si on peut l’éviter, c’est toujours mieux.
Nouvelle étude sur la contraception
Une étude toute récente publiée il y a quelques jours (le 7 décembre 2017) dans le New Journal of England confirme qu’il existe un lien direct entre la contraception féminine et le cancer du sein. (2)
Le fait était déjà connu. Mais l’ampleur de l’étude : 1, 8 millions de femmes suivies au Danemark pendant près de 11 ans, le rend incontestable.
Le sujet évidemment est tabou. La liberté sexuelle ne se discute pas. Elle a été acquise de haute lutte dans les années 70.
Mais nous avons un problème et si la liberté gagnée d’un côté, constituait un acte sacrificiel de l’autre ?
Les femmes sont-elles vraiment gagnantes si leur liberté sexuelle doit se faire au péril de leur santé ?
Leur liberté ne dépend-elle pas plutôt de la connaissance qu’elles peuvent avoir des médicaments qu’on leur donne ainsi que des mécanismes qui régissent leur corps ?
Quelle contraception faut-il utiliser ?
L’ennui évidemment est que la contraception chimique reste un moyen très efficace de contrôle des naissances.
Et les alternatives ne sont pas si simples.
Certaines femmes supportent bien le stérilet en cuivre dont l’avantage est qu’il ne diffuse pas d’hormones. L’inconvénient est qu’il ne convient pas à toutes les femmes. Certaines réagissent mal, d’autres voient s’accentuer des dysfonctionnements menstruels.
Il existe aussi des méthodes de contraception naturelle qui fonctionnent mais qui sont souvent délaissées car elles sont contraignantes. Elles supposent surtout une bonne connaissance de son corps par la femme et une relative discipline sexuelle.
Le préservatif reste une valeur sûre de la contraception. Mais certaines personnes sont allergiques !
D’autres le trouve un peu intrusif. On y perd en spontanéité ! Et son usage serait en recul chez les plus jeunes… (3)
Ce sont pourtant eux les premiers concernés !
Les adolescents et jeunes adultes en première ligne
Il n’est pas toujours facile d’aborder ces questions avec les moins de 25 ans. On craint de les braquer. Ils sont à l’âge où ils doivent prendre leur vie en main ! Et les conseils des plus vieux leur passent parfois un peu au-dessus.
Toutefois, cela vaut la peine d’essayer car ils sont ceux qui courent le plus de risques, surtout s’ils ne sont pas au courant.
L’objectif dans le fond n’est pas de choisir à leur place mais de leur donner les moyens de réfléchir aux choix qu’ils doivent poser.
Peut-être faudrait-il, impliquer et responsabiliser les garçons ? S’ils tiennent à leurs compagnes, sans doute est-il préférable qu’ils s’interrogent également sur la meilleure stratégie de contraception que le couple peut aborder, au moins dans les relations durables.
Il est injuste dans le fond, que les femmes portent, seules, le fardeau et les conséquences d’une stratégie de contraception !
En ce qui concerne les jeunes filles, il est important de leur rappeler des évidences auxquelles elles ne pensent pas nécessairement et en particulier : la pilule ajoutée au tabac et à l’alcool forme un cocktail dangereux pour la santé.
Ce cocktail joue fortement sur l’apparition du cancer du sein.
Et même si l’information ne suffit pas toujours à persuader des adolescents de changer leurs comportements, c’est le point de départ pour une prise de conscience et pour que le changement puisse arriver finalement.
La consommation de tabac n’a pu commencer à reculer qu’à partir du moment où on a pu parler de ces effets négatifs dont faut-il le rappeler, les autorités ont nié l’existence pendant longtemps.
Et pour cause ! L’Etat français était directement lié au tabagisme en France, ne fût-ce qu’à travers la distribution massive et gratuite à tous les soldats. A l’époque le service militaire était obligatoire. Tous les jeunes hommes recevaient leurs deux cartouches de Gauloises ou de Gitanes !
Pour en revenir à la contraception hormonale, c’est toute la relation entre les femmes et les hormones de synthèse qu’il faudrait revoir.
Le gavage d’hormones chez les femmes !
Potentiellement, une femme de 60 ans aujourd’hui :
- A pris la pilule pendant plusieurs décennies,
- S’est vu administrer des hormones de synthèses lors de ses grossesses,
- En a encore massivement consommé lors du passage à la ménopause.
Ajoutez à cela les perturbateurs endocriniens que l’on peut trouver dans les cosmétiques, l’accumulation de métaux lourds et de de toxiques divers au cours d’une vie de femme et vous retrouvez toutes les causes qui mènent à l’augmentation sensible du cancer du sein.
A tout cela s’est ajouté le stress de nos vies trépidantes où la machine nous demande toujours de courir plus vite.
Et qu’on le veuille ou non, en dépit de toute les batailles pour l’égalité, c’est souvent les femmes qui portent la plus grande part de stress dans la vie des couples.
Elles travaillent. Elles continuent malgré cela à s’occuper davantage des enfants que les pères. Elles s’occupent également davantage de la maisonnée. Elles s’occupent de leurs parents, voire de leurs beaux-parents. Souvent, elles font la vie sociale du couple…
Leur vie n’est pas toujours facile.
La Bande dessinée Mafalda le montre bien dans cette bulle fameuse de Quino : « Mamá, ¿qué te gustaría ser si vivieras ? »
La petite fille demande à sa mère. Maman, si tu vivais qu’aimerais-tu être ?
J’avais étudié cette bande-dessinée dans les années 90 en cours d’espagnol. Et j’avais été marqué par l’humour décapant du dessinateur.
20 ans plus tard, est-ce que cela a vraiment changé ?
Se ménager un temps à soi dans la semaine pour faire du yoga, participer à une conférence de l’IPSN ou faire du sport est donc à la fois conseillé et nécessaire.
C’est aussi de cette manière que l’on peut se détendre, s’écouter et vivre en étant moins stressé. Et cela est vrai pour les femmes, comme pour les hommes !
3 aliments santé pour prévenir le cancer du sein
Heureusement, il y a aussi de bonnes nouvelles dans le monde cruel des études scientifiques !
On sait par exemple qu’il est possible de prévenir le cancer du sein, et plus généralement les cancers hormonodépendants, grâce à nos choix alimentaires.
Trois aliments en particuliers méritent votre attention :
- Les haricots noirs pour deux grandes raisons.
D’abord ils sont très riches en fibres. Or selon une étude menée au sein de l’Université de Harvard (4), 10 grammes de fibres par jour permettent de réduire les risques d’un cancer du sein de 7%.
Or dans les haricots noirs on compte entre 15 et 30 grammes de fibres par assiette. Tout dépend de la variété, de la taille de l’assiette et de si elle est remplie ou non !
Ensuite, ils sont très riches en antioxydants et de flavonoïdes dont on connaît les vertus pour lutter contre les radicaux libres.
Et si les haricots noirs ne vous suffisent pas, vous pouvez également recourir aux haricots blancs, pois chiches, courges, artichauts et avocats. Ces aliments possèdent également des fibres protectrices qui joueraient sur la régulation des hormones dans le sang.
- Les tomates : riches en caroténoïdes, les tomates sont protectrices, selon une étude du Journal de l’Institut National du Cancer Américain (5).
Les femmes qui adoptent une alimentation riche en caroténoïdes ont 19% de chances en moins de contracter un cancer du sein. Evidemment, mieux vaut les prendre bio et de saison !
- Les sardines : riches en oméga-3, ces petits poissons ont aussi l’avantage de ne pas être intoxiqués aux métaux lourds (parce qu’ils sont plutôt au milieu, voire en bas de la chaîne alimentaire).
Une autre étude, cette fois du British Medical Journal (5), estime que la consommation régulière de poisson réduit les risques de cancer du sein. L’idéal serait de prendre du poisson deux fois par semaine. Les sardines, c’est bien, mais les maquereaux ou les anchois aussi !
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois
Sources :
[1] Les chiffres du cancer du sein
[2] Contemporary Hormonal Contraception and the Risk of Breast Cancer.
[3] Sida : les jeunes négligent l’utilisation du préservatif
[4] Dietary Fiber Intake in Young Adults and Breast Cancer Risk
[5] Circulating Carotenoids and Risk of Breast Cancer: Pooled Analysis of Eight Prospective Studies,” J Natl Cancer Inst. 2012 Dec 19; 104(24): 1905–1916
“Intake of fish and marine n-3 polyunsaturated fatty acids and risk of breast cancer: meta-analysis of data from 21 independent prospective cohort studies,” BMJ 2013; 346