Aluminium dans les vaccins : le rapport qui dérange

Dans un rapport jamais rendu public depuis mars, des scientifiques pointent les risques induits par la présence d’aluminium dans les vaccins.

On y lit des échanges cordiaux mais surtout un débat âpre et passionné. Ces documents que nous nous sommes procurés, c’est l’avis du conseil scientifique de l’ANSM, le gendarme du médicament, et l’ensemble des discussions que les spécialistes ont mené sur l’étude de l’équipe du professeur Gherardi, chef du service neuromusculaire à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, évaluant la neurotoxicité de l’aluminium présent dans les vaccins.

 

QUESTION DU JOUR. Faites-vous confiance aux vaccins ?

 

Si cet essai n’est en rien – au contraire – contre les vaccins, il pointe des risques inhérents à l’aluminium que contiennent la majorité d’entre-eux. Et pose des pistes, notamment génétiques, dont les experts s’accordent à dire qu’elles doivent être «poursuivies» et «approfondies». Mais voilà, ces conclusions datent de… mars et depuis « rien », souffle Guillemette Crépeaux, chercheuse à l’Inserm et coauteure de l’essai, qui a eu accès au compte-rendu final il y a à peine trois jours !

 

Bien que financé par l’ANSM – avec donc des deniers publics -, en plein débat mouvementé sur l’extension de l’obligation vaccinale à onze vaccins infantiles, et à la « stupéfaction » des associations de patients, ce rapport n’a pas été rendu public. « Les avis consultatifs du conseil scientifique n’ont pas vocation a être publiés. Cela ne veut pas dire qu’on cherche à les cacher », défend de son côté l’ANSM. Voici ce qu’on y découvre.

 

 

 -

 

 

 

« La dose ne fait pas le poison ». Même injecté à « faible dose » dans des muscles de souris, l’adjuvant aluminique « peut induire une accumulation d’alumium à long-terme et des effets neurotoxiques », note l’équipe de Gherardi. En clair, contrairement à ce qui est communémement admis, même une faible dose pourrait provoquer des complications. « La dose ne fait pas le poison », résument-ils.

 

Une hypothèse jugée peu convaincante par l’un des trois experts indépendants de l’ANSM mais applaudi par un second qui s’exprime en ces termes dans le rapport : un des « résultats particulièrement innovants (…) est surtout la mise en évidence d’un effet dose-réponse non linéaire en matière de neurotoxicité, les plus faibles doses étant sélectivement neurotoxiques (diminution de la locomotion, augmentation de l’aluminium cérébral) », écrit-il. Certaines souris « sont en effet moins actives, elles ont des troubles du comportement », décrypte Guillemette Crépeaux.

 

Vers une « prédisposition génétique » ? « Pour la première fois », lit-on, dans la littérature sur les vaccins, cette étude met en évidence des facteurs génétiques de prédisposition à développer une myofasciite à macrophages (une lésion provoquant fatigue, douleurs musculaires, voire troubles neurologiques) après la vaccination. Sept gènes sont en effet « surrepresentés » chez les patients affectés. Aurions-nous une susceptibilité génétique nous faisant réagir à l’aluminium des vaccins ? Cette voie de recherche, jugée « extraordinaire » par l’un des membres du Conseil fait actuellement l’objet d’un dépôt de brevet de la part des chercheurs.

 

Et maintenant ? « Des approfondissements sont nécessaires », encourage l’avis. Dans la discussion entre experts, le directeur de l’ANSM, Dominique Martin, abonde : il « appelle la puissance publique à prendre ses responsabilités en la matière ».Contacté, le ministère de la santé nous indique que « cette étude ne change rien aux actuelles conclusions : il n’y a aucun argument scientifique à ce jour qui remet en cause l’innocuité des vaccins. Rien ne démontre une dangerosité », insiste-t-il. Mais faut-il poursuivre les études ? « Bien sûr, on est pour ». « Les questions doivent évidemment trouver des réponses », note à son tour l’ANSM. Quand et avec quel argent ? Personne jeudi n’était en mesure de répondre…

 

Droit de réponse de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) suite à la parution de l’article du Parisien en date du vendredi 22 septembre intitulé « Vaccins Le rapport qui dérange »

« Le Parisien a publié ce jour un dossier sur l’aluminium dans les vaccins en s’appuyant sur l’avis émis par le conseil scientifique placé auprès de l’ANSM. Le Conseil scientifique, qui est indépendant de la direction de l’Agence, a pour mission de proposer à cette dernière des avis lui permettant d’orienter certaines de ses actions et/ou financements.

La présentation qui est faite de ce dossier est tronquée et ce qui est appelé « rapport » dans l’article n’en n’est pas un.

Il s’agit du compte rendu d’un débat au sein du conseil scientifique qui s’est déroulé au mois de mars 2017 et qui a été approuvé au mois de juin 2017. L’ANSM tient à rassurer les patients sur le fait qu’aucun signal lié à l’aluminium contenu dans les vaccins n’a conduit à ce jour à remettre en cause le rapport bénéfice / risque des vaccins contenant de l’aluminium. Les résultats des études de l’équipe du Pr Gherardi ainsi que l’ensemble des rapports et publications disponibles à ce jour, ne modifient pas le rapport bénéfice / risque positif des vaccins contenant de l’aluminium, pour lesquels il existe un recul d’utilisation avec des centaines de millions de vaccins administrés dans le monde depuis près d’un siècle.

Dans le cadre de son programme de soutien à la recherche, l’ANSM a soutenu financièrement ces travaux de recherche fondamentale du Pr Gherardi. Il est essentiel de rappeler que ces recherches appartiennent sans restriction au Pr Gherardi et à son équipe. Elles ont fait l’objet de différentes publications, à leur initiative. L’ANSM n’intervient pas sur le devenir ou la diffusion de ce travail qui est soumis et doit être jugé par la communauté scientifique elle-même.

Par ailleurs, contrairement à ce qui est affirmé par l’un des investigateurs de cette recherche, les conclusions des débats du conseil scientifique ont été transmises au Pr Gherardi en avril 2017. Si le chercheur mentionné dans l’article n’en n’a eu connaissance qu’il y a 3 jours c’est une question qui regarde le fonctionnement de cette équipe de recherche et non l’ANSM

De plus, l’ensemble des informations et des documents à la disposition de l’ANSM sur ces travaux de recherche, dont l’avis du conseil scientifique et le compte-rendu de la séance de mars 2017, ont été transmis à partir de la fin du mois d’Août à l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé (UNAASS) qui en avait fait la demande. Il est donc faux d’affirmer que les associations ne disposent pas de ce document. Il faut ajouter qu’aucune restriction ni confidentialité n’a bien évidemment été demandée aux associations concernées.

Les termes exacts, et non tronqués, des débats et des suites que l’ANSM envisage de donner à la position du conseil scientifique issue du compte-rendu de la séance du conseil scientifique du 8 mars 2017, sont les suivants

« M. Dominique MARTIN attend du conseil qu’il se prononce en son âme et conscience. Les études dont il est question font écho à un certain nombre de problématiques actuelles en lien avec l’activité de l’Agence. Pour sa part M. Dominique MARTIN a le sentiment qu’il est sans doute temps pour l’ANSM « de passer la main » et de déporter le poids des recherches entreprises vers des organismes de recherche institutionnels plus puissants, qui auront les moyens de supporter un champ de recherche élargi. En d’autres termes, M. Dominique MARTIN appelle la puissance publique (comprendre en charge de la recherche) à prendre ses responsabilités en la matière. En effet, les investigations restant à mener s’annoncent relativement conséquentes, moyennant une approche complémentaire à la fois expérimentales et génétique. En tout état de cause, l’Agence n’est certainement pas en mesure de financer l’ensemble de ce projet.

M. Eric EZAN (membre du conseil scientifique) croit, en ce qui le concerne que l’ANSM a déjà largement rempli son rôle dans ce dossier. Elle a effectivement contribué à financer une étude, qui a permis aux équipes concernées d’obtenir un brevet. Désormais les porteurs du projet sont libres de s’adresser à des instituts de recherche voire à des industriels, s’ils croient en leur brevet et qu’ils entendent le valoriser.

Dans ce cas, Mme Annick ALPEROVITCH (présidente du conseil scientifique) propose de rédiger un avis, qui reconnaît le travail de recherche expérimental et génétique engagé, toute en insistant sur la nécessité d’approfondir certains volets de l’étude. En tout état de cause, les études supportées par l’Agence ont permis de faire avancer la recherche sur le sujet des adjuvants aluminiques des vaccins. Mme Annick ALPEROVITCH s’engage donc à rédiger un avis de cette teneur dans les plus brefs délais, avec l’aide de M. BAROUKI (membre du conseil scientifique). Elle le transmettra ensuite aux membres du conseil qui seront libres de l’amender s’ils l’estiment nécessaire. »

Enfin, outre que les montants estimés par le Pr Gherardi dépassent de très loin les capacités financières de l’ANSM en matière de financement de recherche, cela ne rentre pas dans ses missions de financer des programmes de recherche de manière pérenne. Il est important de souligner que cette équipe de recherche ayant déposé un brevet cela pourrait ouvrir à un financement privé et il serait contraire à la bonne utilisation de la subvention publique versée par l’ANSM que de supporter une activité privée lucrative. »

 

via Aluminium dans les vaccins : le rapport qui dérange – Le Parisien

Print Friendly, PDF & Email

Laisser un commentaire