Apport démographique de l’immigration étrangère en France depuis 1960, Michèle Tribalat

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Sans immigration étrangère depuis 1960, la population aurait compté 9,7 millions personnes en moins en 2011. Avec un peu plus de 53 millions, elle aurait été équivalente à celle de 1978, il y a 33 ans. Cette immigration étrangère explique 55 % de l’accroissement démographique 1960-2011. C’est une contribution supérieure à celle des quatre premières décennies mesurée en 1999 (48,5 %). Un peu plus de la moitié de cet apport est composé des immigrés arrivés depuis 1960 (52 %), le reste étant formé des enfants nés en France qui n’auraient pas été présents en 2011 s’il n’y avait pas eu d’immigration étrangère au cours des quelque cinquante ans passés (tableau 2). En une douzaine d’années, l’apport démographique de l’immigration étrangère a gagné près de 3,4 millions de personnes, soit un accroissement de 53 % : 1,5 million pour l’apport direct et 1,8 pour l’apport indirect. Ce gain cumule la poursuite de l’apport des flux antérieurs à 1999, tout particulièrement en deuxième génération et l’apport lié à la nouvelle vague migratoire des années 2000. Rappelons que la proportion d’immigrés a augmenté, au cours des années 1999-2010, à un taux moyen annuel voisin de celui des Trente Glorieuses. Cette évolution rompt avec la relative stagnation migratoire du dernier quart du xxe siècle.

 

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En France, l’effet sur la structure par âge en 2011 est modéré et le léger rajeunissement constaté
n’aurait pas changé fondamentalement les taux de dépendance et les rapports de soutien, notamment
le rapport de soutien réel. Il ne suffit donc pas de rajeunir quelque peu la population française
par l’immigration étrangère pour que celle-ci se traduise par un allègement de la charge de
ceux qui ne travaillent pas. Ce que l’on gagne côté jeunesse, on le perd par une insuffisante participation au marché du travail.

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via Cahiers québécois de démographie


« Selon mes calculs, la moitié de notre croissance démographique depuis cinquante ans est due à la baisse de la mortalité ; mais l’autre moitié, en effet, est représentée par l’immigration », confirme ainsi Hervé Le Bras, l’un des collègues avec lequel elle bataille souvent sur la scène intellectuelle. Et de souligner la hausse spectaculaire des naissances d’enfants ayant au moins un parent étranger, qui sont passées de 15 % du total (en 2000) à 24 % (en 2016). Un bouleversement plus sensible encore si l’on remonte à la génération antérieure. « En 2014, reprend-il, 40 % des nouveau-nés avaient au moins un grand-parent immigré. »

via Natalité en France: l’impact décisif de l’immigration

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