(BBC) Des doutes sur les déclarations en Italie du sniper à propos du Maïdan en Ukraine

Si les médias français ont fort peu bougé, des médias britanniques et allemands ont enquêté sur le reportage de la télévision italienne sur les snipers de Maïdan, diffusé il y a 15 jours.

Il en résulte de sérieux doutes sur la crédibilité de certains témoins, et donc sur le professionnalisme du reportage.

Soucieux de votre bonne information, nous vous les soumettons.

Espérons que le journaliste italien y répondra, et que nous finirons par y voir clair sur ce drame… Nous continuerons à nous y employer, pour notre part.

Comme toujours prenez bien toutes les informations avec prudence et esprit critique, tant la guerre des propagandes est forte de part et d’autre.

{BBC} Des doutes sur les déclarations du sniper italien à propos du Maïdan en Ukraine

Source : BBC Monitoring, Stephen Ennis, 28-11-2017

Les principales chaînes de télévision russes ont toutes marqué la semaine dernière le quatrième anniversaire du début des manifestations (euromaïdiennes) du Maïdan en Ukraine en suggérant qu’il y avait de nouvelles preuves pour étayer leurs affirmations selon lesquelles l’éviction du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014 était le résultat d’un complot d’inspiration étrangère.

La preuve était contenue dans un film diffusé quelques jours plus tôt à la télévision italienne, qui mettait en vedette trois géorgiens qui ont déclaré avoir fait partie d’un groupe de tireurs d’élite étrangers payés pour abattre les manifestants et la police à Kiev et provoquer ainsi le renversement de Ianoukovitch.

La télévision italienne a également semblé suggérer que le film remettait en question les sanctions imposées à la Russie pour son intervention en Ukraine.

Mais BBC Monitoring a trouvé des preuves qui mettent en doute la véracité d’un des témoins clés du film italien.

Les snipers géorgiens

La version ukrainienne officielle de l’apogée sanglante des manifestations d’Euromaidan à Kiev le 20 février 2014 est que 48 militants ont été abattus par des membres de la police anti-émeute des Berkut. Selon un récent rapport de l’ONU, cinq anciens officiers des Berkut sont actuellement en détention provisoire. Personne n’a été condamné pour les meurtres.

Mais dès le début, les médias d’État russes ont mis en avant des théories suggérant que les manifestants et policiers tués lors des manifestations ont été victimes de tireurs d’élite sous le contrôle des dirigeants du Maidan et de leurs soutiens étrangers.

A l’approche du quatrième anniversaire du début des manifestations, ces allégations ont été relancées par un documentaire du cinéaste italien Gian Micalessin, qui fait partie de Gli Occhi della Guerra (Les Yeux de la Guerre), un média spécialisé dans la couverture des conflits, y compris dans l’est de l’Ukraine (bit. ly/2zMvaCo).

Le film de Micalessin présente le témoignage de trois ressortissants géorgiens qui disent avoir été amenés à Kiev début 2014 pour agir en tant qu’agents provocateurs. Les hommes suggèrent qu’ils ont été envoyés en Ukraine sur ordre de l’ancien président géorgien Mikhail Saakachvili et qu’ils ont également reçu des instructions d’un tireur d’élite américain.

Deux de ces hommes, Koba Nergadze et Zalogi Kvaratskhelia, ont été interviewés par Micalessin à Skopje, la capitale de la Macédoine.

Le troisième, dénommé Alexander Revazishvili, a été interviewé dans un autre pays d’Europe de l’Est, que les cinéastes ont déclaré avoir été priés de ne pas identifier.

Revazishvili, comme les autres géorgiens dans le film, raconte une histoire saisissante sur son rôle dans les événements tragiques de Kiev en février 2014.

« Nous devions provoquer la police anti-émeute de Berkut pour qu’elle se retourne contre la foule et attaque le peuple », a-t-il déclaré en russe avec une voix off italienne (http://bit.ly/2js9zHK).

Le 20 février, a-t-il dit, il a été conduit au bâtiment du Conservatoire de Kiev, une académie de musique près du lieu des manifestations de Maidan, où un des dirigeants du mouvement de protestation lui a donné des armes à feu.

« On nous a ordonné d’abattre des membres du Berkut et des manifestants sans discrimination. C’est pourquoi j’ai été abasourdi et choqué », a-t-il dit à Micalessin.

Un témoin peu fiable

Mais il y a lieu de se demander si Revazishvili dit la vérité.

Dans une autre partie du film, il évoque l’époque où il vivait à Kiev avec d’autres Géorgiens venus se joindre aux manifestations du Maidan.

On le voit en train de regarder un smartphone qui affiche un reportage télévisé russe sur les manifestations du Maidan.

« Oui, c’est sûr. C’est moi », dit-il. « C’est la tente où nous vivions et c’est moi. »

Le film montre ensuite un gros plan de l’écran du smartphone, qui montre un homme, le visage partiellement masqué par une casquette, qui boit dans une tasse et fume une cigarette.

A partir de ces images, il n’est pas possible de dire avec certitude si cet homme est Revazishvili ou non.

Les cinéastes n’identifient pas le reportage télévisé russe, mais la légende floue au bas de l’écran du smartphone semble contenir les mots « mercenaires géorgiens ».

C’est suffisant pour retrouver le reportage via Google.

Il s’agit en fait d’un reportage publié par la chaîne télévisée pro-Kremlin Life le 1er décembre 2016, qui affirme également que des tireurs d’élite géorgiens auraient été responsables des morts lors des manifestations du Maidan de février 2014, bien qu’il ne les nomme pas (http://bit.ly/2n9VnII).

Il n’y a pas d’autres images de l’homme que Revazishvili prétend être.

Mais le reporter du Life, Semyon Pegov, indique que les images montrées ici et dans le film de Micalessin, font partie d’un autre reportage qu’il avait tourné alors qu’il était à Kiev pour couvrir les manifestation du Maïdan de 2014.

Ce reportage identifie l’homme au visage (obscurci) dans l’ombre comme Giorgi Svaridze, un ancien combattant de la guerre séparatiste d’Abkhazie au début des années 1990 (http://bit.ly/2AFeDDH).

Il révèle également qu’il ne ressemble en rien à Revazishvili.

De toute évidence, Revazishvili n’est pas un témoin fiable.

Cela signifie également que le seul élément de preuve invoqué par le film pour le placer à Kiev au moment des manifestations de Maidan s’avère faux.

Il est peut-être significatif que, (si) tandis que cette section du film se trouve sur le site Internet de Gli Occhi della Guerra et dans la version du film sur sa chaîne YouTube, elle ne paraît pas avoir été incluse dans la version diffusée sur la télévision italienne (http://bit.ly/2j1ifWn).

Des sanctions

Dans un article paru sur Facebook, Saakashvili a rejeté le film de Micalessin comme « de la propagande du FSB digne de Goebbels ». (http://bit.ly/2BjljUv).

Comme d’autres critiques du film, il a également attiré l’attention sur ses liens avec l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi, homme politique connu pour ses relations amicales avec le président russe Vladimir Poutine.

Gli Occhi della Guerra fait partie du groupe de médias Il Giornale, contrôlé par la famille Berlusconi.

Canale 5, la chaîne de télévision qui a diffusé le film de Micalessin, fait partie de Mediaset, dont la principale actionnaire est une autre société de Berlusconi.

C’est aussi l’une des chaînes de télévision les plus populaires du pays.

En présentant le film, l’animateur de Canale 5 a souligné la pertinence des événements dramatiques en Ukraine pour les Européens d’aujourd’hui.

« Nous, Européens, nos hommes et femmes d’affaires, en sommes conscients tous les jours et nous payons le prix des sanctions imposées à la Russie à l’époque », a-t-il déclaré.

Moscou espère sans doute que le film de Micalessin augmentera la pression pour que les sanctions soient assouplies ou abandonnées.

Source : BBC Monitoring, Stephen Ennis, 28-11-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

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Des snipers géorgiens sur la place Maidan ? Par Silvia Stöber

Source : Tagesschau Faktenfinder, Silvia Stöber, 01-12-2017

Il y a quatre ans, la Révolution de la place Maidan a débuté en Ukraine. Plus de 80 manifestants et policiers ont été tués. Trois géorgiens déclarent maintenant avoir été impliqués dans des combats armés aux côtés de l’opposition. Mais les preuves manquent.

De part et d’autre de la rue Institutkaja au centre de Kiev, des rangées de photos commémorent les morts du soulèvement de Maidan. Chaque jour, les gens déposent des fleurs, allument des bougies et se font photographier devant les images des personnes, pour la plupart de jeunes hommes, qui ont été tués il y a quatre ans.

Les manifestations ont débuté pacifiquement en novembre 2013, mais le président Viktor Ianoukovitch a autorisé les forces de sécurité à utiliser la violence contre les manifestants. La manifestation se radicalise et s’intensifie autour du 20 février 2014, date à laquelle 48 activistes de Maidan sont tués. Selon le parquet général ukrainien, 239 personnes ont été poursuivies et 49 condamnées.

Un reportage télévisé italien attire l’attention

Mais de nombreuses questions restent sans réponse: des policiers ont aussi été tués sur la place Maidan. Il y a eu de manière répétée des rapports concernant des tireurs d’élite en action – même dans des bâtiments que contrôlaient les manifestants. Ce dernier fait l’objet d’un documentaire télévisé de 20 minutes récemment diffusé dans le magazine « Matrix » de la chaîne italienne « Canale 5 ».

Les informations que le reporter de guerre Gian Micalessin a collectées, ont ensuite été également diffusées par des sites Web russes, ukrainiens et allemands tels que heise.de. Son rapport semble confirmer ce qui a été répété à maintes reprises: derrière la protestation de Maidan, il y aurait une conspiration impliquant des étrangers – dans ce rapport, plusieurs Géorgiens et un Américain. Mais si vous regardez de plus près, vous remarquerez qu’il manque des preuves.

Un complot présumé américano-géorgien

Trois Géorgiens apparaissent en tant que témoins dans le reportage de « Matrix ». Leurs noms : Koba Nergadze, Zalogi Kvaratskhelia et Alexander Revazishvili. Nergadze nous dit qu’ils ont reçu l’ordre du président géorgien Mikhaïl Saakachvili de se rendre en Ukraine le 15 janvier 2014 pour soutenir les manifestations de la place Maidan. Chacun a reçu 1000 dollars et s’est vu promettre 5000 dollars de plus. Le conseiller militaire de Saakashvili, Mamuka Mamulashvili, serait le donneur d’ordre.

Ils ont été choisis parce qu’ils étaient membres des forces de sécurité géorgiennes, explique Nergadze. A propos de Revazishvili, il est dit qu’il aurait servi dans l’armée géorgienne et aurait été formé comme tireur d’élite. Mamulashvili lui aurait dit : « Tu dois aller à Kiev. On a besoin de gens comme vous pour choisir les positions des snipers. »

Selon Revazishvili, ils ont reçu des armes vers le 15 février. « Nous avons reçu l’ordre de tirer à la fois sur les policiers et sur les manifestants », dit Revazishvili. Nergadze explique : « On devait tirer au hasard, pour semer le chaos ». L’Américain Brian Christopher Boyenger, qui aurait servi comme tireur d’élite dans une unité d’élite américaine, aurait accompagné son commandant Mamulashvili.

Un mercenaire criminel ?

Mais les déclarations des trois géorgiens soulèvent des questions. Le nom d’Alexandre Revazishvili est également mentionné dans une déclaration du ministère géorgien de l’Intérieur en date du 15 septembre 2011. Mais si c’est la même personne et que les déclarations officielles sont exactes, il ne peut pas avoir été à Kiev pendant le soulèvement de Maidan.

La déclaration traite de l’enquête sur un crime grave commis contre une famille avec enlèvement, extorsion et assassinat brutal en 1994. Les auteurs du crime, dont Alexandre Revazishvili, ont été arrêtés. Une photo de l’homme peut être vue dans une vidéo du ministère de l’Intérieur. Il ressemble à l’homme nommé Revazishvili dans le reportage télévisé:

A la demande de l’enquêteur de l’ARD (1ère chaîne allemande) et de la chaîne géorgienne « First Channel », le Ministère des services pénitentiaires de Tbilissi a déclaré que Revazishvili n’avait été condamné qu’à trois ans de prison dans l’affaire en question en raison de sa coopération avec les autorités. Donc, il n’aurait pas été libéré de prison avant le 14 août 2014, soit six mois après les événements de la place Maidan à Kiev.

Vidéo douteuse de la Place Maidan

Comme preuve de sa présence sur la place Maidan, Revazishivli montre une vidéo sur un smartphone dans le documentaire télévisé: « C’est moi », dit-il au journaliste italien Micalessin. On peut voir trois hommes dans une tente. Celui qui lui ressemble le plus est un homme avec une casquette sur le visage, ainsi qu’un gobelet et une cigarette dans ses mains.

Comme l’a découvert un journaliste de la BBC, cette vidéo provient de la chaîne de télévision proche du Kremlin « Life » datant du 1er décembre 2016, qui affirme également que des tireurs d’élite géorgiens se trouvaient sur la place Maidan. Son auteur, Semyon Pegov, affirme avoir tourné ces images à Kiev en 2014. L’homme à la casquette serait Giorgi Svaridze, qui aurait participé à la guerre pour la région séparatiste d’Abkhazie dans les années 1990.

Dans ce reportage de Pegov, Svaridze ne peut être vu que sur cette seule photo. Mais dans un autre reportage de Pegov à Kiev, on peut également le voir, et cette fois il dit s’appeler Svaridze. Il apparaît également qu’il n’ a aucune ressemblance avec Revazishvili.

Pour les deux autres géorgiens mentionnés dans le reportage de la télévision italienne, il n’ y a pas d’images pour prouver qu’ils étaient effectivement à Kiev pendant les manifestations de Maidan.

Membre du « Security Service of Defend »

On peut également se demander si les trois géorgiens qui prétendent être des mercenaires ont réellement travaillé pour les forces de sécurité géorgiennes: à titre de preuve, Nergadze montre au journaliste italien un document qui l’identifie comme membre d’un « service de sécurité de la défense » géorgien. En plus de ce nom anglais linguistiquement incorrect, le même document utilise deux orthographes différentes pour le même mot : « Certifikate » et « Certificate ».

Il n’ a pas encore été répondu aux questions posées au Ministère de l’intérieur et au Ministère de la défense de Géorgie sur l’existence éventuelle d’une telle autorité et à d’autres questions sur les trois hommes.

Il y a peu de choses sur Nergadze et Kvaratskhelia dans les sources géorgiennes accessibles au public : le nom de Kvaratskhelia figure dans le registre public et dans les listes de la Commission électorale centrale géorgienne de 2012, mais pas dans les listes électorales géorgiennes actualisées depuis.

Mamulashvili parle de « propagande russe ».

Le documentaire ne présente pas non plus d’éléments de preuve à l’appui des informations sur Mamulashvili et l'(es commandants) américain Boyenger. A la demande de l’enquêteur de l’ARD et du « premier canal » géorgien, Mamulashvili a expliqué qu’il n’avait rien à voir avec ces trois hommes. Il s’agirait de propagande russe.

Mamulashvili affirme qu’il n’est pas venu en Ukraine avant avril 2014 pour combattre dans la Donbass en tant que chef de la « Légion géorgienne ». On peut le voir dans le reportage télévisé avec Boyenger, mais il s’agit d’une conférence de presse le 24 février 2016, comme l’a découvert l’organisation ukrainienne StopFake.

StopFake souligne que cette conférence de presse portait sur l’adhésion officielle de Boyenger à la « Légion géorgienne » en Ukraine. Les déclarations de Mamulashvili et Boyenger lors de cette conférence de presse montrent qu’ils ne sont tous les deux venus en Ukraine qu’après les événements de Maidan, ce qui est en contradiction avec les allégations contenues dans le reportage de la télévision italienne.

Saakachvili plus en fonction depuis longtemps

Le lien avec l’ex-président géorgien Mikheil Saakashvili établi dans le documentaire télévisé ne peut pas non plus être correct. Nergadze déclare que lui et ses camarades d’armes auraient dû se rendre en Ukraine en janvier 2014 : « Nous n’avions pas le choix. C’était l’ordre des dirigeants. C’était l’ordre du président Saakashvili ». Mais à cette époque, Saakashvili n’était déjà plus le Président de la Géorgie.

Il avait cédé son poste à son successeur Giorgi Margvelashvili de la coalition « Rêve géorgien » le 17 novembre 2013. Un an plus tôt, celle-ci avait déjà pris le contrôle du gouvernement et donc des ministères et des autorités.

Saakashvili a repoussé toutes les allégations du journaliste italien dans un post sur Facebook et, pour sa part, a parlé d’une conspiration russe contre lui impliquant ses opposants politiques en Géorgie et en Ukraine.

En l’absence de preuves fiables, il n’est pas certain que les trois géorgiens se trouvaient à Kiev pendant les manifestations de Maidan et que leurs allégations soient fondées. Cependant, de nombreux médias ont diffusé ces affirmations sans les réexaminer eux-mêmes ni mener d’autres recherches. Cela n’aide pas à clarifier les événements sur le Maidan.

Collaboration: Dato Parulava et Irakli Absandze

Source : Tagesschau Faktenfinder, Silvia Stöber, 01-12-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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A contrario :

Interview de Telepolis concernant le documentaire italien sur le massacre du Maidan en Ukraine

Le 19 novembre 2017 (en allemand) Ivan Katchanovski, Docteur de l’Université d’Ottawa.

L’information fournie par les prétendus snipers géorgiens dans le documentaire italien semble généralement compatible avec divers éléments de preuve accessibles au public que j’ai examinés dans mes recherches et qui ont été révélés lors du procès du massacre du Maidan. Cela comprend les positions de nombreux tireurs d’élite à l’hôtel Ukraina et au Conservatoire de musique, les calibres exacts des armes à feu utilisées pour massacrer les manifestants, l’implication de la section armée spéciale Maidan liée à Secteur droit sous le commandement de Parasiuk, et une vidéo bien connue d’un leader de Maidan qui a été filmé en train d’évacuer un manifestant de Maidan avec un fusil. Mon rapport présenté à la réunion annuelle de l’American Political Science Association et un nouveau document récemment présenté à la Convention mondiale de l’Association pour l’étude des nationalités à l’Université Columbia font état des déclarations d’anciens hauts fonctionnaires et commandants ukrainiens et géorgiens. Ils ont mentionné les responsables politiques du Maidan en tant qu’organisateurs du massacre et ont déclaré que les tireurs d’élite comprenaient des Géorgiens et des Lituaniens, ainsi que le commandant et le membre de la compagnie armée spéciale du Maidan, et ont nommé certains d’entre eux ou déclaré que leurs noms étaient connus :

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2658245 ;

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2994347

Mon étude a également relevé que l’un des tireurs d’élite, dont la communication a été brièvement enregistrée au moment du tournage, avait un accent apparemment caucasien. Cet enregistrement est inclu dans mon nouvel appendice vidéo de 55 minutes, qui contient de brefs segments synchronisés de différentes vidéos et des témoignages du procès du massacre du Maïdan qui tous évoquent des tireurs d’élite dans les lieux contrôlés par le Maïdan : https://youtu.be/z9o-XTOVDgA?t=47m34s

Mais je n’ai pas la possibilité de vérifier d’une façon définitive si les Géorgiens qui ont fait des aveux dans le documentaire italien étaient les tireurs d’élite du Maïdan. Cela peut être fait par des enquêteurs, des fonctionnaires du gouvernement et des journalistes de l’Ouest, d’Ukraine et de Géorgie. Dans mon étude académique, je n’analyse que les éléments de preuve publiquement accessibles et je m’intéresse à la question de savoir quel côté du conflit a été impliqué dans le massacre, et non pas à l’implication de personnes spécifiques ni aux identités de tireurs d’élite et d’organisateurs de massacres spécifiques. Mais il est frappant de constater que les gouvernements et la quasi-totalité des médias occidentaux et ukrainiens négligent ces confessions publiques fracassantes qui identifient les soit-disant tireurs d’élite et les organisateurs du massacre du Maïdan, contrairement aux réactions face aux déclarations de harcèlement et d’abus sexuels de politiciens occidentaux et d’autres personnalités publiques. De même, plus d’une centaine de témoignages de manifestants blessés révélés par le procès et les enquêtes sur le massacre du Maïdan et près d’une centaine de témoignages de témoins oculaires publiquement accessibles indiquent que des tireurs d’élite se trouvaient à l’hôtel Ukraina et dans d’autres lieux sous contrôle de Maidan.

via » (BBC) Des doutes sur les déclarations en Italie du sniper à propos du Maïdan en Ukraine

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