Consommation : faut-il encourager l’achat des véhicules électriques ?

Par Stéphane Lhomme, Directeur de l’Observatoire du nucléaire

La voiture électrique est une calamité environnementale elle aussi

Il ne s’agit pas ici de défendre la voiture thermique (essence ou diesel) qui est, c’est bien connu, une calamité environnementale. Pour autant, il est parfaitement absurde et faux de prétendre que la voiture électrique serait « propre » ou « verte », et nous avons d’ailleurs fait retirer ces termes des publicités des principaux constructeurs (c.f Observatoire du Nucléaire).

Avant même qu’elle ne roule, la fabrication des batteries d’une voiture électrique émet en CO2 l’équivalent de 10 à 15 ans de circulation en voiture thermique (cf. étude de l’Ademe), sans oublier les conséquences dramatiques sur le plan environnemental et social des mines de lithium et autres matériaux nécessaires (c.f France 2, Franceinfo).

Par ailleurs, tout comme sa sœur thermique, la voiture électrique est émettrice de particules fines par ses pneus, ses freins et le goudron sur lequel elle roule (cf. Sciences et vie).

On voit donc que la voiture électrique est elle aussi une calamité environnementale même lorsque l’électricité utilisée pour la recharge de ses batteries est d’origine renouvelable… et c’est encore pire lorsque cette électricité est majoritairement produite par du charbon comme en Chine ou par du nucléaire comme en France : la voiture électrique est alors coresponsable de la production des déchets radioactifs et de la mise en danger de la population.

Certes, dans notre société souvent absurde et toujours aliénante, beaucoup de gens « doivent » bien avoir une voiture en particulier pour aller travailler. À ce compte, avoir une voiture électrique n’est ni pire ni meilleur que d’avoir une voiture thermique. De fait, et c’est bien là l’essentiel à retenir de notre propos, il est totalement injustifié de dépenser des sommes colossales d’argent public pour encourager l’achat de voitures électriques. C’est le cas des bonus prétendument « écolos » qui se montent parfois à plus de 10 000 euros (en cumulant aide de l’État et de la région par exemple), et des sommes insensées gaspillées par des milliers de communes pour s’équiper en bornes de recharge : demande-t-on aux communes de construire des stations services pour les voitures thermiques ?

Le pire est que ces dépenses absurdes profitent aux plus aisés : ce ne sont pas les chômeurs et les smicards qui s’offrent des voitures électriques mais essentiellement des urbains aisés qui peuvent ainsi parader sur fonds publics en prétendant rouler « propre »… en polluant en fait à la fois sur place et à des milliers de kilomètres…

Source : Le Drenche

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