De nouveaux rebondissements dans l’affaire Benalla

Mediapart révèle coup sur coup plusieurs nouvelles informations sur l’affaire de l’été. Le parquet de Paris se refuserait à élargir l’enquête sur les dissimulations de preuves, pourtant admises par Alexandre Benalla en personne.

Le 30 août, Mediapart a fait plusieurs révélations sur l’affaire Benalla. On savait déjà que le parquet de Paris avait décidé de ne pas étendre les investigations des juges d’instruction aux étranges dissimulations d’éléments pourtant cruciaux pour l’enquête. Le journal révèle que non seulement des éléments concrets démontrent qu’Alexandre Benalla a intentionnellement organisé ces dissimulations, mais qu’il les assume.

Au cœur de l’affaire: le vidage du coffre d’armes de son domicile avant sa perquisition, une dissimulation de ses données personnelles sur son téléphone et le refus de dévoiler le numéro de téléphone de sa compagne. Trois actes dont Alexandre Benalla a reconnu être l’auteur durant son audition. Malgré cela, et face à ce refus de coopérer avec la justice, celle-ci aurait décidé de ne pas aller plus loin dans l’enquête.

Mediapart rappelle pourtant que «l’effacement des traces ou indices » ou «le déplacement ou la suppression d’objets quelconques» afin de «modifier l’état des lieux d’un crime ou d’un délit» sont des délits passibles de cinq ans de prison (article 434-4 du code pénal).

Dernièrement, Le Parisien avait d’ailleurs révélé qu’Alexandre Benalla avait également menti aux policiers en prétextant que sa femme se trouvait à l’étranger et qu’elle ne pourrait pas leur répondre. Or, les autorités ont mis la main sur son numéro et réussi à géolocaliser la compagne d’Alexandre Benalla… en France, dans le XVIe arrondissement de Paris.

Ismaël Emelien dans le collimateur de la justice ?

Le 29 août, Mediapart révélait une autre information : un syndicat de policiers, VIGI-Mi, a demandé l’audition d’un proche collaborateur d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien. Celui-ci est accusé d’avoir récupéré les images volées de la vidéosurveillance des violences du 1er mai. Des soutiens anonymes du président Emmanuel Macron avaient par la suite utilisé ces clichés, normalement détenues exclusivement par les autorités, et les avaient diffusés sur les réseaux sociaux. Les juges ont considéré qu’il s’agissait-là d’un «recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection».

Ce syndicat, partie civile dans l’affaire des faux policiers (Alexandre Benalla et Vincent Crase) a confirmé l’information du quotidien en ligne sur Twitter.

Mediapart rappelle qu’Alexandre Benalla avait eu possession de documents sortis illégalement de la préfecture. Devant les policiers, le conseiller d’Emmanuel Macron a avoué que Laurent Simonin, chef d’état-major adjoint à la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), et Jean-Yves Hunault, officier de liaison de la préfecture à l’Élysée, lui avaient demandé de rapporter le CD-Rom comprenant les images : «Ils m’ont dit qu’ils me l’avaient donnée mais qu’en fait, c’était une preuve dans le cadre de l’enquête, et que c’est la police judiciaire qui devait en être le destinataire. J’ai demandé d’où sortait cette vidéo, je n’ai pas eu de réponse», a déclaré Alexandre Benalla devant les policiers lors de son audition.

via De nouveaux rebondissements dans l’affaire Benalla — RT en français

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