Éric Zemmour à Pascal Boniface : « Les Palestiniens, c’est un peuple qui n’existe pas ! »

Le 24 janvier 2018, la présentatrice de Z&N sur Paris Première lance le débat brûlant (de 47’14 à 47’23) :

« Régulièrement mis en cause, notamment depuis la sortie de son livre “Est-il permis de critiquer Israël”, le géopolitologue Pascal Boniface publie “Antisémite” pour répondre à toutes les accusations dont il fait l’objet »

On apprend de la bouche de Naulleau que la préface du livre de Boniface a été confiée à Michel Wieworka (pas à Céline donc) et immédiatement, on a l’impression que le fondateur de l’IRIS est en défense. Or il ne faut pas se défendre de l’accusation d’antisémitisme, qui est dans 99% des cas mensongère, une fake news, une exagération, une imposture, une arnaque.

Profitons-en pour rappeler la définition de l’antisémite moderne dans la France de 2018 :

« L’antisémite n’est pas celui qui n’aime pas les juifs, mais celui que les juifs n’aiment pas. »

Définition que l’on devrait préciser de la manière suivante :

« L’antisémite n’est pas celui qui n’aime pas les membres de l’élite sioniste, mais celui que les membres de cette élite autoproclamée n’aiment pas pour des raisons de dénonciation de leur pouvoir à la fois exorbitant et indû. »

Ainsi l’accusation d’antisémitisme devient-elle la défense d’un pouvoir totalitaire, ce qu’elle est largement, quand on s’intéresse à la politique profonde. Une politique qui n’existe pas, selon le grand penseur Rudy IIIe Reichstadt. C’est mieux ainsi : sans pouvoir profond, pas de lobby sioniste totalitaire ! Il suffit de nier ce concept pourtant hautement explicatif. Comme quoi le négationnisme peut avoir du bon, parfois.

BHL, Encel, Valls et Haziza sont les détracteurs habituels de Boniface, ce porteur du bonifascisme d’après l’expression citée par Naulleau dans sa chronique.

Naulleau (à 56’13) : « Comment vous expliquez ce glissement par rapport à Israël ? Parce qu’il y a un juge de paix, quelque chose qui donne un peu le ton, c’est l’évolution du CRIF par exemple. Il y a quelque chose qui a changé. Entre Théo Klein et Roger Cukierman c’est plus du tout le même rapport à Israël. »
Boniface (jusqu’à 56’31) : « Mais c’est plus le même Israël non plus ! »

Boniface (de 56’57 à 57’30) :

« C’est plus difficile de soutenir Netanyahou ou le gouvernement israélien qui est quand même de droite et d’extrême droite, ce même gouvernement en Europe, on s’en écarterait, dans la composition politique. Les mêmes qui disent lutter contre l’extrême droite en France ne disent rien sur le fait que l’extrême droite ouvertement raciste est fortement présente dans le gouvernement israélien. Et comme c’est de plus en plus difficile de défendre ce gouvernement, eh bien la réplique c’est de dire que ceux qui l’attaquent ne font pas une critique politique ou stratégique mais sont antisémites. C’est une sorte d’argument massue, de rayon paralysant du débat critique pour faire taire les gens, et ça marche plutôt ! »

Négation des Palestiniens

Zemmour, qui se déclare « Français juif » et non « juif de France », et surtout « non sioniste », trouve un angle d’attaque ( de 59’05 à 1’00’12) :

« Là où je ne vous suis plus et même où vous m’agacez, c’est dans cette obsession du gouv, du sujet israélo-palestinien… Parce qu’en fait vous faites exactement comme les gens qui vous accusent d’antisémitisme. C’est-à-dire que vous mettez au centre de votre vie et de la vie du monde ce conflit qui est en fait de la petite bière. Qui en vérité ne concerne que trois départements français, Israël. Qui concerne des gens, des Palestiniens, un peuple qui n’existe pas, une nation qui n’existe pas. Ils auraient pu être jordaniens d’ailleurs ils l’ont été jadis, ils auraient pu être égyptiens ils l’ont été jadis, en fait ce sont des musulmans arabes, on s’en fout ! Ils n’ont pas de nationalité et vous le savez mieux que personne. Ça n’existe pas la nation palestienne, c’est une invention du KGB et des agents, et des gauchistes français dans les années 70 et des diplomates français depuis. Tout ça est un leurre ! Et vous voir vous, vous, un être rationnel, un géopolitologue, s’enflammer pour des chimères alors moi ça me laisse sur le cul. »

Exceptionnel paradoxe, pour un Français juif « non sioniste ».

Zemmour n’est pas non plus d’accord avec le qualificatif de « résiduel » pour l’antisémitisme en France, par rapport à celui de la fin du XIXe siècle et des années 1930 : pour le polémiste du Figaro, le simple fait qu’il n’y a plus un enfant juif dans les écoles du 93 prouve qu’il y a un antijudaïsme de la part des musulmans d’origine arabe. Et quand Boniface invoque l’importation du conflit du Proche-Orient, Zemmour le contre avec l’« antijudaïsme » héréditaire qui serait contenu dans le Coran.

Le mot de la fin à Boniface, qui se considère comme « l’homme à abattre » par la bande BHL-Haziza-Encel (de 1’10’35 à 1’10’54) :

« Ce qui me choque le plus, c’est ceux qui agissent par lâcheté. Qui s’écartent de moi parce qu’ils ont peur d’être pris dans la tourmente… La lâcheté m’écœure autant que l’activisme militant pro-israélien. »

via Éric Zemmour à Pascal Boniface : « Les Palestiniens, c’est un peuple qui n’existe pas ! » – Egalite et Réconciliation

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