L’Alt-right américaine : son histoire, ses enseignements

Profitant de l’effet choc des événements de Charlottesville, les divers médias occidentaux – pourtant si prompts à dénoncer les amalgames – ont redoublé d’efforts et de malhonnêteté pour enfermer tous les militants conservateurs dans une seule et même case : des républicains pro-Trump aux racistes du KKK, en passant par les libertariens ou les nazis de Vanguard América, tout ce beau monde porterait une commune responsabilité dans la mort de la jeune militante antifasciste. Un tel procédé – utiliser une partie pour nommer le tout – permet de jeter le discrédit sur la totalité des militants conservateurs, sur l’administration Trump, et sur toutes les droites en général.

La presse francophone a d’ailleurs brillé par son ignorance, étiquetant ce rassemblement comme étant celui de l’Alt-right, mot fourre-tout que les grands esprits de gauche utilisent pour désigner un axe du mal qui irait des néo-libéraux presbytériens aux racialistes païens partisans de la décroissance… Or l’Alt-right est bien plus que ça : elle n’est pas un parti, elle est une réaction devenue un mouvement. Et pour comprendre ses idées, il faut comprendre le contexte dans lequel elle est née.

Depuis l’ère Obama, les Social-Justice Warriors (SJW) américains, grands déconstructeurs de la civilisation occidentale, bénéficient d’un monopole écrasant de l’espace public : droits des LGBTIQQP+ ou des noirs, antifascisme, afro-féminisme, handiphobie, grossophobie, ils prospèrent en défendant les minorités face à la supposée oppression dont le mâle blanc hétérosexuel serait l’artisan. Les médias libéraux (de gauche), la télévision, les universités… ils affichent partout l’étendard de leur lutte pour le « progrès », pour l’amour et la tolérance, demandant l’interdiction des propos « offensants », réclamant des safe-spaces (espaces interdits à toute personne non « oppressée »), demandant l’application d’une politique de discrimination positive, etc. Mais les revendications légitimes et pleines de bon sens du départ ont rapidement installé un climat totalitaire dans le pays, où toute critique du dogme officiel est sanctionnée par une mise à mort sociale. La mésaventure dernière de l’employé de Google, licencié pour avoir critiqué la politique de « diversité » de l’entreprise, en est une preuve.

Face à ce déferlement bien-pensant, un petit village résista encore et toujours à l’envahisseur : ne pouvant exprimer une contradiction publique, de jeunes américains ont lancé sur Internet une véritable contre-culture. De Pepe la grenouille au dieu égyptien Kek, ces jeunes conservateurs exclus de l’espace public ce sont regroupés pour échanger, fédérés autour de symboles qu’eux seuls pouvaient comprendre.

 

 

Mais cette réaction adolescente « anti-gauchiste », est bientôt devenue un mouvement structuré autour de leaders d’opinion influents (S. Molyneux, P.J. Watson, B. Shapiro, M. Yannopoulos…), souvent issus de la droite libertarienne – opposée au pouvoir centralisé. L’Alt-right, caractérisée par son rejet de l’idéologie progressiste et sa défense des libertés individuelles face au léviathan étatique, venait de naître, rappelant aux vieux républicains ce qu’est vraiment le conservatisme.

Les idées de cette nouvelle sphère, très proches d’un anarchisme de droite, sont les suivantes : rejet du néo-libéralisme déraciné qui « remplacerait les cathédrales par des supermarchés si cela était économiquement viable », rejet du socialisme (grand tabou américain, Guerre Froide oblige), rejet de l’idéologie du Progrès et de la Déconstruction qui pousse le peuple américain à la division en « racialisant » le débat politique et en créant des clivages artificiels (genre, identités sexuelles, pseudo-oppression) ; affirmation d’une géopolitique isolationniste, affirmation de la liberté individuelle comme principe fondamental, affirmation d’un utilitarisme national (l’État ne doit autoriser que les pratiques pouvant être généralisées sans dommages)…

En somme, l’Alt-right n’était initialement qu’un moyen de prendre le contre-pied de l’idéologie dominante libérale, qu’il s’agisse du libéralisme économique ou culturel. L’Alt-right n’était donc que l’aile droite d’un parti républicain peinant à faire face à la déferlante progressiste sans renier ses propres principes.

Les attentats, la crise migratoire et le mouvement Black Lives Matter ont changé cela : les médias ne laissant pas de place au débat, l’Alt-right s’est rapidement positionnée sur ce créneaux à travers le site Breitbart (mélange entre Fdesouche et Égalité & Réconciliation). La critique de l’immigration et de l’Islam face à une élite vue comme xénophile et islamophile, est devenue un marqueur important d’une Alt-right se cherchant encore et venant de trouver son dernier élément doctrinal : la défense de l’Amérique face au mondialisme. Mais cela a aussi ouvert les premiers clivages au sein du mouvement.

Celui-ci a définitivement éclaté lorsqu’il eut à prendre position sur Black Lives Matter, ce mouvement d’extrême gauche très similaire à celui né à la suite de la mort d’Adama Traoré en France : sous couvert de défense des intérêts des Noirs, BLM entend surtout détruire la supposée domination blanche. Le glissement est vite identifié : en 1890, le juif était responsable de la mauvaise santé de la nation ; en 2017 le Blanc est l’artisan d’un grand complot planétaire pour maintenir les minorités sous sa tutelle… Il n’en reste pas moins que l’Alt-right s’est profondément divisée face à la rhétorique et aux exactions de ce mouvement : après tout si l’extrême gauche lutte impunément autour d’intérêts raciaux, pourquoi ne pas faire pareil en assumant de défendre les intérêts des WASP (Blancs protestants) ?

Et voilà l’Alt-right divisée, une partie des militants reniant ses principes : ce mouvement qui était né en opposition à l’idéologie clivante et culpabilisante de la gauche, qui était né de la volonté de garder les américains unis en rejettant la racialisation du débat politique, venait de se briser.

Il n’en fallait pas moins pour que l’ultra-droite racialiste tire parti de ces divisions, trouvant dans ce réservoir de jeunes désillusionnés un vivier à militants. Une partie de l’effectif de l’Alt-right est donc passé à l’ennemi, rejoignant le KKK ou Vanguard America et emportant avec elle armes et symboles.

 

 

Mais une très large partie de l’Alt-right est restée fidèle à ses engagements initiaux. Tous sont conscients d’une chose : on ne peut combiner l’anti-étatisme libertarien et le séparatisme racial. Connaissant leur histoire, ils savent que si la ségrégation raciale et les Jim Crow laws furent possibles, c’est avant tout parce que l’État le permettait. Être étatiste c’est donc accepter des lois potentiellement racistes et liberticides ; et inversement, être raciste, c’est donc être obligé de s’appuyer sur l’État pour triompher. Conscients de cette dialectique, la grande majorité de l’Alt-right a refusé la radicalité.

C’est sur cette partie du mouvement, qui avait refusé la compromission, que Trump s’est appuyé pour remporter l’élection. Car comme un étudiant conservateur dans une fac de gauche (pléonasme), le pauvre Donald s’est retrouvé isolé, incapable de trouver des relais dans la presse traditionnelle. Il a donc fait du pied à l’Alt-right, assumant leur rhétorique pour bénéficier de leurs réseaux. S’inféodant cette petite minorité agissante, il revivifia la droite américaine, faisant appel au bon sens de l’Américain moyen et de tous ceux qui n’étaient pas convaincus que la non-binarité sexuelle, l’afroféminisme ou le trouple soient des avancées pour l’Amérique. Et le voilà président.

La suite nous la connaissons. Recherche de conciliation oblige, il a pris ses distances avec cette jeune droite – dont il a de toute façon déjà le soutien –, préférant essayer de séduire les vieux dinosaure du Old Party. Il n’en reste pas moins que la presse américaine n’a pas franchement apprécié de se faire humilier par des ados fans d’un dieu-grenouille et sortis d’un forum Internet. Déçue, jalouse ou terrifiée (un peu des trois peut-être), elle a donc commencé à miner ce mouvement avec un objectif clair : tuer ce sursaut conservateur dans l’œuf et retirer à Trump toute légitimité. En effet, Trump ayant été élu avec le soutien de l’Alt-right, réussir à faire passer celle-ci pour le repère du « Mal » permettrait de jeter sur le président un discrédit éternel, le plaçant dans une position défensive constante.

Selon un schéma bien rodé, la presse a donc fait en sorte de dénoncer l’Alt-right comme étant un repaire de néo-nazis, d’antisémites, de racistes et de sexistes. Dès lors il était facile de demander au Président de se justifier d’un tel soutien : car si des racistes soutiennent un homme politique, c’est qu’ils doivent se reconnaître dans les idées de celui-ci, et donc que celui-ci doit être raciste. Raciste ? Heures-les-plus-sombres, bruits-de-bottes, chancelier à moustache, président à moumoute… CQFD. Et les « sécessionnistes » de l’Alt-right ont offert à la presse des arguments en béton.

Sauf qu’il s’agit ici d’une malhonnêteté crasse : si des néo-nazis se revendiquent aussi de l’Alt-right, aucun militants de l’Alt-right ne se revendique aussi du KKK. Bien au contraire. Comme nous l’avons déjà démontré, il y a une contradiction intrinsèque à supporter des idées suprémacistes tout en étant contre la centralisation étatique…

 

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Paul Joseph Watson

 

Pour paraphraser P. J. Watson, leader d’opinion influent, disons qu’il existe deux Alt-right. La première, qui est majoritaire et qui a participé à la victoire de Trump, est composée de jeunes gens conservateurs, qui aiment porter des casquettes pro-trump, sortir des drapeaux du Kekistan et arborer des t-shirt de Pepe la grenouille : celle-ci est ouverte à tous, Blancs, Noirs, homos, musulmans… L’autre, composée de quelques milliers d’individus tout au plus, est obsédée par la race, les juifs et les Noirs. D’un côté un mouvement de plusieurs millions d’Américains, de l’autre quelques allumés avec capuchons blancs et drapeaux à runes. Évidemment, c’est de ce second mouvement que la presse parle. « La partie pour désigner le tout », disions-nous…

Or vouloir justifier la victoire de Trump par le soutien (résigné mais réel, reconnaissons-le) de quelques nostalgiques de l’aigle allemand est d’une idiotie sans nom. Sur 300 millions d’Américains, on estime à environ 60 000 le nombre de partisans du KKK et à moins de 0,2 % le nombre d’affiliés à des groupes néo-nazis. C’est déjà trop dirons nous, mais c’est bien loin des 51 % d’électeurs qui ont offert la victoire au milliardaire. Dire que Trump doit son élection à ces hurluberlus néo-nazis reviendrait à dire, en cas de victoire de Marine Le Pen, qu’elle doit sa présidence au militantisme des 400 adhérents (et encore…) du PNF ou du GUD… La vérité est que Trump ne doit sa victoire qu’au sens commun des Américains – certes ravivé par une jeune droite dynamique et assumée – mais il ne doit aucunement son mandat aux nouvelles chemises brunes ; et il n’a pas non plus à sentir une quelconque culpabilité après les événements de Charlottesville.

Ainsi, quand un jeune Blanc haineux adhérent d’un groupuscule nazi (ce n’est pas faire une reductio ad hitlerum que de les qualifier ainsi, ils le revendiquent) décide de s’inspirer du Califat pour tuer des antifascistes, Trump n’a pas à ressentir une once de culpabilité. Il n’a pas non plus à présenter de quelconque excuses pour le « climat de haine » que son élection aurait supposément créé. Contrairement à ce que répète la presse, les groupuscules racistes n’ont pas prospéré depuis l’élection. Le KKK déclare avoir reçu tout au plus quelques centaines de nouvelles candidatures seulement, ce qui est bien peu compte tenu de la situation actuelle.

On peut donc déclarer sans rougir que la vraie Alt-right américaine, c’est-à-dire cette nouvelle droite conservatrice, cette jeunesse politisée, fait preuve d’un sang froid incroyable. La victoire de Trump a offert un prétexte à l’extrême gauche pour redoubler d’efforts dans leurs revendications, dans leur déconstruction et dans leur destruction : pressions politiques, chantage à la bien-pensance, multiplication des groupuscules (anti)fascistes, actions violentes, intimidation, assassinats de policiers, etc., sont devenus monnaie courante. En face de cette violence politique – qui légitimerait justement une radicalisation de cette jeune droite – à l’exception de la petite minorité déjà citée, les partisans de Pepe gardent le cap, sans radicalisation. Au contraire, cette droite alternative se positionne même sur un créneau simple, qui fait écho à notre combat français : la réconciliation.

Au lendemain de l’événement tragique de Charlottesville, alors même que l’Alt-right n’avait aucune raison de se justifier des agissements de quelques suprémacistes galeux opposés à la pensée du mouvement, la plupart des leaders d’opinion ont condamné cette violence politique et cette atteinte à la liberté d’expression et de manifestation (violence qu’ils connaissent bien pour en avoir fait les frais depuis des années). De P. J. Watson à H. Avalon, tous ont condamné l’attaque en rappelant la pureté de leurs convictions. En avons-nous entendu autant de la part de l’extrême gauche quand un partisan de Black Lives Matter à froidement exécuté plusieurs policiers ?

 

 

Mieux encore, le sur-lendemain, lors d’un rassemblement de l’Alt-right à Seattle, Joey Gibson a tenu un discours d’une bonté remarquable alors qu’il essuyait les insultes et la violence de contre-manifestants (anti)fascistes : il s’est dit « absolument écœuré » par l’attaque, s’est dit sidéré par « ces fous avec des torches [le KKK, NdA] » dont l’objectif est « de diviser ce pays », et a rappelé que la volonté de la droite avait depuis toujours été de « réconcilier et d’apaiser l’Amérique » et de « défendre la liberté d’expression de tous » ; cela avant de demander une minute de silence et de prière pour la jeune militante tuée… En avons-nous entendu autant de la part de l’extrême gauche quand un militant de Bernie Sanders a ouvert le feu sur des parlementaires républicains ?

Le fait est que l’Alt-right n’a rien à se reprocher. Au contraire elle a même fait un mea culpa que personne n’espérait pour essayer d’apaiser les esprits. Évidemment, cela ne l’a pas protégée des critiques : promouvant une liberté d’expression totale (aujourd’hui légale mais rendue impossible par le militantisme d’extrême gauche), elle est accusée d’agir en sous-main pour les groupes les plus extrêmes.

Mais assurons nos homologues outre-Atlantique qu’ils n’ont aucune honte à avoir, et qu’ils font même preuve d’un courage et d’une patience remarquables : parvenir à rester en équilibre entre les attaques physiques de l’extrême gauche et les pressions menaçantes de l’extrême droite relève aujourd’hui de l’impossible. Obligés de manifester avec des casques de vélos pour ne pas risquer d’avoir le crâne ouvert par un gentil pavé de gauche, ils maintiennent leur cap insensibles aux critiques : personne « n’aura leur haine », car ils œuvrent pour l’apaisement.

Ils défendent des idées fondamentalement opposées à la droite racialiste mais lui sont assimilés ; ils promeuvent la liberté d’expression mais sont traités de « nazis ». Ce qui est stupide car en mettant dans le même panier les racialistes et les conservateurs, deux choses peuvent se produire : d’abord, ce que recherche la presse, cela permet d’exagérer le danger des conservateurs, désormais vus comme des monstres en puissance. Mais après coup, cela peut avoir l’effet inverse, en banalisant le mal que représentent les vrais nazis : si être nazi c’est, comme l’Alt-right, utiliser Pepe la grenouille, alors voilà le mal du nazisme minimisé et réhabilité par ceux-là même qui voulaient le pourfendre…

Quoi qu’il en soit, peu importe que les efforts de la droite ne parviennent pas à lui offrir une légitimité – elle sera toujours trop à gauche pour le KKK, trop à droite pour la presse de gauche –, sa stratégie semble la bonne.

En refusant d’user des méthodes de l’opposition (racialisation du débat, violence, police de la pensée) et en refusant de rester un « anti-mouvement » (anti ne veut pas dire « opposé à » mais « l’inverse de » ; la même chose mais en miroir) l’Alt-right a brisé le cercle vicieux de la politique américaine, où la radicalité d’un camps nourrissait la radicalité de l’autre. En refusant l’extravagance politique mais en s’entourant d’une esthétique vivifiante (une mystique, dirait La Rocque), cette jeune droite authentiquement conservatrice, si elle survit aux attaques qui pleuvront sur elle au cours de ce mandat, devrait s’imposer comme un acteur majeur de la vie politique américaine. Quoi qu’il en soit, s’il ne s’agit pas de copier ce modèle américain en France, l’étude de l’Alt-right a tout de même beaucoup de choses à nous enseigner à nous, Français du camp national.

 

 

D’abord, nous devons faire preuve de la plus grande prudence face au traitement que fait la presse des événements américains : bien que nos pays n’aient que peu de choses en commun d’un point de vue historico-politique, nos médias prennent un malin plaisir à importer les débats américains sur notre sol. Cela a évidemment pour but premier de nuire à la droite française qui, qu’elle le veuille ou non, aura à se justifier des égarements de la droite américaine… De là à demander à Marine Le Pen de condamner les événements de Charlottesville, il n’y a qu’un pas – ce qui serait aussi stupide que de demander à H. Clinton de condamner l’attaque à la bombe des (anti)fascistes marseillais contre les royalistes de l’Action française… Mais bon, Marine Le Pen a soutenu Trump, or Trump était soutenu par l’Alt-right, qui utilise Pepe la Grenouille comme symbole ; or le KKK utilise aussi Pepe comme symbole, et le KKK est proche de Vanguard America, qui est ouvertement nazi. Donc Marine Le Pen est nazie, CQFD, le sophisme est parfait.

Mais au-delà de cette culpabilisation par association, discrète donc très pernicieuse, la transposition du débat politique américain en France est autrement plus nuisible qu’elle importe avec elle un bagage idéologique. La mondialisation économique entraîne en effet une mondialisation du débat politique. Ainsi, notre pays se voit aujourd’hui secoué par des débats qui nous étaient auparavant étrangers. Ce qui a pour effet de diviser profondément le pays. À l’affirmation d’un racialisme des « afro-descendants [noirs, NdA] » autour du mouvement des Indigènes de la République va répondre une tentative de communautarisation des Blancs… À l’introduction de la rhétorique victimaire SJW et de tous les –ismes qui en découlent, va s’opposer un mouvement reprenant une esthétique fasciste et viriliste. Contre la réappropriation de l’héritage anarchiste ou communiste de la gauche, certains Français répondent en manifestant leur nostalgie du nazisme allemand ou de toute autre doctrine autoritaire pourtant étrangère à l’esprit français. Au féminisme destructeur va s’opposer le mouvement MGTOW, tout aussi négateur de la complémentarité hommes-femmes. Et contre l’affirmation d’un faux épicurisme libéral-libertaire, certains s’enferment dans un ascétisme ou un isolement qui ne confinent plus au contrôle des désirs mais en leur destruction morbide… Un camp nourrit l’un, et ainsi de suite, dans une spirale infernale qui ne peut entraîner que la destruction de l’un par l’autre, ou de l’autre par l’un.

Et c’est le dernier principe que nous nous devons d’affirmer. La France est un chef-d’œuvre de l’Histoire, un ensemble architectural d’une finesse et d’une précision incroyable. Elle est une cathédrale de « petites patries », ces belles pierres que le sang versé par les aïeux, véritable mortier national, lie ensemble. Parmi les clefs de voûte qui permettent de maintenir la cohésion de cette merveille, la plus importante est sans doute la politique. La politique, clef de voûte du grand édifice millénaire qu’est la France… Si la France se divise dans des débats que la politique ne peut résoudre, où seule la violence trouve sa place, alors la France meurt. Nous ne pouvons donc pas accepter cette division nationale que l’affaissement moral des Français et les diverses influences ont rendu possible. Nous devons réaffirmer la vocation séculière qui est la nôtre : faire preuve de mesure et de tempérance sans céder aux provocation, refuser la violence, refuser les clivages, œuvrer à la cohésion nationale. L’union des Français n’est pas qu’un souhait, c’est une nécessité. Sans cela, le grand édifice français s’affaissera sur lui-même, n’ayant pu résister à ce vent d’ouest qui traîne dans son sillage des charognards prêts à s’attaquer aux civilisations qui montrent des signes de faiblesse. La France est unie, ou la France n’est pas.

Pierre Terrail

via L’Alt-right américaine : son histoire, ses enseignements – Egalite et Réconciliation

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