Le cancer du col bientôt éradiqué en Australie ?

C’est la nouvelle annoncée partout par les médias français comme par exemple sur RTL  par Michel Cymes [1] ;

« il existe un pays sur la planète où ce cancer est un mauvais souvenir, un peu comme la variole, quasiment en passe d’être oublié. Il sera éradiqué dans moins de 20 ans, il s’agît de l’Australie.

Dans ce pays, on a mené une campagne de vaccination gratuite auprès des adolescentes. Si bien que la proportion de jeunes femmes de 18 à 24 ans porteuses du papillomavirus a chuté de manière spectaculaire. En dix ans, on est passé de 23% à… 1%. Le pays est un modèle de couverture vaccinale. 80 % des Australiennes sont vaccinées, chez les garçons on en est à 75%.

 L’Australie est passée de 23% à 1% de personnes infectées par le papillomavirus, grâce à une politique de vaccination qui s’est avérée efficace. En France, le taux de couverture a du mal à atteindre 20%. … il y a chaque année dans le pays 3.000 cancers du col de l’utérus diagnostiqués. ..»

Ou encore, par exemple, Le Figaro [2] :

« Dans moins de vingt ans, l’Australie n’aura plus de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus, se sont félicités des spécialistes du pays à la suite d’une étude épidémiologique pilote financée par le département de la Santé australien. Elle révèle que la proportion des femmes âgées de 18 à 24 ans porteuses des deux principaux types du virus responsables de la maladie a chuté de 23 % à 1 % entre 2005 et 2015! C’est le résultat d’une campagne de vaccination gratuite lancée depuis 2007 auprès des jeunes filles de 12-13 ans et depuis 2013 auprès des garçons dans les collèges. »

«Même les populations non vaccinées ne sont plus infectées», souligne Jean Gondry, président de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) et chef de service du département de gynéco-obstétrique au CHU d’Amiens. Avec une couverture vaccinale qui atteint maintenant 80 % des Australiennes et 75 % des Australiens de 15 ans, la circulation du virus, et donc tout nouveau risque d’infection et de cancers du col de l’utérus, devrait cesser selon les modélisations épidémiologiques. De plus, un vaccin ciblant cinq autres types cancérigènes minoritaires du virus va compléter cette année la protection des nouvelles générations. »

[1] https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/papillomavirus-l-australie-en-passe-d-eradiquer-le-cancer-du-col-de-l-uterus-7794956907

[2] http://sante.lefigaro.fr/article/l-australie-sur-le-point-d-eradiquer-le-cancer-du-col-de-l-uterus/

Eradication ou élimination ?

Ces deux termes pourraient paraître synonymes mais ils ont des définitions précises très différentes données par l’OMS. On n’éradique pas une maladie mais un virus, un pathogène qui sera déclaré éradiqué quand on aura constaté qu’il ne circule plus dans une population donnée. Ainsi, le virus de la variole majeure et celui de la variole mineure appelée aussi alastrim ont été déclarés mondialement éradiqués par l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) le 8 mai 1980. Il en a été de même pour le poliovirus sauvage de type 2 le 7 septembre 2015 qui n’a pas été retrouvé depuis octobre 1999. Si la variole humaine provoquée par ces virus a aussi disparu, il n’en va pas de même pour la poliomyélite provoquée par des poliovirus de type 2 car de tels poliovirus dérivés de souches vaccinales de type 2 continuent de circuler et de provoquer des paralysies.

Selon les définitions de l’OMS, une maladie est considérée comme étant éliminée, non pas lorsqu’elle a disparu mais lorsque le nombre de cas est jugé suffisamment faible pour ne plus provoquer d’épidémies et ne plus être considéré comme un problème de santé publique. Mais les mesures de lutte contre cette maladie doivent être maintenues alors que dans le cas de l’éradication mondiale de virus, on peut alors les abandonner comme ce fut fait pour la vaccination antivariolique.

Les déclarations de Michel Cymes et les affirmations de nombreux médias sur l’éradication prochaine du cancer du col de l’utérus en Australie s’appuyaient sur une publication titrée :

« The projected timeframe until cervical cancer elimination

in Australia : a modelling study »

https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(18)30183-X/fulltext

C’est écrit en toutes lettres dans le titre : il s’agit d’une élimination de la maladie et non d’une éradication ! Ce qui implique, quand on connait les définitions de ces mots telles que définis par l’OMS, que les auteurs n’annoncent pas la disparition du cancer du col en Australie, ce que le texte confirme totalement par la suite :

« Résultats

Nous estimons qu’en Australie l’incidence annuelle normalisée selon l’âge du cancer du col utérin diminuera pour atteindre moins de six nouveaux cas pour 100 000 femmes d’ici 2020 (fourchette 2018-2022) et moins de quatre nouveaux cas pour 100 000 femmes d’ici 2028. (fourchette 2021-2035). L’année précise de l’atteinte de ces taux dépend de la population utilisée pour la normalisation de l’âge, du comportement et des caractéristiques du test de dépistage du VPH, des effets supplémentaires de la vaccination des hommes sur l’immunité collective chez les femmes et des hypothèses sur la fréquence future des hystérectomies bénignes. D’ici 2066 (fourchette 2054-2077), l’incidence annuelle du cancer du col utérin diminuera et restera inférieure à un cas pour 100 000 femmes si le dépistage du VPH se poursuit tous les cinq ans pour les cohortes à qui le vaccin non aval a été offert, ou moins de trois cas pour 100 000 femmes si ces cohortes ne sont pas dépistées. »

Les auteurs estiment donc que dans 20 ans il y aura en Australie moins de 4 cas pour 100000 et non pas zéro comme le terme éradication le laissait croire !

« Si la vaccination et le dépistage à couverture élevée sont maintenus et si un seuil d’élimination de quatre cas sur 100 000 femmes est choisi, le cancer du col de l’utérus est en passe d’être éliminé en tant que problème de santé publique en Australie d’ici 20 ans. »

Pour 20 millions de femmes concernées en France par ce cancer, ce serait 800 cas par an. On voit qu’il y a loin entre ce que disent les auteurs et ce quel certains leur font dire !

C’est très clair : ayant choisi un seuil dit d’élimination avec évidemment une large part d’arbitraire, il sera annoncé que la maladie aura été éliminée lorsque le nombre de cas sera en dessous de ce seuil. Tout le monde comprendra que la maladie a disparu alors que ce ne sera pas le cas.

Cette  »élimination » qui n’en est pas une demandera de maintenir les moyens de lutte, contrairement à une éradication :

« Cependant, les initiatives de dépistage et de vaccination devront être maintenues par la suite pour continuer à atteindre une très faible incidence de cancer du col utérin et de mortalité par cancer. »

De plus, cette modélisation repose, comme toutes les modélisations, sur des hypothèses qui ne sont pas établies ou qui auront peu de chances d’être réalisées :

1- La modélisation repose en particulier sur la diminution observée des lésions dites précancéreuses consécutives à la vaccination et non sur une réduction du nombre de cancers. Or il n’y a pas de liens démontrés entre ces deux types d’événements médicaux, la genèse d’un cancer pouvant prendre des voies plus souterraines.

Un exemple analogique : la varicelle et le zona sont provoquées par le même virus. On sait que la vaccination généralisée contre la varicelle favorise le zona. C’est ce qui avait fait dire à Daniel Lévy Bruhl, aux journées de veilles sanitaire organisées par l’InVS en novembre 2005  »qu’avec la vaccination contre la varicelle, on joue avec le feu à cause du zona ».

2- De plus, les auteurs supposent « la pleine efficacité du vaccin à deux doses si elles sont espacées de manière appropriée. »

Ils précisent que dans leur modélisation « L’efficacité du vaccin était supposée être de 100% contre les types inclus dans le vaccin, et la durée était supposée durer toute la vie. »

Ils n’en ont évidemment aucune preuve. Une telle affirmation pour un nouveau vaccin est très habituelle. En voici quelques exemples.

Exemples d’affirmations d’une efficacité à vie

Ce fut le cas pour la vaccination antivariolique qui, au 19è siècle avait été affirmée comme protégeant toute la vie. Dans un premier temps, les vaccinateurs ne voulurent pas reconnaître cette limite à la vaccination pour ne pas nuire au prestige d’un vaccin protecteur à vie. Mais la confrontation avec la réalité des échecs contraindra à amender cette affirmation. L’attitude s’inversera alors pour attribuer les échecs à l’absence de rappels…

Gaston Ramon, l’inventeur du vaccin antitétanique, affirmera aussi dès le début, que son vaccin était protecteur à vie alors qu’il n’en avait, et pour cause, aucune expérience. Les échecs constatés le conduiront à recommander un rappel après blessure quand la dernière vaccination datait de plus de 2 ans. Cette disposition était encore soutenue par notre CTV en 1975. Elle sera abandonnée quand on se rendra compte qu’un rappel sur une personne chargée d’anticorps pouvait avoir des conséquences très graves, en particulier rénales. Aujourd’hui, depuis 2013, on recommande un rappel tous les 20 ans pour les adultes…

L’efficacité à vie sera aussi affirmée pour la vaccination contre l’hépatite B dès son origine et donc sans aucune preuve. Comme les anticorps peuvent disparaître assez rapidement, on évoquera la mémoire immunitaire qui provoquerait une bouffée d’anticorps venant neutraliser le virus en cas d’infection.

La question se pose alors : est-ce qu’un adulte de 25 ans vacciné dans l’enfance contre l’hépatite B est encore protégé par sa vaccination à l’âge où, dans notre pays, les risques de contaminations sont les plus grands ?

 

Deux études (Hammitt et Bialeck) avaient apporté des éléments défavorables 15 ans après cette vaccination. Le protocole était le suivant : comme il n’est pas possible de tester avec un virus, on pratique un rappel de vaccination et on observe si ce rappel provoque une bouffée d’anticorps (réponse anamnestique ).

 

Résultats : dans ces 2 études, la bouffée d’anticorps s’est produite chez 50% des adolescents testés. Par contre elle ne s’est pas produite chez les autres, ce qui peut donner à penser que ces adolescents pourraient ne plus être protégés par leur vaccination 15 ans après. Les auteurs posent deux questions :

 

1- Un vaccin n’est pas le virus. Il reste possible que certains adolescents qui n’avaient pas réagi à la stimulation vaccinale auraient réagi  au virus par une bouffée d’anticorps. Mais la réponse n’est pas connue.

 

2- L’absence de réaction au rappel vaccinal chez 50% des adolescents testés laisse craindre que ce rappel n’aurait pas relancé leur immunité. Autrement dit, il n’est pas certain que l’on puisse entretenir cette immunité par des rappels successifs.

Extraits des résumés :

 

HAMMITT  http://europepmc.org/abstract/MED/17714836

« La durée de protection après la vaccination des nourrissons contre l’hépatite B est inconnue …la moitié des enfants qui avaient reçu le vaccin anti-hépatite B dès la naissance ne présentaient pas de signes de mémoire immunitaire, ce qui était mesuré par le développement de réponses anamnestiques à la vaccination de rappel. Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si cela indique une susceptibilité à l’infection et si les personnes vaccinées à partir de la naissance pourraient bénéficier d’un rappel du vaccin contre l’hépatite B afin de maintenir une protection à long terme. »

BIALECK    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18756185

« L’absence de réponse anamnestique à une dose de vaccin supplémentaire, observée chez la moitié des participants, pourrait indiquer une baisse de l’immunité. »

On retrouve cette même affirmation d’efficacité à vie pour la vaccination contre la rougeole. D’où le schéma à 2 doses à 1 an et 15 mois, la seconde dose n’étant pas un rappel mais une seconde chance donnée à ceux qui ne s’étaient pas immunisés à la première. Les enfants ayant séroconvertis après l’une de ces doses sont considérés comme étant immunisés à vie. Là encore, la dure réalité des faits contraint à reconnaître que ce n’est pas vrai. C’est Didier Raoult qui, le premier, va mettre les pieds dans le plat dans son livre de janvier 2018  »La vérité sur les vaccins » page 175 :

« Notre stratégie vaccinale contre la rougeole est mauvaise. La ministre de la Santé a annoncé vouloir porter la couverture vaccinale de 75% à 95%, alors que le vrai problème tient surtout à la durée de la protection vaccinale. Nous nous sommes rendu compte qu’elle était bien plus faible que celle que procurait l’infection naturelle »

Aussi, il en arrive à recommander la vaccination, après contrôle immunologique, des personnels s’occupant des enfants.

Dans une étude dont il est coauteur il écrit [3] :

« En Europe, la question se pose de savoir si une troisième ou même une quatrième dose de vaccin devrait être proposée aux personnels de santé et si une nouvelle vaccination tous les 5 ans permettrait de garantir une couverture vaccinale suffisante contre les nouvelles souches. »

[3] The Lancet Volume 18, ISSUE 10, P1060-1061, October 01, 2018 DOI :

https://doi.org/10.1016/S1473-3099(18)30543-7

 Avec de telles expériences, l’affirmation que la vaccination contre des papillomavirus serait efficace à vie ne doit ni nous surprendre ni nous impressionner. Le vaccin est très récent, aussi ils ne peuvent avoir preuve d’une telle efficacité à vie. Chacun comprend que cela facilite grandement le lancement du vaccin mais que plus tard, comme pour les autres vaccins, on constatera sans doute qu’il n’en est rien.

Mais avec ce vaccin la situation se complique car il n’est pas certain que des rappels soient praticables. En effet, chacun sait que cette vaccination doit être réalisée avant le premier rapport sexuel afin d’éviter de vacciner une femme qui aurait été contaminé par un tel virus. On peut penser qu’il en ira de même en cas de rappels. Autrement dit il n’y aura pas de rappels possibles.

Dans ces conditions, la modélisation australiennes pourrait rapidement s’écrouler comme un château de cartes et ce n’est pas tout.

Le déplacement des souches

De plus, il existe 150 souches de papillomavirus. Bien sûr, il est affirmé que les souches les plus souvent rencontrées dans les cancers du col sont présentes dans le vaccin. Mais on commence à avoir une bonne expérience de ce qui se produit quand on vaccine contre des pathogènes à souches multiples. L’efficacité du vaccin contre les souches qu’il contient favorise la circulation des autres souches qui deviennent alors capables de provoquer la maladie aussi gravement et aussi souvent que les souches éliminées par la vaccination.

Mais cela ne semble pas troubler nos modélisateurs quand ils écrivent:

«  D’ici 2066 (entre 2054 et 2077), l’incidence annuelle du cancer du col utérin diminuera et restera inférieure à un cas pour 100 000 femmes…. »

Ils avancent ainsi, sans trembler, des prévisions pour 2070 et même pour 2100 !

« …nous avions pour objectif d’estimer l’incidence du cancer du col utérin jusqu’en 2100, »

Autant tenter de prévoir le temps qu’il fera en 2100 en Australie !!! Non, franchement, ce n’est pas sérieux. Voici quelques exemples qui devraient faire réfléchir sur la valeur des pronostics d’évolution d’une maladie sous le feu d’une vaccination.

Exemple de la rougeole

Il existe 26 souches du virus de la rougeole, toutes n’étant pas également sensibles au vaccin. Aussi, la vaccination généralisée peut fort bien favoriser la circulation des souches les moins sensibles au vaccin. Cette substitution de souches a été étudiée dans un article paru en octobre 2018 dans The Lancet, l’un des auteurs étant Didier Raoult  »Rougeole : une nouvelle approche vaccinale est-elle nécessaire ?  » Extraits [3] :

“ »Nous sommes confrontés à des épidémies de rougeole et à des flambées qui touchent les personnes immunisées et dans lesquelles les souches B3 et D8 sont impliquées. …Deux particularités sont apparues depuis 2017.

Premièrement, les épidémies touchent à la fois les personnes non vaccinées et les personnes vaccinées …

Deuxièmement,  la souche B3, initialement importée d’Afrique, puis d’Europe orientale, d’Europe centrale et des États-Unis, participe à la réémergence mondiale de la rougeole, en plus du génotype D8.

De plus, la rougeole a été définie comme une maladie liée aux voyages et elle se propage dans les écoles et les hôpitaux. La réémergence de la rougeole dans des zones post-élimination telles que le Portugal, un pays sans transmission endémique de la rougeole depuis 12 ans, est alarmante.

Comparé à la distribution de 2011, le génotype B3 est maintenant distribué à l’échelle mondiale. Il a été rapporté comme étant plus transmissible que les autres génotypes.

De manière frappante, une seule étude a recherché si le vaccin utilisé dans le monde entier était efficace contre cette souche B3. En ce qui concerne l’efficacité protectrice du vaccin contre les génotypes du virus de la rougeole actuellement en circulation, Fatemi Nasab et coll. ont montré que les titres en anticorps neutralisants étaient plus faibles pour le génotype B3 que pour les génotypes H1, D4 et A.

Les conséquences de l’émergence de cette nouvelle souche B3 sur l’efficacité du schéma vaccinal actuel et sur l’objectif d’éradication proposé par Fenner en 1998 sont inconnues

En Europe, la question se pose de savoir si une troisième ou même une quatrième dose de vaccin devrait être proposée aux personnels de santé et si une nouvelle vaccination tous les 5 ans permettrait de garantir une couverture vaccinale suffisante contre les nouvelles souches. »

Même si les auteurs n’en parlent pas, il est plus que vraisemblable que l’émergence mondiale de cette souche B3 est la conséquence de la généralisation mondiale de la vaccination contre la rougeole. Cette vaccination a sélectionné en les favorisant, les souches les moins réceptives au vaccin utilisé.

[3] The Lancet Volume 18, ISSUE 10, P1060-1061, October 01, 2018 DOI :

https://doi.org/10.1016/S1473-3099(18)30543-7

Pneumocoques et méningocoques

Christian Perronne fut président du CTV et du CSHPF de 2002 à 2007 puis deviendra président de la commission sécurité sanitaire au HCSP qui remplacera le CSHPF. Fin novembre 2007 il présentera une communication aux journées de veille sanitaire organisées par l’InVS. Extraits du résumé en ligne [4 ] avec le dernier paragraphe :

 

« pour certains microbes à sérogroupes multiples et en l’absence de couverture sur l’ensemble des souches, le déplacement de souches microbiennes dans la population, dont l’impact épidémiologique pourrait, dans certains cas, faire perdre le bénéfice de la vaccination (pneumocoques, méningocoques). »

Son propos s’applique donc aux vaccins prévenar et méningocoque C devenus obligatoires pour les enfants.

J’avais aussi noté les propos oraux de Christian Perronne sur les vaccins pneumococciques :

«  connu sous le nom de Prévenar et recommandé depuis 2006  en vaccination généralisée des enfants en France. Il mentionne qu’on a sur ce vaccin une expérience limitée dans le temps avec 800 000 vaccination par an aux USA où on a observé une décroissance de la mortalité (30 cas en moins par an) par infection invasive à pneumocoque. Mais aussi une perte du bénéfice chez les Inuits d’Alaska après quelques années d’utilisation : absence de diminution de la mortalité globale par les infections invasives à pneumocoques avec accroissement de l’incidence chez les sujets jeunes immunodéprimés.

En France on a noté une réduction de 7 cas chez l’enfant mais avec une légère augmentation des infections à pneumocoques tous âges confondus. »

Il écrit encore dans son résumé :

« Le vaccin méningococcique de type C ou le vaccin varicelleux ne sont recommandés que pour des personnes à risques ou dans des conditions épidémiologiques bien particulières. »

Le revirement de Christian Perronne : 10 ans plus tard, il signera la pétition des 200 grands médecins en faveur des 11 vaccins obligatoires …

[4] http://invs.santepubliquefrance.fr//publications/2007/jvs_2007/vaccination/1.pdf

Lu dans « Epidémiologie de terrain – Méthodes et applications »

 Un ouvrage collectif de 790 pages (2017)

 PNEUMOCOQUES

 Impact du vaccin anti-pneumocoque du nourrisson sur l’épidémiologie des infections invasives à pneumocoques (page 651)

Par Daniel Lévy Bruhl et Jean-Paul Guthman de Santé Publique France

« Le réseau EPIBAC a permis, en associant à la surveillance des infections invasives bactériennes communautaires les données microbiologiques (sérotypes) issues du réseau des Observatoires régionaux du pneumocoque en association avec le Centre national de référence du pneumocoque (CNRP), d’évaluer l’impact de la vaccination anti-pneumococcique du nourrisson introduite en 2003, avec le vaccin conjugué heptavalent (PCV-7).

 L’incidence par âge des infections invasives à pneumocoques (IIP ; méningites et bactériémies) et la distribution des sérotypes ont été comparées entre les périodes pré et post vaccinale.

 L’incidence, tous âges confondus, a augmenté de 9,2/100000 en 1998-2002 à 10,4/100000 en 2007-2008. Seule, la tranche d’âge ciblée par la vaccination (<2 ans) a vu son incidence d’IIP diminuer de 32,5% de 1998-2002 et 2007-2008. Dans toutes les tranches d’âge, l’incidence des IIP à sérotype vaccinal est plus faible en 2007-2008 par rapport à 2001-2002, surtout avant l’âge de 2 ans ((3,0/100000 versus 20,5/100000, respectivement, soit une baisse de 85,5%).

 Parallèlement, l’incidence des IIP à sérotypes non vaccinaux a augmenté entre 2001-2002 et 2007-2008 dans tous les groupes d’âges. Chez les enfants de moins de deux ans, elle a pratiquement doublé entre 2001-2002 et 2007-2008 ….

 ….. La concomitance dans les différents pays de l’introduction de la vaccination du nourrisson et de l’augmentation de l’incidence des infections à sérotypes non vaccinaux ne laisse guère de doutes sur la part importante de la vaccination dans ce phénomène.

 Ces résultats décevants ont largement contribué à recommander, en 2010, la substitution du vaccin 7-valent par le vaccin 13-valent qui, outre sa plus large couverture des sérotypes circulants, présente l’avantage de contenir la plupart des sérotypes impliqués dans le phénomène de remplacement.

 Entre 2008-2009 et 2014, une diminution de l’incidence des infections invasives à pneumocoques de 41%, tous âges confondus, a été observée. »

 

Le problème est et sera qu’il y a plus de 90 sérotypes …

A la conférence de presse très solennelle du 22 décembre 2017 à l’université Paris Descartes, Lévy Bruhl avait déclaré qu’on allait s’occuper des sérotypes contenus dans le vaccin, pour les autres on verra plus tard ….

CONCLUSION

Peut-on vraiment qualifier d’étude un tel document ? On devrait plutôt s’interroger sur le rôle que cette publication joue pour comprendre le pourquoi de cette publication aux conclusions assez invraisemblables et à l’exploitation médiatique qui en est faite comme par l’inénarrable Michel Cymès.

Pour qui connait un peu l’histoire des vaccinations, cela ne devrait pas surprendre car ce n’est pas nouveau. Le vaccin antivariolique, le BCG etc furent accueillis par des discours dithyrambiques et ça continue avec le Gardasil qu’il s’agit de promouvoir et si possible de le rendre obligatoire. Plus tard quand les limites du vaccins apparaitront à tous il sera très difficile de revenir en arrière. Pour le BCG il fallut attendre le 1er avril 2019 pour en supprimer l’obligation pour certains personnels de santé alors qu’on connaissait depuis très longtemps son inutilité, sans parler de la plaisanterie des tests tuberculiniques censés tester l’immunité contre la tuberculose.

Voici comment avait été annoncé en 1962 la victoire prochaine sur la variole

« La variole sera bientôt vaincue par une campagne systématique généralisée avec

une couverture vaccinale à 80% » :

C’est ce qu’affirmait l’OMS en 1962 dans les  »Cahiers de santé publique 1962 » page 10  [5]:

 

Mais ces campagnes furent un échec cuisant qui conduisit à changer radicalement de stratégie comme on peut le lire dans le document de 1979 présenté ci-dessous sur lequel s’appuya l’Assemblée mondiale de la santé le 8 mai 1980 pour proclamer officiellement l’éradication mondiale de la variole (plus précisément des 2 virus de la variole majeure et de la variole mineure appelée aussi alastrim).

« La variole vaincue par la recherche active des malades et de leurs contacts suivie de leur isolement » :

.

Page 22, ce document décrit le rôle de l’isolement des malades et de leurs contacts [6]

 

[5] http://whqlibdoc.who.int/php/WHO_PHP_8_fre.pdf

[2] http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/39258/1/a41464_fre.pdf

via Le cancer du col bientôt éradiqué en Australie ? – La Question des Vaccins

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