Les digisexuels : une population de plus en plus nombreuse

« Les psychothérapeutes doivent se tenir prêts car nous allons faire face à une hausse du nombre de personnes orientées vers la digisexualité », affirment des chercheurs en éthique de l’Université du Manitoba (Canada) dans un nouveau rapport publié dans le Journal of Sexual and Relationship Therapy. En d’autres termes, le nombre de personnes dont les besoins sexuels ne sont satisfaits qu’au moyen de la technologie est sur le point d’exploser, écrit The Telegraph.

Depuis quelques années, on observe une quantité grandissante de développements technologiques censés satisfaire les besoins sexuels de l’homme : poupées-robot sexuelles, pornographie virtuelle, jeux de rôles sexuels en ligne, contenus pornographiques 3D avec casques virtuels, jeux vidéos sexuels interactifs, etc.

Selon cette étude, on observera durant les prochaines années un nombre croissant d’humains dont l’identité sexuelle se base sur la technologie. Beaucoup d’entre eux préféreront les relations sexuelles avec des robots plutôt qu’avec leurs semblables, avertissent les chercheurs.

« L’ère du sexe virtuel immersif est arrivée »

« Nous pouvons affirmer que l’ère du sexe virtuel immersif est arrivée », a déclaré Neil Mccarthur, directeur du Centre for Professional and Applied Ethics de l’Université de Manitoba. « Au fur et à mesure que ces technologies progresseront, leur adoption augmentera et les personnes en viendront à s’identifier comme « digisexuelles », à savoir des personnes dont l’identité sexuelle primaire est issue de l’utilisation de la technologie. »

« Beaucoup de personnes trouveront que leurs expériences sexuelles avec la technologie font partie intégrante de leur identité sexuelle. Les personnes auront une connexion intense avec leurs compagnon robotisés conçus sur mesure pour répondre à leurs désirs. Ces robots feront en outre des choses qu’un partenaire humain ne peut ou ne veut pas faire. C’est la raison pour laquelle, un nombre important de personnes utiliseront les machines en tant que principal mode d’expérience sexuelle », explique le chercheur.

De nos jours, les robots sexuels sont programmés au moyen de l’intelligence et équipés de capteurs corporels qui répondent au toucher. Ces sex-bots sont mêmes personnalisables et peuvent ressembler à l’ex de l’utilisateur.

Toutefois, selon un sondage récent réalisé par Nesta, la majorité du public ne fait pas encore confiance aux robots. Seuls 17 % des sondés seraient prêts à fréquenter un robot, 26 % si la machine ressemble exactement à un humain.

« A l’heure actuelle, l’usage de robots et de poupées sexuels peut être considéré comme un type de paraphilie (ensemble des attirances ou pratiques sexuelles qui diffèrent des actes traditionnellement considérés comme « normaux) comprenant l’attirance sexuelle pour les objets atypiques, pour les fétiches ou le voyeurisme », a expliqué Noel Sharkey, professeur émérite d’IA et de robotique à l’Université de Sheffield et fondateur de la Fondation pour la robotique responsable.

« Les sondages actuels sont insuffisants pour déterminer si ces pratiques digisexuelles resteront dans le domaine de la paraphilie ou si l’adoption par un plus grand nombre entraînera une modification des normes sociétales pour les accommoder. »

Les auteurs du rapport avertissent que la digisexualité peut nuire aux relations, peut provoquer des divorces, des sentiments de honte et de culpabilité ainsi que forcer l’utilisateur à s’endetter.

Toutefois, selon les scientifiques, la digisexualité sera globalement positive car elle permettra aux personnes d’avoir davantage de plaisir sexuel et de connaître de nouvelles expériences. Cette avancée concernera principalement les personnes qui ont du mal à trouver des partenaires humains ou qui ont subi un traumatisme sexuel, concluent-ils.

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