Les données médicales des Français sont stockées sur les plateformes Google et Microsoft

Et le gouvernement minimise les faits

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Le secret médical en danger ? Le gouvernement français a reconnu que les deux géants américains détenaient les adresses IP des téléphones où l’application StopCovid est téléchargée, ainsi que les données de santé des Français. Voici les faits. 

Google détient les adresses IP des utilisateurs de StopCovid

Edouard Philippe l’avait pourtant affirmé en présentant l’application à l’Assemblée nationale : le gouvernement a « pris toutes les garanties nécessaires pour que StopCovid respecte les données personnelles et de vie privée de ceux qui l’utilisent », « son utilisation sera anonyme ». Mais une fois n’est pas coutume, la vérité semble être légèrement différente des déclarations officielles. Selon la Quadrature du Net, Google aurait accès aux données de l’application. En effet, le système de vérification Captcha, propriété de Google, est utilisé par StopCovid et enregistre au passage l’adresse IP des téléphones où l’application est installée.

Un porte-parole du secrétariat chargé du Numérique, interrogé par Le Canard Enchaîné, a affirmé que Google serait le seul à fournir ce type de service. « Nous avions prévu de développer un service de Captcha souverain qui sera utilisé dès sa disponibilité dans l’application StopCovid » se défend-il. En attendant la version française de cet outil, plus d’un million d’utilisateurs possèdent l’application sur leur téléphone.

Les données médicales des français sur les plateformes de Microsoft

« La santé, c’est l’affaire des États, pas des entreprises américaines », avait affirmé il y a quelques semaines, Cédric O. Pourtant, la plateforme française Health Data Hub est hébergée sur les serveurs de Microsoft. Cette plateforme met à disposition des scientifiques des données personnelles relevant du secret médical, à des fins de recherche. Si le gouvernement se voulait rassurant quant à l’hébergement des données sensibles, c’est raté.

Interrogé sur le sujet, le secrétaire d’État chargé du Numérique soutient qu’aucune solution française ne pouvait être exploitée. Les acteurs français du secteur n’ont pas attendu pour répliquer. Le fondateur d’OVHCloud, basé à Roubaix s’est exprimé sur le sujet :

« C’est la peur de faire confiance aux acteurs français de l’écosystème qui motive ce type de décisions. La solution existe toujours. Le lobbying de la région Microsoft arrive à faire croire le contraire ».

Le gouvernement a donc décidé de confier ces données sensibles à Microsoft plutôt que d’attendre que les acteurs français du numérique développent des solutions, et ils en auraient capables. Quel sera le prix de ce choix ?

Ces révélations inquiètent le secteur médical, et il y a de quoi. Début mai, Karim Khelfaoui, médecin généraliste, avait tiré la sonnette d’alarme sur RT France :

« Si ces données venaient à tomber entre de mauvaises mains, des gouvernements, des banques, des assureurs ou des employeurs, je vous laisse imaginer les conséquences sur la vie quotidienne des personnes ».

Le pire serait-il à venir ?

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