Les statistiques fantaisistes de Santé Publique France

Tribune : Beaucoup de Français ont découvert que le processus électoral aux États-Unis était digne d’un pays en voie de développement.

Si en France ce processus reste conforme à nos valeurs démocratiques il est un domaine où nous devrions rougir : celui de l’organisation du recueil des données de santé.

Jusqu’alors (cette révélation date du premier confinement) je pensais benoîtement que nous avions une organisation permettant de connaître en quasi temps réel (du moins en fin de journée) l’état sanitaire du pays. Cette croyance était légitime eu égard aux milliards déversés depuis des lustres dans notre organisation de la santé, des nombreux fonctionnaires (1 sur 3 dans le monde hospitalier ne voit jamais un malade) qui peuplent les hôpitaux, les ARS, les ministères, etc.

Le premier confinement m’avait ramené à la réalité : chiffres absents, morts ressuscités dans les statistiques, suivi des EPHAD totalement ignorés, etc.

Dans ce deuxième confinement une question m’est venue à l’esprit : tous les décès attribués à la COVID-19 lui sont-ils réellement attribuables ?

Je suis donc retourné naviguer dans les différentes statistiques; car tout le monde suit tout et la même chose. Vous trouverez des statistiques sur le site du ministère de la santé et des solidarités, sur le site de l’INSERM, sur le site de l’INSEE, sur le site de Santé Publique France, sur le site Geodes, sur le site du gouvernement, data.gouv.fr, sur le site suivicoronavirus, etc.

Comment ce gouvernement peut-il avoir une vision correcte de la situation avec une organisation pareille ? Sur un champ de bataille, terrestre ou maritime, celui qui n’a aucune vision ou une mauvaise vision de la situation de son adversaire (renseignement) sera immanquablement perdant dans l’affrontement à venir.

Je suis donc parti à la pêche aux données.

Sur le site de l’INSEE j’ai trouvé les statistiques de mortalité journalière depuis le 1er mars 2020 (jusqu’au 26 octobre) et les statistiques de mortalité journalière pour la même période en 2018 et 2019; ces deux dernières années allant me servir de norme pour évaluer la surmortalité réelle de 2020.

Sur le site de Geodes j’ai trouvé l’ensemble des décès enregistrés dans les hôpitaux. Ces chiffres se retrouvent dans le fichier de data.gouv mais avec de nombreuses aberrations du genre le total des décès est de 20038 un jour et le lendemain de 10506 ou de 19676 puis de 39554 le lendemain et le surlendemain ! Ceci à de très nombreux endroits dans le fichier.

C’est néanmoins dans ce fichier data.gouv que j’ai réussi à trouver (vu nulle part ailleurs) les données des décès en EHPAD et en EMS (établissements médicaux sociaux).

J’ai donc chercher à comparer l’ensemble des décès attribués au COVID (EHPAD, EMS et hôpitaux; les décès à domicile n’apparaissant nulle part je ne les ai pas) à la mortalité journalière publiée par l’INSEE sur la période 1er mars au 26 octobre 2020.

Pour faciliter la lecture j’ai réalisé un graphique affichant :

– une courbe représentant la moyenne mobile sur 7 jours (pour filtrer les aberrations des fichiers) de la moyenne des décès journaliers de 2018 et de 2019. Ceci permet d’avoir une norme (même si selon les années il peut y avoir des nuances selon les épidémies de grippe par exemple). Cette courbe est représentée ci-dessous en pointillés mauves.

– Une courbe en jaune représentant la moyenne mobile sur 7 jours des décès journaliers de 2020 depuis le 1er mars recensés par l’INSEE.

– Enfin, une courbe en bleu qui représente la moyenne mobile sur 7 jours de la différence entre les décès journaliers de l’INSEE pour 2020 et la somme des décès dont la cause est attribuée au COVID. Cette courbe représente donc les décès de 2020 dont la cause n’est pas attribuée au COVID. En toute logique cette courbe devrait suivre peu ou prou la tendance prise par la courbe des décès des années précédentes soit la courbe en pointillés mauves.

Que constate-t-on ?

En effet sur la période allant du 20 mai au 26 octobre les courbes bleue et mauve sont dans les mêmes ordres de grandeur. Ce qui montre que les décès dus à d’autres causes que le COVID sont recensés correctement.

En revanche entre début mars et le 20 mai la courbe bleue est très souvent, et de façon très exagérée, sous la courbe mauve, ce qui traduit un recensement déficitaire des décès non-dus au COVID ou dit autrement l’attribution abusive de la cause du décès au COVID-19. Le phénomène est particulièrement marqué sur la période allant de mi-avril à mi-mai.

Auteur(s): Y.R FranceSoir

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