» Ressortez l’affaire Skrypal, par Craig Murray

Source :Craig Murray, 04-07-2018

Juste au moment la Coupe du Monde avait obligé les médias britanniques à reconnaître à contrecœur la vérité évidente que la Russie est un p Kindays extrêmement intéressant, habité, comme partout ailleurs, par des gens agréables et attrayants, nous avons une reprise criarde de « l’incident de Salisbury » qui domine les médias britanniques. Deux personnes sont tombées malades à Amesbury à cause d’une substance inconnue, qui pourrait encore être une drogue récréative contaminée, mais qui pourrait provenir d’un contact avec la substance prétendument utilisée sur les Skripal, dont une partie se trouvait quelque part dans la maison pendant tout ce temps, étant donné qu’on on nous a dit qu’elle pouvait être rincée et neutralisée par l’eau.

Amesbury n’est pas Salisbury – c’est à 16 kilomètres. Il est intéressant de noter que Porton Down se trouve entre Amesbury et Salisbury. À 3 miles de Muggleton Road, Amesbury. Les bulletins d’informations ne nous en disent pas tant.

« Je suis à court d’idées, inspecteur. “Quelle pourrait bien être la source de ces mystérieux empoisonnements ?” »

Ni Porton Down ni l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques n’ont la moindre idée de l’endroit où la substance à laquelle les Skripal auraient été exposés a été fabriquée. Le « coup de maître » de Boris Johnson, qui a obtenu un vote majoritaire à l’OIAC pour que celle-ci élargisse ses pouvoirs pour porter des accusations en matière d’attaques chimiques, s’est avéré plutôt inutile car l’OIAC n’a aucune preuve sur laquelle fonder l’accusation de Salisbury. En fait, quatre mois plus tard, May et Johnson continuent d’accuser la Russie sans aucune preuve.

Je tiens cependant à féliciter les fauteurs de guerre néo-conservateurs du journal The Guardian pour leur habileté langagière. Ils ont mis au point une nouvelle formulation pour remplacer l’expression éculée « d’un type développé par la Russie », pour désigner une substance qui aurait pu être fabriquée par des douzaines d’États ou de parties non étatiques. Le Guardian a inventé aujourd’hui le « novichok créé par les Russes ». Il emploie intelligemment un mot qui peut englober le mot « développé » tout en semblant dire « fabriqué ». Il sous-entend aussi que le novichok est une substance spécifique plutôt qu’une classe très large de substances. Steven Morris du Guardian, par cette brillante tentative délibérée d’induire ses lecteurs en erreur, remporte le prix de la semaine de la garce menteuse néo-conservatrice médiatique. Sa réussite est d’autant plus remarquable que le reste de son article est en grande partie un simple copier-coller de la Press Association.

J’espère très sincèrement que le couple à l’hôpital de Salisbury se remettra du mal les affecte, quelle qu’en soit la cause. Les médias nous ont invité à faire le lien avec les Skripal en faisant la une de tous les journaux télévisés après le match de football d’hier soir. Dans ce cas, je suppose que le couple a été en parfaite santé pendant cinq heures après le contact, capable d’être très actif et même de manger et de boire abondamment, avant d’être mystérieusement et instantanément paralysés en même temps malgré des âges, des sexes, des poids, des métabolismes différents et des doses aléatoires non contrôlées.

Reproduire ceci serait un véritable exploit.

Source :Craig Murray, 04-07-2018

 

 


 

 

Le Mystère d’Amesbury

Source :Craig Murray, 05-07-2018

Les médias grand public nous présentent continuellement des experts qui valideront toutes les propriétés extraordinaires du “novichok” nécessaires pour s’adapter au dernier récit antirusse délirant du gouvernement. Ce soir, Newsnight a sorti un expert en armes chimiques pour nous dire que le « novichok » est « extrêmement persistant » et que, par conséquent, celui qui a été utilisé pour attaquer les Skripal pouvait encore traîner, toujours aussi puissant, sur un buisson dans un parc.

Pourtant, il y a à peine trois mois, nous avons eu cet exemple de déclaration de la part des médias grand public, qui répétaient le même message donnant la version officielle à l’époque :

« Le professeur Robert Stockman, de l’Université de Nottingham, a déclaré que les traces d’agents neurotoxiques ne s’attardaient pas. Il a ajouté : “Ces agents réagissent avec l’eau pour se dégrader, y compris l’humidité de l’air, de sorte qu’au Royaume-Uni, leur durée de vie serait très limitée. C’est probablement la raison pour laquelle la rue à Salisbury a été arrosée par précaution – elle détruirait efficacement l’agent.” »

En fait, la pluie qui a touché le « novichok » sur la poignée de porte a été citée comme la raison pour laquelle les Skripal ne sont pas morts. Mais maintenant, les propriétés de l’agent doivent s’adapter à un nouveau récit, de sorte qu’ils se transforment à nouveau.

Ça n’arrête pas d’arriver. Vous souvenez-vous de l’époque où le Novichok était la substance la plus mortelle, beaucoup plus puissante que le VX ou le Sarin, et causait la mort en quelques secondes ? Mais lorsque cela a dû être modifié pour s’adapter au récit Skripal du gouvernement, ils ont trouvé des scientifiques pour expliquer qu’en fait non, c’était plutôt lent, absorbé graduellement à travers la peau, et pas si mortel que ça.

Les scientifiques sont des gens intéressants. Plus que disposés à attribuer les propriétés qui correspondent aux histoires de plus en plus invraisemblables du gouvernement, en échange d’une apparition dans les médias grand public, de 5 minutes de gloire et de la perspective séduisante d’une subvention de recherche.

Selon le Daily Telegraph d’aujourd’hui, le malheureux Charlie Rowley est connu comme héroïnomane, et si c’est vrai, le rasoir d’Occam suggérerait que c’est une explication plus probable de son état actuel qu’un agent neurotoxique militaire inexplicablement persistant.

S’il est pourtant vrai que deux attaques distinctes ont été menées avec le « novichok » à quelques kilomètres de part et d’autre de Porton Down, où le « novichok » est synthétisé et stocké à des fins de « tests », quelle est la source de l’agent neurotoxique selon le rasoir d’Occam ? Une question qu’aucun journaliste des médias mainstream ne semble s’être posée ce soir.

Je suis un peu perplexe devant l’image que les médias tentent de peindre de Charlie Rowley et Dawn Sturgess en tant que toxicomanes sans abri et sans emploi. Le Guardian et Sky News affirment tous les deux qu’ils étaient au chômage, mais Charlie vivait dans une toute nouvelle maison à Muggleton Road, à Amesbury, endroit qui est plutôt cher. Selon Zoopla, les maisons peuvent atteindre 430 000 livres sterling et les moins chères 270 000 livres sterling. Elles sont tous de construction récente, sur un nouveau lotissement, qui est toujours en construction.

Charlie Rowley et Dawn Sturgess ont toujours des pages Facebook actives et l’un des quelques « J’aime » de Charlie est un courtier en hypothèques, ce qui est cohérent avec sa toute nouvelle maison. On n’accorde pas de prêts aux héroïnomanes au chômage, et peu d’entre eux vivent dans de nouveaux quartiers chics de « logements pour cadres supérieurs ». Charlie et Dawn semblent, d’après leurs pages Facebook, être très bien socialisés, Dawn ayant de nombreux amis dans la profession enseignante. Même si elle a été sans abri pendant une certaine période, comme on l’a signalé, elle fait manifestement partie intégrante de la communauté.

Bien entendu, il n’y a aucune mention dans tous les rapports d’aujourd’hui de Pablo Miller du MI6, qui fait toujours l’objet d’une notification D [instruction du gouvernement britannique empêchant la publication d’informations particulières à des fins de sécurité nationale : ici des informations su Pablo Miller, NdT]. Je me demande s’il connaît Rowley et Sturgess, qui vivent dans la même communauté ? Il faut rappeler que Salisbury est peut-être une ville, mais sa population n’est que de 45 000 habitants.

Le plus important, c’est bien sûr que Charlie et Dawn se rétablissent. Mais ce soir, même à ce stade précoce, comme pour toute la saga Skripal, le message que les services de sécurité cherchent à faire passer ne tient pas la route. Le papier de Mark Urban pour Newsnight ce soir était tout simplement écœurant ; il ne prétendait même pas être autre chose qu’un article de propagande au profit des services de sécurité, qui avaient dit à Urban (comme il l’a dit) que le téléphone de Ioulia Skripal « aurait pu » mis sur écoute par les Russes et qu’ils « auraient même » écouté ses conversations à travers le micro de son téléphone. C’était la « nouvelle preuve » que les Russes étaient derrière tout cela.

En tant qu’ancien ambassadeur britannique, je peux vous dire avec certitude que les Russes ont peut-être mis Ioulia sur écoute, mais le GCHQ [Government Communications Headquarters : service de renseignements électroniques du gouvernement du Royaume-Uni, NdT] l’aurait sûrement fait. Après tout, c’est leur travail, et des milliards de nos impôts y sont consacrés. Si l’écoute téléphonique est sérieusement présentée comme une preuve d’intention de meurtre, le gouvernement britannique doit être très meurtrier.

Source :Craig Murray, 05-07-2018

via » Ressortez l’affaire Skrypal, par Craig Murray

 

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