Un peu d'air frais

TPMP : Covid-19 et Muppet Show – Anthropo-logiques

 

Je dois reconnaître ne pas regarder Touche Pas à Mon Poste. Ainsi que, sans doute, entretenir quelque préjugé sur cette émission qui me paraît de l’extérieur être à mi-chemin entre le Muppet Show et une volière de perruches, piaillant de concert à tue-tête.

Or voilà-t-il pas que j’ai eu l’honneur de figurer dans cette prestigieuse émission. Certes à mon corps défendant et guère à mon avantage (enfin, en apparence) même si, comme le soulignait avec humour Liz Taylor, toute publicité est toujours bonne à prendre…

J’y apparaissais donc dans une espèce de dénonciation de fausse nouvelle, appuyée sur une imprécision dont je n’étais en l’occurrence pas l’auteur.

Ce qu’il y a de bien avec les veuleries dont nous abreuvent la presse, d’abord c’est qu’elles sont aussi vilaines qu’une sorcière d’Halloween avec une verrue sur le nez – et donc assez distrayantes- ainsi que toujours bien instructives à décrypter.

 

De quoi s’est-il agi ?

J’avais sur un réseau social (connu pour ses turpitudes et désormais sa censure) republié un article de blog mentionnant un autre article portant sur l’inutilité du port du masque, publié dans une revue scientifique par un médecin travaillant dans un hôpital dépendant de l’Université de Stanford. Laquelle concluait (comme n’importe quel article honnête, c’est-à-dire non-financé par les marchands de terreur) à cette inutilité doublée de son évidente nocivité.

Ce que confirme si besoin était (mais les chroniqueurs de plateau n’en sont pas encore là, attendons qu’ils aient un peu grandi) la comparaison entre territoires ayant ou n’ayant pas masqué leurs citoyens : aucune différence. Nada, niente, nichts, nothing, que dalle et que pouic !

On a vu par ailleurs augmenter fortement le nombre de pneumopathies bactériennes suite à l’imposition du masque à l’école en France et tout médecin encore moindrement en possession de ses neurones confirmera évidemment que le port –a fortiori à journée longue- de cette inutile muselière n’est bon ni pour le corps ni pour le psychisme.

 

Bref, que d’évidentes évidences… Sauf que !

Mais voilà : la doxa et ses sbires ne supportent littéralement plus (c’est carrément éthologique) aucune information permettant de comprendre cela. Il y a donc eu depuis dix jours un tir de barrage nourri, d’abord de l’AFP (vieille gloire décatie et édentée) puis d’autres médias et enfin donc de l’éminent TPMP.

L’on hurla donc avec courroux à la « Fake News ». Venant de médias qui nous inondent comme une armada de Canadairs sous un déluge d’informations incomplètes, biaisées voire complètement fallacieuses depuis une année, la chose amuse et même : distrait. Elle évoque bien sûr la parabole de la paille et la poutre, mais on ose à peine mentionner cette péricope de peur que les concernés la confondent avec le titre d’un film X champêtre.

Et donc, les journalissss de relever que l’article énonçait à tort qu’il s’agissait d’une étude de l’Université de Stanford alors qu’il s’agissait de l’étude d’un médecin travaillant à Stanford.

Venant de personnes confondant à année longue « mort du Covid » et « mort avec le Covid », ou « cas » et « tests PCR + à 45CT » l’anecdote redevient savoureuse. Ne désespérons pas : peut-être leur critique constituera-t-elle un tout premier pas vers la prise de conscience de leur confusion chronique.

Cela dit, je me dois de le reconnaître : l’imprécision est bien réelle, et méritait donc d’être corrigée.

 

Stanford oui et non

Pour ma part donc, j’avais donc republié l’intéressant article paru sur un excellent blog au sujet de ladite étude. L’auteur ayant commis cette imprécision dans son titre, je me la suis fait attribuer à mon tour dès lors que je l’ai republiée. Autant pour moi !

On relèvera en passant que quand d’excellentes études de Stanford (comme celles du Pr Ioannidis) sont publiées par exemple en montrant que :

 

  • Il n’y a pas eu de mortalité surnuméraire en 2020 à l’échelle planétaire et donc le Covid-19 n’aura même pas été une pandémie au sens propre du terme… Ce qui lui aura permis de gagner ce sinistre titre tient au changement de définition de l’OMS en 2012, selon laquelle une pandémie n’est plus désormais qu’une maladie se diffusant dans de nombreux pays. Le rhume est ainsi aujourd’hui par exemple une pandémie. Auparavant, il y avait un second critère qui était celui de l’observation d’une surmortalité différentielle, soit un nombre de décès inhabituellement élevé dans la populations. Ce qui ne fut pas le cas en 2020 comme TPMP et les médias payés par l’état (même s’ils appartiennent à des milliardaires) nous en ont diligemment informé (I’m kidding ajouteraient les Américains -ils n’en ont évidemment soufflé mot).

 

  • La létalité du Covid-19, établi par l’équipe de Stanford à 0,3% en avril 2020, a depuis été révisée à 0,15% à l’échelle mondiale et à 0,3% toujours pour les pays Occidentaux -du fait de la pyramide des âges et de la gestion catastrophique de la non-pandémie. Soit exactement de l’ordre de la grippe annuelle (cette True News me vaut des titres comme celui de l’image illustrant l’article).

 

  • Les mesures de contrainte (masques et confinement) n’auront servi à rien, une rigoureuse étude comparative concluant à l’absence d’effet significatif et établissant, bien sûr, que les résultats visés par le confinement pouvaient être obtenus tout aussi bien par des mesures bien plus légères.

Toutes informations de Stanford donc que les médias en question ont complètement occultées dès lors qu’elles ne servaient pas la doxa du Covid et risquaient de contrarier le narratif de la terreur (avec même le risque d’ouvrir au passage les yeux d’au moins quelques personnes…)

Bref, pour passer dans la presse, il vaut mieux affirmer de manière imprécise être de Stanford plutôt que l’être réellement !

 

Mon pote Jimmy

Sur le plateau, le Dr Jimmy Mohammed manqua ensuite de s’étrangler. Il m’avait reçu dans le cadre d’une émission sur Europe 1 au mois de mai 2020, à l’occasion de la sortie du livre sur les neurosciences appliquées que j’ai co-rédigé avec Mark Waldman (et qui vient de paraître en version papier chez Marabout.)

Il s’était alors montré fort civil et nous avions passé un bon moment.

Sur le plateau de TPMP, le Dr Jimmy Mohamed (dont le nom m’enchante, soit dit sans la moindre ironie) a donc fulminé : « comment peut-on remettre en question en 2021 l’utilité du port du masque !!! »

Ben… Il ne me reste plus j’en ai peur qu’à lui proposer le pari que j’offre désormais à tous les catéchistes sanitaires ignorants : citez-moi un seul plan pandémie qui prévoyait l’imposition généralisée du masque à partir de 6 ans à une population en bonne santé et j’offre une bouteille de champagne.

Cette mesure est tellement évidemment inutile et dommageable qu’aucun esprit n’aurait même osé concevoir, encore moins recommander, quelque chose d’aussi stupide. Et de nombreuses études évidemment montrent cet effet néfaste, comme par exemple celle-ci, qui vient d’être publiée dans l’ International Journal of Environmental Research amd Public Health.

Si le Dr Mohamed a encore des doutes, peut-être les milliardaires qui l’emploient peuvent-ils lui acheter un billet d’avion pour la Suède, le Texas, la Floride ou les deux Dakota pour faire un peu de terrain en quittant -momentanément- les feux de la rampe et le confinement des plateaux.

Ou lui présenter les nombreux rassemblements récents en plein air de gens non masqués et agglutinés sans la moindre flambée épidémique (Marseille, Guadeloupe, Berlin, Bruxelles, Londres, Moutier…) Un gros plan de son visage devant ces phénomènes forcément paranormaux à ses yeux (mais normaux pour tout infectiologue ou microbiologiste digne de ce nom) serait sans doute fort télégénique.

 

RTBF et levures de bière

Nous eûmes -pour boucler la boucle- droit à ma bobine immortalisée dans une pose inquiétante (gracieuseté de la RTBF et de son torchon à mon sujet, la journaliste ayant lamentablement déformé mes propos tout en piégeant un tiers) pendant que l’inénarrable Thomas Durand était présenté quant à lui comme un expert (!) pour me disqualifier dans ma propre compétence d’expert.

Le personnage, lui aussi, est d’une certaine manière aussi amusant qu’il est consternant. M’ayant pris en grippe pour quelque obscure raison forcément psychanalytique (les projections négatives de cet ordre avec une sorte de fixation obsessionnelle ont nécessairement des racines psychiques fort anciennes), le sieur me poursuit donc de sa haine depuis de longs mois.

En m’accusant en substance d’être un imposteur (ni plus ni moins) en dépit de mes états de service et de ma carrière, pourtant denses et étayés.

Il existe on le sait un « syndrome de l’imposteur » qui afflige parfois (à l’inverse) les personnes douées et sensibles. Il existe aussi un syndrome du démasqueur (pas du Covid hélas) par lequel un individu mal intentionné harcèle un professionnel compétent en l’accusant d’être un imposteur. Didier Raoult et Christian Perronne (les meilleurs et plus titrés spécialistes dans leur domaine) en ont lourdement aussi fait l’expérience.

C’est un peu compliqué, j’en conviens (ah, les turpitudes chatoyantes du psychisme humain !)  mais le cas d’espèce illustrera heureusement le propos.

 

Voici donc l’affaire : le sieur en question est un biologiste botaniste spécialisé dans les levures et les champignons. Noble entreprise, certes, et on doit lui reconnaître d’avoir collaboré (parmi de nombreux co-auteurs) à une modeste poignées d’articles (six en tout !)  à peu près intéressants et en effet bien conformes au formalisme de la scientificité banale.

Las peut-être de ces petits organismes dépourvus de parole, Thomas Durand s’est ensuite intéressé à la psychologie humaine, publiant un livre sur les biais cognitifs -un sujet relevant, donc, de la psychologie et même de la neuropsychologie.

Or pour M. Durand (c’est le procès d’intention qu’il m’adresse) quiconque n’a pas de doctorat ou publié dans la littérature « scientifique » n’est pas légitime.

C’est évidemment une vision bien étriquée des choses : le co-fondateur du département d’anthropologie de l’Université de Montréal, qui fut mon maître, n’avait par exemple jamais été intéressé à passer de doctorat. Cela n’empêchait pas Guy Dubreuil d’être un excellent professeur et chercheur ainsi qu’un des meilleurs spécialistes en anthropologie psychologique (ce qui m’aide aujourd’hui à appréhender des personnalités comme M. Durand ou les médecins de plateau télé.)

Une sottise dite par un docteur n’en reste pas moins une sottise alors qu’une chose intelligente dite par un non-docteur n’en reste pas moins intelligente. C’est là me semble-t-il un autre repère de base : la qualité du propos prime les titres si l’on a bel et bien le droit d’être intelligents (les scientistes n’aiment pas trop cela…)

J’ai pour ma part, entre bien d’autres choses, publié une trentaine d’articles, donné une cinquantaine de conférences dans des congrès à travers le monde ainsi qu’été membre pendant douze ans du comité de lecture d’une revue en santé publique.

Mais pour T. Durand, il faut être docteur et avoir publié dans des revues « scientifiques » (on fait une différence entre revues professionnelles, dans lesquelles des spécialistes présentent l’état des connaissances dans leur domaine et les revues « scientifiques » qui présentent les résultats de recherches ; rappelons au passage que les revues « scientifiques », dans le domaine médical, publient de longue date une majorité de papiers erronés ou frauduleux), comme ses poteaux Yazdan Y. et Nathan P.S. (nom connus de la rédaction), vaguement impliqués dans certaines peu reluisantes histoires.

Ma foi soit, chacun est libre d’avoir les convictions religieuses de son choix…

La fine pointe en l’espèce est que Thomas Durand n’a jamais étudié la psychologie cognitive ni jamais rien publié ce sujet. Pas plus manifestement qu’il ne connaît l’anthropologie, la sociologie, ni la santé publique, ni l’épistémologie, ni l’histoire ou la philosophie des sciences…

Pourtant il tient salon publiquement sur ces sujets complexes en parvenant à faire illusion -certes uniquement auprès de personnes un peu frustes ou limitées par leur scientisme fanatique, qui est un des contraires précisément de la vraie science.

Et il est bien amusant en effet que l’équipe de TPMP se tourne vers un imposteur pareil (selon ses propres critères) pour contester la légitimité de mes analyses portant sur la crise dite sanitaire ! Même si à y bien réfléchir la folie des temps est telle que la vraie surprise eut été de voir le sujet traité intelligemment.

TPMP ? Assurément.  Et surtout pas pour l’allumer !

 

La fête au village version néo-parigotte :

Source : TPMP : Covid-19 et Muppet Show – Anthropo-logiques

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