1er mai à la Salpêtrière : un étudiant frappé par la police, enquête de l’IGPN
Lors des manifestations du 1er mai, un étudiant habitant dans l’enceinte de l’hôpital parisien a été poursuivi et frappé par des policiers dans la résidence universitaire. L’IGPN a été saisie de l’enquête.
Une vidéo filmée le 1er mai à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière a fait surface, montrant une course poursuite entre un étudiant, habitant dans une résidence universitaire dans l’enceinte de l’établissement, et des policiers. Le jeune homme de 23 ans, qui précise qu’il ne manifestait pas, a reçu des coups de la part des forces de l’ordre. Peu avant, des Gilets jaunes s’étaient réfugiés dans l’enceinte de l’hôpital pour échapper à une charge policière (et non pour attaquer l’établissement comme l’avait affirmé Christophe Castaner).
Le jeune homme, auquel Mediapart a donné le nom d’emprunt d’Amadou, raconte être arrivé juste après la nasse créée par les forces de l’ordre à proximité de l’hôpital. Une trentaine de manifestants avaient forcé un portail et s’étaient retrouvés quasiment au pied de la résidence universitaire. Une étudiante raconte que, au moment du passage des policiers, l’ambiance était calme dans l’hôpital, même si quelques personnes irritées par les gaz avaient été prises en charge par les infirmiers. Amadou et son frère Sadio observaient la manifestation depuis l’enceinte de l’hôpital quand les policiers se sont mis à charger. Pour les éviter, les deux jeunes hommes ont décidé de regagner la résidence. A ce moment là, Amadou raconte avoir été pris en étau dans l’autre sens par quatre policiers.
Ils n’étaient pas là pour dialoguer, ils ne voulaient que la violence
Un autre étudiant présent dans l’entrée a filmé la scène et livré son témoignage. La vidéo a été diffusée le 3 mai sur le site Révolution permanente, proche du mouvement d’extrême gauche Nouveau parti anticapitaliste (NPA). On y voit Amadou pénétrer précipitamment dans l’entrée de la résidence, quatre policiers de la brigade motorisée à ses trousses. Les quatre policiers le poursuivent dans l’entrée et lui assènent des coups de matraque. Amadou finit par fuir en grimpant dans les escaliers, tandis que les policiers le recherchent en vain.
Le jeune homme a confié à Mediapart : «Je leur ai dit à plusieurs reprises : « J’habite ici. » J’avais mes papiers, les clefs de ma chambre et j’étais prêt à tout leur montrer. Mais ils n’étaient pas là pour dialoguer, ils ne voulaient que la violence.»
Mediapart révèle que son frère Sadio, 27 ans, qui l’aidait à emménager au sein de la résidence, a aussi été frappé. Les deux jeunes hommes ont fait savoir qu’ils ne porteraient pas plainte. La préfecture de police de Paris a annoncé qu’une enquête avait été ouverte par l’IGPN, la police des polices, après un signalement du préfet de Paris Didier Lallement. Cela porte à quatre le nombre d’enquêtes relatives aux manifestations du 1er mai.