Ce samedi, le ministère de l’Intérieur a abandonné les chiffres à virgule et annonce 121 000 manifestants dans toute la France. Ce qui fait tout de même une baisse substantielle si l’on se réfère aux 140 000 officiels du 4 septembre. Cependant, lorsqu’on analyse ville par ville, on ne retrouve pas vraiment une telle baisse. Certes, certaines villes fluctuent de samedi en samedi, notre comptage depuis le premier acte de ces neuf manifestations à ce jour le montre. Mais la fluctuation est parfois à la hausse, y compris ce samedi. Et nos chiffres ne sont pas gonflés – rien ne sert de se faire plaisir à petit prix –, ce sont bien ceux rapportés par les médias et donnés par la préfecture ou le ministère !
Nous étions donc un peu inquiets à l’annonce des chiffres officiels nationaux. Même si à Paris nos militants sur place constataient une hausse sensible, on pouvait imaginer que l’appel national à manifester dans la capitale en était la cause. Mais nos correspondants dans d’autres villes, comme Lyon, nous signalait une baisse de régime. Oui, mais Lyon n’est pas connu pour son militantisme de rue, et les chiffres des autres villes de France que nous avons découverts nous ont rassérénés ! Quelle joie de voir ces petites villes de province qui ne désarment pas, aux cortèges composés de manifestants bien locaux, et dont la sociologie nous rappelle que tout le monde se sent concerné, bien au-delà des intérêts catégoriels ou de classes.
Ci-dessous, donc, notre compilation non exhaustive des villes (au moins 170 villes étaient mobilisées en France ce samedi 11 septembre) et les chiffres officiels (donc chiffres planchers) que vous pourrez comparer aux images afin de vous faire une idée du niveau de réalisme ou de tartufferie de ceux-là face à celles-ci (les images, donc).
Nous sélectionnons les vidéos les plus représentatives et les plus fiables, lorsqu’elles existent, comme les défilés – accélérés ou non – ininterrompus de cortèges qui permettent un comptage assez fiable.
Note : le chiffre entre parenthèses est celui de la manifestation précédente, du 4 septembre.
Paris – 19 000 (18 425)
Manifestation plutôt Gilets jaunes / gauchistes, un des 4 cortèges parisiens :
Le cortège mené par Florian Philippot ne désemplit pas non plus ce samedi, mais on est loin des 100 000 manifestants annoncés par le chef des Patriotes qui s’emballe un peu (et perd en crédibilité, du coup) :
Loin de la manif proprette des Patriotes, le cortège mené par des mouvements et des activistes plutôt gauchistes vire rapidement à l’échauffourée avec les policiers, ce qu’on ne saurait leur reprocher étant donné le zèle des forces de l’ordre à mater la rébellion :
Twitter regorge d’images d’actions illégitimes, pour ne pas dire illégales, de la part des forces de l’ordre qui se font plaisir et rappellent les heures sombres des Gilets jaunes. L’histoire se répète. Le tweeteur gauchiste Marcel s’indigne – et il a raison – mais votera comme un seul homme pour Emmanuel Macron en 2022 comme il l’a fait en 2017. Quelle intelligence !
Lyon – 2 500 (3 700)
Deux cortèges, l’un plutôt orienté Patriotes, déclaré et plus fourni (environ 1 500 personnes), et l’autre sauvage, plutôt gauchiste :
Bordeaux – 2 500 (2 900)
Marseille – 2 200 (2 500)
Toulon – 2 500 (2 200)
Avignon – 2 250 (4 000)
Valence – NC (1 900)
Le Dauphiné Libéré titre : « Les hostilités entre manifestants d’extrême droite et d’extrême gauche sont de plus en plus criantes. Samedi 11 septembre, le groupe Valence en lutte, organisation “antifasciste et inclusive”, a décidé d’organiser son propre rassemblement. C’est, non pas devant la préfecture, lieu habituel du rassemblement, mais devant la fontaine monumentale qu’ils donnent rendez-vous aux manifestants qui le souhaitent ».
Toulouse – 1 500 (2 500)
La Dépêche du Midi raconte : « L’altercation, aussi courte que violente, a éclaté à l’angle des boulevards Carnot et Strasbourg et de la rue de la Concorde au début de la manifestation qui a réuni moins de monde (environ 1 500 personnes) que les huit samedis précédents. Un groupe d’une vingtaine d’individus a voulu en découdre et a commencé à s’en prendre à une banderole de l’extrême gauche où l’on pouvait lire « À bas l’État, les flics et les patrons – Révolution sans frontière ». Dans un second temps, ces individus s’en sont pris à d’autres manifestants, notamment des Gilets jaunes ».
Quand bien même ce serait le cas, rappelons comment, de tous temps, les gauchistes, antifas, syndicalistes ou autres black blocs ont consciencieusement et violemment éjecté des manifs – et pas que des leurs – tout élément qu’ils considèrent comme fasciste (c’est à dire beaucoup de monde). Du temps des Gilets jaunes canal historique, on n’a jamais vu d’éléments de droite, voire d’extrême droite mettre dehors des gauchistes ou des LGBT avec des pancartes pourtant très éloignées des revendications originelles… (ce qui fut le cas ici avec la pancarte des activistes gauchistes sans rapport avec le pass sanitaire : « À bas l’État, les flics et les patrons »).
Et quand ce ne sont pas même simplement des appariteurs comme disait Coluche (ces fameux flics en civil)…
La séquence au complet :
Que cela ne fasse pas oublier la manifestation elle-même :
Pau – 1 500 (2 200)
Montpellier – 3 500 (7 000)
Chambéry – NC (2 500)
Nous n’avons pas trouvé de chiffres pour Chambéry, mais la vidéo ci-dessous montre plusieurs milliers de personnes :
Annecy – 3 000 (3 000)
Thonon – NC (2 000)
Grenoble – NC ! (600 !)
Lille – 2 500 (3 500)
Brest – 1 000 (1 000)
Ouest-France nous dit : « Plus nombreux ce samedi 11 septembre 2021 que le samedi précédent, les anti-vaccination ont marché en centre-ville de Brest (Finistère) de la place de Strasbourg à Liberté et aux Capucins. Une manifestation dans le calme qui s’est dispersée vers 17 h », mais le chiffre ne bouge pas. Allez comprendre.
Rennes – 1 700 (1 500)
Nantes – 2 000 (2 400)
Vannes – 1 700 (3 000)
Quimper – 1 200 (1 200)
Bayonne – « plusieurs centaines » (500)
Clermont-Ferrand – 1 500 (1 700)
Roanne – 600 (800)
Besançon – 1 600 (1 500)
Bourges – 700 (850)
Dijon – « plusieurs centaines » (1 200)
Agen – 1 000 (NC)
Nice – 3 500 (2 900)
Et 500 à Monaco (qui ne compte que 39 000 habitants !), tous masqués car le port du masque est obligatoire en extérieur à Monaco depuis le 24 juillet :
Aix-en-Provence – 1 500 (2 200)
Strasbourg – 1 200 (2 200)
Mulhouse – 3 200 (NC)
Metz – 1 500 (2 000)
Vite, Le Républicain lorrain dénonce – comme à la bonne époque –, que la LICRA et autres associations mercantiles poursuivent la bête féconde !
Colmar – 2 000 (NC)
Reims – 500 (800)
Note : il n’est pas très clair si cette vidéo montre le cortège du 11 ou du 4 septembre. En tout état de cause, les chiffres étant voisins, cela donne une idée de la réalité.
Périgueux – 800 (900)
Saint-Paul (la Réunion) – 1 000