Extension de l’obligation vaccinale : réponse à cinq fausses informations

Ces dernières semaines, de fausses informations ont été répandues tant dans la presse que devant la représentation nationale autour du projet d’extension de l’obligation vaccinale. La ministre de la santé ainsi que le rapporteur général pour le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) à l’Assemblée Nationale ont diffusé des données erronées.

Nous, association de malades de myofasciite à macrophages, sommes profondément choqués. Faut-il en arriver à de telles extrémités pour que soit adoptée l’extension de l’obligation vaccinale ? Est-ce ainsi que les Français retrouveront confiance dans la politique vaccinale et dans nos autorités sanitaires et politiques ?

Nous voulons mettre en exergue cinq fausses informations importantes, auxquelles nous répondons dans une note détaillée :

Fausse information n°1 : la couverture vaccinale baisserait

FAUX !
La ministre de la Santé a évoqué à plusieurs reprises, notamment au Sénat, en réponse à une question orale de la sénatrice Laurence Cohen, la baisse de la couverture vaccinale pour justifier la nécessité d’élargir l’obligation vaccinale. Or, Au contraire, celle-ci augmente régulièrement depuis plusieurs années.

augmentation de la couverture vaccinale

Diagramme réalisé par l’association E3M (voir détail)

 

Fausse information n°2 : dix enfants seraient morts de la rougeole

FAUX !
Agnès Buzyn, ministre de la Santé et Édouard Philippe, Premier ministre, ont communiqué à plusieurs reprises (par exemple dans les colonnes du Parisien le 15 juin 2017 et à la Tribune de l’Assemblée) sur dix enfants qui seraient morts de la rougeole ces dix dernières années.
D’après les rapports officiels, il s’agissait en réalité de dix personnes tous âges confondus, dont un seul enfant et deux adolescents. Les autres sont des adultes ou des personnes âgées immunodéficientes.

 

Fausse information n°3 : un seul scientifique parlerait de la toxicité de l’aluminium

FAUX !
Nous l’avons beaucoup entendu ces derniers temps : le Pr Gherardi serait seul au monde dans sa critique de l’aluminium. Ces propos, souvent tenus par la ministre et le rapporteur, et encore devant les députés le 27 octobre lors de la discussion sur le projet de loi, montrent la méconnaissance du sujet par les autorités sanitaires. Plusieurs équipes dans le monde (Angleterre, États-Unis, Portugal, Israël, Canada) travaillent sur ce sujet.

 

Fausse information n°4 : le danger de l’aluminium ne serait pas prouvé

FAUX !
Le niveau de preuve des études menées par les Pr Gherardi et Authier sur la dangerosité de l’aluminium vaccinal serait très faible. La ministre s’est exprimée ainsi devant les députés le 27 octobre, lors de la discussion sur le projet de loi.

Ces études ont été présentées à l’Agence du médicament (ANSM). La Présidente du Conseil Scientifique a estimé que « les études supportées par l’Agence ont permis de faire avancer la recherche sur le sujet des adjuvants aluminiques. » L’un des experts externes à l’Agence a porté ce jugement :

« L’étude expérimentale chez la souris […] a été menée avec le plus grand sérieux et […] permet […] de progresser considérablement dans la compréhension du mode d’action des adjuvants aluminiques et des mécanismes de leurs éventuels effets secondaires. (…) La mise en évidence du rôle de l’agrégation des particules […] est un résultat de la plus haute importance. »

 

Fausse information n°5 : France Assos Santé serait favorable à l’extension de l’obligation vaccinale

FAUX !
France Assos Santé (union de 77 associations d’usagers de la santé) aurait demandé à ce que les députés votent l’extension de l’obligation vaccinale. C’est une fausse information : France Assos Santé prend acte du débat actuel dans la société, ainsi qu’en son sein. Elle ne prend pour l’instant pas de position publique sur l’extension de l’obligation vaccinale. Par contre, elle prend le temps du débat en interne.

 

Fausses informations données aux Français et leurs représentants, pratiques visant à éviter tout vrai débat public, utilisation frauduleuse de concepts tels que « démocratie en santé » ou « concertation citoyenne »… Ceux qui en sont les auteurs ou les complices portent une lourde responsabilité dans la désaffection croissante des Français vis-à-vis de la « chose publique ». La politique vaccinale, et plus largement la politique de santé de notre pays, méritent mieux.

Lire la note intégrale (8 pages)

 

via Extension de l’obligation vaccinale : réponse à cinq fausses informations

Laisser un commentaire