Autolib : encore un ennemi de l’Observatoire du nucléaire qui mord la poussière
Après Areva, et avant EDF et son complice UFC-QueChoisir, Autolib apprend à ses dépends ce qu’il en coûte de défier l’Observatoire du nucléaire
Bolloré était pourtant averti : après avoir défié l’Observatoire du nucléaire, jusqu’à l’attaquer en justice, la multinationale atomique Areva a dû baisser pavillon en Cour d’appel (*), puis déposer le bilan et finalement changer de nom pour tenter de sauver quelques miettes.
L’inconscient Vincent Bolloré n’a pas souhaité tenir compte du terrible danger qui menace les adversaires de l’Observatoire du nucléaire et, malgré les avertissements lancés (**), a maintenu sont système anti-écologique et anti-social de voitures électro-nucléaires : Autolib à Paris, BlueCub à Bordeaux et BlueLy à Lyon.
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Le 21 juin 2018, mieux vaut tard que jamais, les élus d’Ile-de-France ont enfin mis un terme à l’aventure absurde d’Autolib. Ils ne l’ont cependant fait que pour des raisons financières, ce qui est certes très important s’agissant d’argent public, mais ils ont hélas laissé passer l’occasion de reconnaître qu’ils se sont lourdement trompés, et se trompent encore, sur la voiture électrique.
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En effet, cette dernière est une calamité environnementale au même titre que la voiture thermique (essence ou diesel) qu’il ne s’agit évidemment pas pour nous de réhabiliter : le plus scandaleux et injustifiable dans cette affaire est de détruire des quantités astronomiques d’argent public pour remplacer des voitures polluantes (essence ou diesel) par d’autres voitures polluantes (électriques).
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Qui plus est, l’argent de tous est gaspillé (voire carrément offert aux plus fortunés par le biais de bonus prétendus « écologiques ») au profit d’urbains occidentaux privilégiés, et au détriment des plus modestes (qui n’achètent pas de voitures électriques) et de populations éloignées.
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C’est en particulier le cas de tribus qui vivaient paisiblement depuis des milliers d’années dans les Andes et qui sont déportées car elles ont le malheur d’habiter au dessus des plus grandes réserves mondiales de lithium : chacun devrait savoir que les batteries d’une voiture électrique sont bourrées de lithium et d’autres éléments comme le graphite, et que les filières industrielles correspondantes sont assises sur des désastres environnementaux et des pratiques sociales dignes de Germinal.
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Par ailleurs, la fabrication des batteries d’une voiture électrique génère des gaz à effet de serre en quantité équivalente à 10 à 15 ans d’utilisation d’une voiture thermique : contrairement à un mensonge diffusé par les industriels, et hélas trop souvent relayé par des médias qui ne prennent pas le temps de creuser la question, la voiture électrique n’est même pas vertueuse concernant la lutte contre le changement climatique.
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Pour en revenir aux Autolib (et BlueCub et BlueLy), ce sont assurément les pires de toutes puisqu’elles doivent rester en charge même lorsque leurs batteries sont pleines, entrainant un injustifiable et massif gaspillage d’électricité.
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De plus, les allégations de Bolloré, selon qui les voitures électriques seraient rechargées « avec de l’électricité renouvelable », sont de purs mensonges puisqu’il ne s’agit là que de jeux d’écriture : le courant utilisé est celui du réseau électrique ordinaire, à savoir à 75% nucléaire.
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Il est d’ailleurs regrettable que la plainte déposée par Bolloré, qui a donné lieu à l’audition par les gendarmes du directeur de l’Observatoire du nucléaire le 21 novembre 2014, ait été lâchement retirée par l’industriel, privant ainsi l’opinion publique d’un débat fort intéressant à propos de l’activité citoyenne consistant à débrancher les voitures électriques en charge sur la voie publique (voir extraits des reportages de France2 et France5, liens ci-dessous).
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Il faut désormais que les élus des Métropoles de Bordeaux et de Lyon fassent au plus vite la vérité sur la situation de Bluecub et de BlueLy : on se demande bien comment une opération terriblement déficitaire à Paris (en plus d’être anti-sociale et anti-écolo) ne le serait pas en province.
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Pour mémoire, l’Observatoire du nucléaire avait déjà infligé une cuisante défaite à Bolloré mais aussi aux autres constructeurs de voitures électriques en les contraignant à retirer de leurs propagandes respectives les mentions « écolo », « verte » ou « propre » (***).
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Après Areva et Autolib, ce sont EDF, sa filiale Enedis et son complice UFC-QueChoisir qui sont désormais dans l’œil du cyclone, attendant d’être à leur tour désossées par l’Observatoire du nucléaire.
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Ainsi, ce dernier a lancé des procédures contre EDF (et son complice improprement appelé Autorité de sûreté nucléaire : elle n’a aucune « autorité » sur EDF et ne garantit aucune « sûreté ») à propos des pièces nucléaires défectueuses que sont entre autres la cuve du réacteur EPR et les générateurs de vapeur présents dans plusieurs réacteurs actuellement service.
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D’autre part, par le biais de son directeur, l’Observatoire du nucléaire est engagé contre le déploiement du compteur malfaisant Linky et combat avec pertinence et dextérité la direction d’Enedis, filiale d’EDF, et sa complice la direction de l’association UFC-QueChoisir, déjà ramenée à la raison une première fois (****) en attendant de se faire à nouveau pourfendre lors des quatre procédures qu’elle a inconsidérément lancées.
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Comme le chantait si bien Queen (*****), « Another onde bites the dust » : encore un qui mord la poussière !
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Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
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(*) http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article22
(**) Communiqué de l’Observatoire du nucléaire : http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article58
Extrait d’un reportage de France 2 :
https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/video-la-voiture-verte-electrique-mais-pas-ecologique_817419.html
Extrait d’un reportage de France 5 :
https://www.youtube.com/watch?v=VeK1DUPvGhk