Bolivie : Morales dénonce un mandat d’arrêt «illégal» à son encontre et l’attaque de son domicile

Luis Fernando Camacho, l’une des figures de l’opposition bolivienne, salue un policier après la démission d’Evo Morales, le 10 novembre à La Paz.

Evo Morales s’est résigné à démissionner alors que la Bolivie est traversée par une vague de violences. La gauche dénonce un «coup d’Etat». La police et l’armée, qui avaient lâché le président, ont procédé à de premières arrestations.

  • L’ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, et spécialiste de l’Amérique latine, Maurice Lemoine s’est exprimé sur RT France au sujet de la situation en Bolivie. Pour lui, cela ne fait aucun doute : «On est face à un coup d’Etat […] à caractère fasciste.»

    Auteur: RT France

  • Le gouvernement espagnol a critiqué ce 11 novembre le rôle de l’armée et de la police boliviennes dans la démission forcée du président Evo Morales, après trois semaines de manifestations violentes.

    «Cette intervention [de l’armée et de la police] nous ramène à des époques passées de l’histoire latino-américaine», a indiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères dans un communiqué.

  • Des figures de la gauche latino-américaine et européenne, au pouvoir ou dans l’opposition, telles que le président vénézuélien Nicolas Maduro, le président cubain Miguel Diaz-Canel, l’ancien président brésilien Lula, le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon ou encore le leader du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, ont dénoncé un «coup d’Etat» en Bolivie.

  • Des scènes de violence ont éclaté à La Paz et à El Alto, une ville proche de la capitale bolivienne, à la suite de la démission du président Evo Morales, lâché par l’armée et la police.

    Des manifestants ont notamment envahi l’ambassade vénézuélienne.

  • Evo Morales a annoncé qu’un mandat d’arrêt «illégal» avait été émis contre lui. «Je dénonce devant le monde et le peuple bolivien qu’un officier de police a annoncé publiquement qu’il a reçu instruction d’exécuter un mandat d’arrêt illégal émis contre ma personne», a écrit l’ancien dirigeant socialiste sur Twitter. «De la même manière, des groupes violents ont attaqué mon domicile. Les putschistes détruisent l’Etat de droit», a ajouté le chef d’Etat, dont les agences de presse ignoraient le soir du 11 novembre où il se trouvait.

    Le commandant de la police, Vladimir Yuri Calderon, a démenti l’existence d’un tel mandat d’arrêt à la télévision locale Unitel, mais l’un des principaux opposants à Evo Morales, Luis Fernando Camacho, a confirmé l’existence d’un mandat d’arrêt contre lui.

  • Le président élu argentin, Alberto Fernandez, a dénoncé un «coup d’Etat» en Bolivie.

    «En Bolivie a eu lieu un coup d’Etat produit par l’action conjointe de civils violents, du personnel policier qui s’est démobilisé et de la passivité de l’armée. C’est un coup perpétré contre le président [Evo Morales], qui avait convoqué un nouveau processus électoral», a écrit le chef d’Etat, un péroniste de centre-gauche qui entrera dans ses fonctions de président le 10 décembre.

  • Tandis que l’incertitude demeure en terme de transition de pouvoir après la démission d’Evo Morales et que de premières arrestations ont été menées, le ministre des Affaires étrangères du Mexique, Marcelo Ebrard s’est exprimé : «Le Mexique, conformément à sa tradition d’asile et de non-intervention, a reçu 20 personnalités de l’exécutif et du législatif de Bolivie dans la résidence officielle à La Paz, et s’il en décidait ainsi, nous offririons aussi l’asile à Evo Morales.»

  • Le chef de la police, Vladimir Yuri Calderon, qui avait appelé à la démission d’Evo Morales, a annoncé l’arrestation de la présidente du Tribunal électoral, Maria Eugenia Choque, et de son vice-président Antonio Costas. Ceux-ci ont été emmenés par des soldats cagoulés en vue d’être entendus sur de présumées irrégularités commises durant le scrutin d’octobre.

Dénonçant un «coup d’Etat civil-politique-militaire» avec le concours de groupes violents, Evo Morales, lâché par l’armée et la police, a présenté sa démission ce 10 novembre. Il a annoncé s’être résigné afin de tenter de «pacifier» le pays, où les violences s’enchaînent depuis trois semaines. En marge des affrontements, les maisons de plusieurs responsables du gouvernement ont été incendiées. Le proche d’un membre du gouvernement a même été pris en otage.

L’opposition ne reconnaît pas les résultats de l’élection présidentielle du 20 octobre, qu’Evo Morales a remportée dès le premier tour. Ce dernier avait proposé le 10 novembre, quelques heures avant de finalement démissionner, d’organiser de nouvelles élections afin de dissiper les doutes.

via Bolivie : Morales dénonce un mandat d’arrêt «illégal» à son encontre et l’attaque de son domicile — RT en français

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