Les producteurs, transformateurs et distributeurs de produits bio en France ont lancé vendredi un cri d’alarme en demandant au gouvernement d’abandonner les négociations européennes engagées depuis 2014 sur une redéfinition du règlement bio européen.
Pour qu’un produit ait le droit d’obtenir le label « bio » dans les 28 pays de l’Union européenne, six associations représentant l’ensemble des 42.000 opérateurs de l’agriculture et alimentation bio en France estiment que trois « lignes rouges » ne doivent pas être dépassées.
Selon elles, le produit doit être « cultivé dans la terre » et non en hors-sol de manière à avoir un lien avec la « roche-mère », les producteurs et distributeurs doivent être contrôlés « au minimum une fois par an », et le label bio ne peut pas être accordé en fonction d’un contrôle à posteriori sur la présence de résidu chimique, mais sur la garantie d’un processus de culture bio afin de ne « pas introduire de distorsions de concurrence intra-européennes ».
Or ces trois conditions sont loin de faire l’unanimité au sein de l’Union, en particulier dans les pays du Nord, où la culture en hors-sol a tendance à se développer, vu la forte demande des consommateurs.
Certains pays du Nord (Finlande, Suède et Danemark) « pratiquent des cultures en bac qui peuvent avoir le label bio, car leur pratique est antérieure aux textes réglementaires européens », a ainsi indiqué Etienne Gangneron, président de la chambre d’agriculture du Cher, et référent bio des chambres d’agriculture, lors d’une conférence de presse vendredi à Paris.
« Mais certains pays baltes voudraient aujourd’hui y accéder, alors que le principe fondamental de la culture biologique est l’accès au sol », a ajouté Jean Paul Gabillard, de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). Le 12 juin, les ministres de l’Agriculture des 28 doivent se prononcer sur la suite à donner au processus de révision du règlement bio.