Être enseignant en 2020

Enseignant dans un collège d’environ 1000 élèves, je ne demandais pas à mes élèves de 6e et de 4e de remonter leur masque lorsque certains le mettaient sous le nez ou sur le menton. Je les invitais à faire preuve d’esprit critique à l’égard de ce que l’on entendait au sujet du Covid comme sur tout autre sujet. Moi-même, je mettais, en cours, une visière (aucune visière n’est conforme au protocole sanitaire) et non un masque, que je portais tout de même hors des salles de classe (couloirs, salle des professeurs…).

J’ai été convoqué par ma direction pour m’expliquer. J’ai dû promettre de ne plus utiliser de visière, de porter un masque au-dessus du nez et de demander à mes élèves d’en faire autant, sous peine de sanction, ce dernier point étant sous-entendu. Concernant l’esprit critique, ma direction m’a dit explicitement, peu avant les vacances de la Toussaint, de ne plus l’enseigner au sujet du Covid. J’ai demandé si j’avais bien compris et très explicitement si ma direction me demandait de ne plus enseigner l’esprit critique concernant tout ce qui a trait au Covid. Ma direction m’a répondu tout aussi explicitement : « Oui, je vous demande de ne plus enseigner l’esprit critique concernant le Covid 19 ».

NOVEMBRE 2020

Au dernier conseil d’administration, j’ai partagé devant tout le CA (environ 25 personnes) la difficulté qui était la mienne de voir des élèves souffrir à cause du masque (maux de tête, vertiges, difficultés respiratoires, etc.) et l’impossibilité dans laquelle je me trouvais de devoir punir un élève souffrant qui avait du mal à respecter la consigne (protocole « sanitaire ») au sujet du port du masque. Sur les 25 personnes présentes, dont six parents d’élèves, à part le principal, seule une mère d’élève a pris la parole pour affirmer… qu’il fallait porter le masque quoi qu’il puisse en coûter, car il fallait penser aux autres, malgré les « inconvénients » que cela posait ! Le principal, lui, nous a appris que des directives ministérielles ou académiques autorisaient aujourd’hui un médecin de ville à rédiger une ordonnance demandant une adaptation du port du masque pour tel ou tel enfant, mais que cette ordonnance devait être validée par le médecin scolaire.

Après le CA, un autre parent est venu me trouver pour me dire, en « off », que son fils lycéen avait mal à la tête tous les jours, mais il n’en a rien dit devant le CA.

L’une de mes collègues a puni un élève ayant des maux de tête tous les jours parce qu’il portait son masque sous le nez. Lorsque je lui ai appris que cet élève avait des maux de tête quotidiens, elle a répondu : « Moi aussi j’ai mal à la tête ». Aucune compassion, bien au contraire, elle aussi jugeant que nous devions tous faire des efforts pour faire refluer le virus.

Dans mon établissement de 65 professeurs, seuls deux sont mobilisés contre les délires sanitaires. À ma connaissance, seuls un ou deux autres sont hostiles pour des raisons sans doute plus personnelles ; tous les autres sont à fond en faveur du protocole sanitaire, en demandant même davantage, à l’image des syndicats. Un certain nombre de collègues ne me disaient plus bonjour ou m’ignoraient, d’autres avaient cessé de saluer (ou du bout des lèvres) l’unique autre collègue qui était critique à l’égard de la politique sanitaire ; certains se moquaient, aucun soutien n’est à attendre de l’écrasante majorité des collègues, des parents et même des élèves. Sur près de 2000 parents d’élèves, à ma connaissance, seuls trois sont membres du collectif auquel j’appartiens et, toujours à ma connaissance, à peu près autant (soit trois parents du collège où j’enseigne) étaient présents à la manifestation organisée il y a quelques jours contre le port du masque à partir de 6 ans. Seuls deux professeurs de ce même collège (moi compris) étaient présents à cette manifestation.

1er au 4 DECEMBRE 2020 – Anecdotes covidiennes en situation scolaire ou échantillons de la folie ordinaire :

  • Une collègue aère une salle avant un conseil de classe. Comme il commence à faire vraiment très froid (on est en décembre et il est 18 heures), je lui demande si elle peut fermer les fenêtres, elle me répond : « Qu’est-ce que tu préfères ? Avoir froid ou attraper le Covid ? » Cette même collègue, deux jours plus tard, partage un gâteau en salle des professeurs avec cinq autres collègues, tous sans masque se penchant sur le gâteau, coupant les parts et les prenant à la main…
  • Pendant ce conseil de classe, alors qu’on exige de tous les élèves qu’ils mettent leur masque sur le nez et qu’on les punit parfois pour un tel manquement, l’un des délégués portera son masque sous le nez près de la moitié du temps, sans que personne ne le reprenne, en présence pourtant du principal adjoint très à cheval sur cette question. Quelqu’un a-t-il une explication ? On m’a suggéré : la lâcheté ? Autre hypothèse : ne pas chercher d’explication rationnelle à des phénomènes relevant de la psychose.
  • A un collègue persuadé depuis des mois qu’il faut croire tout ce qui est dit de dramatique (dans les médias et par le gouvernement) visant à nous rendre prudents et à nous protéger, à ce collègue, donc, j’apprends que la haute Autorité de Santé ne recommande pas de vacciner les enfants parce qu’ils propagent trop peu le Covid (toujours selon la HAS). Sa réponse : « Mais est-ce que c’est la vérité ? » Moralité, l’esprit critique pour ce collègue qui ne remet pas en cause les propos officiels alarmistes se résume à ceci : tout ce qui fait peur, il faut l’accueillir comme une vérité, mais ce qui rassure ou fait du bien, il faut s’en méfier.
  • Une autre collègue, qui a une responsabilité importante d’élue, à qui j’apprends la même information, ne me croit pas, car cela lui paraît trop aberrant. En effet, clairement, dans son esprit, il est impossible que la HAS affirme que les enfants ne propagent quasiment pas le Covid et en même temps qu’on leur impose le masque.
  • Des sens de circulation ayant été disposés au sol dans tout le collège, un parent s’apprête à monter une volée d’escaliers en suivant le sens des flèches, à un moment où aucun élève n’est présent. Je lui dis qu’il peut prendre le sens interdit, nettement plus court, car les flèches sont surtout pour les élèves et en plus les escaliers et les couloirs sont vides à cet instant. Il me remercie avec un sourire, mais monte quand même en respectant le sens de la flèche, même si cela lui fait faire un détour.
  • Je m’assois au self devant un collègue qui se décale aussitôt afin qu’on mange en quinconce. Nous sommes trois à cette table, à parler sans masque en mangeant. Le collègue sur ma droite remet son masque dès qu’il a terminé et continue à discuter avec le collègue qui est en face de nous (toujours en quinconce) qui, lui, n’a pas de masque, puisqu’il mange. Celui-ci terminant son repas remet son masque et tous deux parlent, masqués, à table, pendant encore dix minutes. Cherchez l’erreur.
  • Alors qu’en octobre, le fait que les élèves mangent les uns devant les autres était dénoncé comme dangereux par tous les personnels convaincus par les discours officiels, aujourd’hui, début décembre 2020, ils continuent de manger les uns devant les autres, rien n’a changé, or ils se doivent toujours d’être masqués en permanence, sont repris avec véhémence et de manière culpabilisante et peuvent être punis s’ils mettent simplement sous le nez leur masque pour respirer.
  • Lorsqu’ils préparent les repas, les personnels de cuisine ne portent pas de masque. Cela se voit de l’extérieur. Donc tout le monde peut le savoir. À ma connaissance, ni le conseil départemental ni les responsables de l’établissement scolaire n’ont rien dit. Mais attention, les responsables et la grande majorité des enseignants croient pourtant dur comme fer à tous les délires gouvernementaux et sanctionnent les élèves qui ne les respectent pas – ainsi que sont sanctionnés les enseignants qui seraient récalcitrants.
  • Des « surclaviers » en silicone ont été distribués nominativement aux professeurs, qui doivent l’emporter avec eux dès qu’ils changent de salle et l’installer sur le clavier de leur ordinateur dans chacune des salles où ils se rendent, afin d’éviter la propagation du virus par le contact des doigts sur le clavier. Les souris, elles, sont en contact avec toute la main de chaque professeur et ne sont jamais nettoyées (ou occasionnellement ?).
  • Les rendez-vous entre parents et professeurs sont autorisés. Mais les rendez-vous avec les parents pour remettre les bulletins scolaires sont interdits.
  • Etc.

Source : https://reinfocovid.fr/temoignage/etre-enseignant-en-2020-octobre-novembre/ https://reinfocovid.fr/temoignage/etre-enseignant-en-2020/

Source : Être enseignant en 2020 | Recherches Covid-19

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