Aux États Unis, la décision d’un tribunal de San Francisco va faire jurisprudence. Il a condamné vendredi 10 août le groupe Monsanto à verser près 290 millions de dollars à un jardinier qui pendant deux ans a massivement utilisé deux de ses désherbants : le roundup et le ranger pro. L’homme a ensuite déclaré un cancer du système lymphatique. Et le jury populaire a jugé que c’est bien l’utilisation de ces produits contenant du glyphosate qui a causé sa maladie.
Monsanto responsable ? Oui
La lecture du jugement n’a pris que quelques minutes. Quasiment à chacune des onze questions, le jury de douze personnes a été unanimes et a répondu par l’affirmative.
« Est-ce que le roundup ou le ranger pro ont contribué à la maladie du plaignant ? Oui. Est-ce que Monsanto connaissait la dangerosité de ses produits contenant du glyphosate ? Oui. Est-ce que le groupe a volontairement choisi de ne pas accompagner ses pesticides d’un avertissement destiné au consommateur ? Oui. »
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L’ex-jardinier de 46 ans n’a, selon ses médecins, plus que deux ans à vivre. Après quatre semaines de procès, il est ému, épuisé, reconnaissant.
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Comme Dewayne Johnson, près de 5 000 personnes aux États-Unis ont entamé ou préparent une procédure à l’encontre de Monsanto.
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À la sortie de l’audience, la direction de Monsanto a annoncé qu’elle allait faire appel de cette décision et qu’elle continuera à défendre ses produits et le glyphosate qui, selon les termes du communiqué du groupe, « ne provoque pas de cancer et n’est pas à l’origine de celui du jardinier ».
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Le glyphosate est « sûr et non cancérogène », assure le fabricant
du Roundup après la condamnation de Monsanto
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« Sur la base de preuves scientifiques, d’évaluations réglementaires à l’échelle mondiale et de décennies d’expérience pratique de l’utilisation du glyphosate, Bayer estime que le glyphosate est sûr et non cancérogène », a déclaré à l’AFP un porte-parole du groupe allemand, nouveau propriétaire du géant de l’agrochimie américain Monsanto.
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L’entreprise a par ailleurs immédiatement réagi dans un communiqué, annonçant qu’elle avait l’intention de faire appel et réitérant l’idée que le glyphosate, principe actif du Roundup, ne cause pas le cancer et n’est pas responsable de la maladie du plaignant.
Contacté par l’AFP, Bayer a avancé des arguments similaires, expliquant que « l’arrêt de la Cour contredit les conclusions scientifiques selon lesquelles il n’existe aucun lien entre l’utilisation du glyphosate » et la maladie de Dewayne Johnson.
Classé « cancérigène probable » depuis 2015 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le glyphosate est utilisé sous diverses marques, la plus célèbre étant le Roundup fabriqué par le groupe américain Monsanto, qui appartient désormais au géant allemand de la chimie Bayer.