Histoire de la Covid-19 – chapitre 1

Histoire de la Covid-19 – chapitre 1 Traite de façon exhaustive la question de l’épicentre initial de la pandémie de Covid-19 

Partie 1 – Le marché aux fruits de mer de Wuhan, un coupable peut-être tout désigné ?

Connaître avec exactitude le point de départ géographique (épicentre ou point zéro) d’une épidémie est primordial pour en identifier la source biologique (réservoir) et le mode de transmission à l’homme (vecteur). Cela permet ainsi non seulement d’éradiquer le foyer initial, ce qui est de toute évidence la première des mesures d’endiguement de l’épidémie, mais aussi de comprendre les mécanismes d’interaction de l’homme avec son environnement et les circonstances qui ont conduit à son déclenchement. Tout cela dans le but essentiel d’anticiper les résurgences possibles de l’épidémie et donc de faciliter son contrôle ultérieur.       

Identifier le point de départ d’une épidémie se compare donc à une enquête policière et doit se résoudre avec la même minutie. De l’exactitude des premières  constatations découle inéluctablement la réussite de l’enquête. Il est important, donc, que le plus grand nombre d’éléments potentiellement indicatifs des faits soient collectés et rassemblés le plus tôt possible.  Dans les enquêtes policières il arrive parfois que l’on ne connaisse pas la scène du crime, le corps de la victime ayant été déplacé pour dissimuler le crime ou qu’il ne soit signé de façon trop évidente et ainsi empêcher toute enquête. Les enquêteurs doivent alors procéder à un long travail méthodique d’investigation et de recoupement de faits sur les circonstances de la disparition de la victime sans garantie d’aboutir.

Avant de rentrer dans le détail de l’analyse concernant l’épicentre exact de l’épidémie, il est utile de faire une digression importante pour rappeler que la presse internationale et française ont pris l’habitude de dénommer systématiquement le virus de la pandémie Covid-19 comme étant le « nouveau coronavirus » ou SARS-Cov2. Un acronyme anglais qui signifie en français : deuxième coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère, en référence à un coronavirus très similaire, le SARS-Cov, dont l’épidémie de 2002-2003 avait touché 30 pays et aurait pu devenir une pandémie mondiale si elle n’avait pas pu être jugulée à temps. Ce terme, mis à toutes les sauces rédactionnelles, véhicule de façon involontaire, mais évidente une information essentielle qui, comme nous le montrerons dans la suite de cet article, contredit le discours de nos gouvernants, en France et en Europe, qui s’acharnent à nous dire que l’on est dans un processus historique où on apprend tout d’un virus nouveau et de sa maladie associée.

Cela relève de la désinformation et de la manipulation de masse. Car s’il est vrai que la pandémie a atteint une ampleur mondiale au moins mille fois plus considérable que celle de 2002-2003, qui n’avait fait que 776 morts pour 8000 personnes ayant présenté des symptômes (taux de létalité 9,6%), il n’en reste pas moins que cette maladie était causée par un virus très proche du SARS-Cov2. Elle se présentait également sous la même forme de pneumonie atypique avec des conséquences respiratoires drastiques, incontrôlables, menant une grande proportion de patients atteints à des situations de mise sous assistance respiratoire mécanique et coma artificiel pendant une période de 10 jours à 3 semaines ! Une des différences essentielles avec le SARS-Cov2 est que la période d’incubation était beaucoup plus courte et la progression vers l’atteinte respiratoire plus rapide. Nous voyons donc que l’affirmation d’une maladie entièrement nouvelle ne tient pas, mais qu’elle permet, par contre, d’éviter un débat qui exposerait les raisons pour lesquelles aucune mesure n’a été prise pour prévenir la résurgence d’une telle maladie, ni aucune mesure prise pour anticiper l’arrivée massive de patients en réanimation. Cela a permis également de porter le débat médiatique dans les premiers jours de l’épidémie en France sur la fausse question de l’identification du réservoir animal qui est, comme nous le verrons par la suite, sans contestation possible la chauve-souris.

La seule question étant de savoir comment le SARS-Cov2 a franchi la barrière des espèces, soit directement, soit via un hôte intermédiaire, ou soit encore à la suite d’une manipulation de laboratoire. Pour le SARS-Cov il avait été établi que l’hôte intermédiaire, entre la chauve-souris et l’homme, était la civette palmiste, un gibier d’élevage vendu vivant sur le marché aux fruits de mer de Canton ! Il semblerait que là aussi il n’est pas dans l’intérêt de nos gouvernants que ces deux épidémies soient mises en rapport l’une avec l’autre sur le plan de l’infectiologie. Deux  types de questions se posent immédiatement :

1  A l’aune de ce que nous expliquons au premier paragraphe, sur la prévention des résurgences, les citoyens du monde sont en droit de demander à l’OMS pourquoi, après qu’il ait été établi scientifiquement que la source de la pandémie hautement mortelle de 2003 était le marché aux fruits de mer de Canton, la Chine n’a pas fermé ses autres marchés aux animaux sauvages comme celui de Wuhan que les autorités chinoises ont très rapidement présenté comme l’origine de l’épidémie locale de Covid-19 ? Il y a là une des défaillances notoires de l’OMS actuellement contrôlée par la Chine avec le mandat de son président actuel, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, élu Directeur général de l’OMS pour un mandat de 5 ans, en mai 2017.

2.  Outre la mise en cause de leur responsabilité par leur incurie, les gouvernants risqueraient de devoir répondre en détail sur les raisons des très grandes craintes qu’ils affichent concernant différents aspects fantasmés de l’épidémie comme celle de ne pas la voir disparaître, celle que l’on puisse développer le virus une seconde fois, ou celle qu’un vaccin ne puisse être mis au point. Pourquoi avoir fait preuve de tant d’incurie auparavant et à présent de tant de peur ? Il y a là semble-t-il une contradiction profonde. La collusion en France entre nos gouvernants et l’industrie pharmaceutique est bien connue du grand public à présent mais ne suffit pas à expliquer une telle peur. Il s’agirait peut-être plutôt d’une crainte fondée sur le fait que la répétition de pandémies de coronavirus d’une telle nature, voire même peut-être pire, est à redouter dans les années à venir, pour des raisons que les grands médias classiques sont incapables d’expliquer ou ont pour ordre de ne pas exposer au public. 

L’étude systématique des coronavirus issus de chauve-souris par les chercheurs militaires et universitaires chinois ainsi qu’une réalité technologique certaine, qui permet la manipulation et la création de virus Covid synthétiques, font craindre l’émergence potentielle de pandémies accidentelles causées par des virus qui ont été à un moment donné manipulés par l’homme qui finissent par échapper à son contrôle et réinfecter son environnement, directement ou indirectement.

De tels accidents, dus à des expérimentations biologiques, ont déjà eu lieu dont le plus célèbre est celui du virus de la fièvre hémorragique de Marbourg (ville d’Allemagne) qui avait contaminé 31 chercheurs et laborantins de la société Behring dont 7 périrent. Ils travaillaient à l’élaboration de vaccins à partir de cellules rénales de singes verts qui avaient été récemment importés d’Ouganda. A noter d’ailleurs que le réservoir naturel de ce virus si mortel de  Marbourg, qui se rapproche de celui d’Ebola, a été finalement identifié en 2007 ; il s’agit une fois de plus de la chauve-souris comme pour celui d’Ebola ! Cette découverte à d’ailleurs coûté la vie à quelques explorateurs imprudents qui se sont aventurés dans la fameuse grotte de Kitum en Ouganda y contractant la maladie mortelle. Nous soulignons ici la dangerosité des virus portés par les chauves-souris et il est bien connu à ce titre qu’il faut éviter de pénétrer leur habitat qui souvent est une grotte reculée. Ces animaux ancestraux sont le réservoir naturel des maladies les plus terribles. En France, par exemple, certaines chauves-souris sont porteuses de lyssavirus (un certain type de virus de la rage). La destruction de l’habitat de ces animaux ou bien leur prélèvement pour en faire des animaux de laboratoires, comme cela a été fait sciemment en Chine, constitue indubitablement une première étape d’un processus possible de franchissement de la barrière des espèces, dû à l’homme.

Suite à l’accident de Marbourg on a construit des laboratoires biologiques de très haute sécurité (niveau P4) pour y conduire des manipulations de virus. Deux laboratoires P4 existent en Chine tels que celui de Wuhan, le premier construit, qui rappelons-le est une réplique de celui de Pasteur-Mérieux de Lyon Gerland, construit sous l’égide de la France et mis en service officiellement en 2017 (voir l’article publié par FranceSoir à la suite de celui-ci). Cependant, ce niveau de sécurité n’exclut pas la possibilité qu’un virus mortel (naturel ou manipulé) puisse s’en échapper accidentellement.

La seconde partie de cet article, ainsi ceux qui suivront, n’a pas pour but uniquement de retracer la chronologie des faits que le lecteur peut retrouver dans un très long dossier du journal Le Monde, mais d’en faire une synthèse et une analyse critique qui permet de faire ressortir les incohérences d’une présentation des faits trop simpliste et réductrice dans le discours de nos gouvernants.

Partie 2 – Fermeture des marchés aux fruits de mer de Wuhan, destruction de preuves et désinformation

Fermeture des marchés aux fruits de mer

Le 30 décembre 2019, les autorités de Wuhan font référence à l’épidémie pour la première fois sur internet dans une circulaire interne de la Commission Municipale de Santé (Wuhan Municipal Health). Un cas de pneumonie a été détecté chez une femme le 16 décembre 2019, suffisamment atypique pour que les autorités locales s’en préoccupent. La circulaire indique que toutes les unités médicales de Wuhan sont tenues de signaler à l’administration médicale et sanitaire, les cas similaires de pneumonie de cause inconnue.

« Dès le 30 décembre 2019, Li Wenliang, médecin de 34 ans de l’hôpital central de Wuhan, avait attiré l’attention de ses collègues sur le fait que sept personnes travaillant sur le marché aux animaux sauvages de la capitale de la province du Hubei étaient hospitalisées et semblaient avoir contracté un virus proche du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). » (Le Monde).

Cette déclaration libre a précipité incontestablement l’annonce publique le jour suivant, le 31 décembre, par la Commission de Santé de Wuhan Municipal de plusieurs cas de pneumonie déclarés, liés au marché des fruits de mer de Huanan à Wuhan.

Moins fiable et donc sujette à caution, puisqu’elle n’est pas vérifiable, une seconde information démontrant que les autorités chinoises locales, et donc forcément nationales, savaient la dangerosité réelle du virus dès le 27 décembre. Le laboratoire VisionLabs, de Guangzhou, aurait séquencé le virus responsable de la pneumonie, démontrant qu’il s’apparentait au SARS-CoV, apparu en octobre 2002. Le laboratoire aurait reçu ordre de détruire ces échantillons (par qui?) dans un contexte de tensions entre Pékin et les autorités locales de Wuhan selon Caixin, un media de réputation progressiste dont le siège se trouve pourtant à Pékin sous le regard du gouvernement central. Cela est donc, disons-le, peu crédible et ressemble plutôt à une vision occidentalisée de rapports conflictuels entre autorités locales et centrales. Ce genre de conflit n’existe certainement pas dans le régime chinois actuel. L’intérêt de la parution d’une telle information est, d’une certaine façon, la déresponsabilisation de gouvernement central chinois qui peut ainsi prétexter un défaut de communication avec les autorités locales pour couvrir un certain retard, durant la deuxième moitié du mois de décembre, à alerter l’OMS et le monde.

En tout état de cause, le 1er janvier 2020, les autorités sanitaires chinoises ordonnent la fermeture et l’assainissement du marché aux fruits de mer de Huanan à Wuhan (en fait la fermeture de plusieurs marchés annexes également). Dans ce marché de gros qui couvre toute la Chine méridionale, on y vendait, outre des fruits de mer, du gibier vivant tel que la fameuse civette palmiste qui avait fini par être identifiée comme l’hôte intermédiaire de la pandémie de SARS-Cov qui avait démarré à Canton en octobre 2002. Des conditions très similaires existaient concernant l’entreposage en grande promiscuité d’animaux sauvages comme des rats, des louveteaux, des blaireaux, des civettes palmistes et des pangolins, capturés ou issus en fait d’élevages clandestins. Tous ces animaux étaient forcément non contrôlés puisque l’objet de ventes en principe illégales. Selon les informations pas très fiables, rapportées et répétées dans les médias, on pouvait y trouver aussi, entre autre, des chiens, des serpents et même des chauves-souris. La présence d’une telle ménagerie au sein d’une mégapole de 11 millions d’habitants, officiellement illégale mais officieusement acceptée par les autorités chinoises au titre de la tradition culturelle, est forcément un bouillon de culture naturel favorisant l’émergence de zoonoses comme celle du SARS-Cov de 2002-2003.

Du 1er au 12 janvier 2020, 585 prélèvements ont été analysés à l’Institut des maladies virales du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (source : French.xinhuanet.com | Publié le 2020-01-27 ; Xinhua | 28.01.2020)

Désinformation de l’OMS probablement manipulée par la Chine

Malgré l’évidence de l’éminence avérée d’une épidémie à transmission interhumaine de la même nature que celle de SARS-COv de 2002-2003, le 12 janvier 2020,  l’OMS, se fiant aux affirmations du gouvernement chinois, rapportera que : « à ce stade, […] il n’y a pas de preuve évidente de transmission interhumaine« . (sources : Commission municipale sanitaire de Wuhan · South China Morning Post · China Daily). Il s’agit là très vraisemblablement d’une première grosse intox, probablement involontaire de l’OMS manipulée par la Chine par l’intermédiaire de son président, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, élu Directeur général de l’OMS pour un mandat de 5 ans, en mai 2017. Cela prouve en tout cas un certain degré d’incompétence. En effet, l’hypothèse de base devant un virus qui s’apparente à celui de 2002-2003 est nécessairement de considérer, en premier lieu, la possibilité de contamination interhumaine et non pas l’inverse qui fait perdre un temps précieux dans le combat à mener.

A ce stade de l’épidémie le gouvernement chinois, qui espérait probablement que l’épidémie serait contrôlée facilement à Wuhan, avait tout intérêt à ne pas affoler le monde en attirant l’attention sur la possibilité bien réelle d’épidémie à répétition de type SARS-Cov provenant de son sol.

Il faut attendre le 20 janvier pour que la Chine annonce officiellement que le virus est transmissible et que Wuhan soit placée en confinement.

Il y a bien eu dissimulation de la contagiosité de la maladie respiratoire

En réalité, une personne clé au moins savait déjà bien avant le 20 janvier que le virus était transmissible d’homme à homme. Il s’agit de Huang Chao Lin, directeur adjoint de l’hôpital Jinyintan, premier hôpital désigné pour prendre en charge une pneumonie d’origine inconnue à Wuhan. Dans un article, publié dans Le Lancet, où il décrit les 41 cas de pneumonie atypiques, extrêmement graves, recensés dans son hôpital, entre le 1er décembre et le 2 janvier, il  comptabilise les cas exposés directement (27) ou non (14) au marché aux fruits de mer de Huanan.

Voici ce qu’il écrit : « Le premier cas fatal, qui avait eu une exposition continue au marché aux fruit de mer, avait été hospitalisé parce qu’il avait développé 7 jours de fièvre, toux, et trouble respiratoire (dyspnée). 5 jours après le début de sa maladie, sa femme de 53 ans qui n’avait pas été exposée au marché aux fruits de mer a développé une pneumonie et a été placée en chambre d’isolation. »

La seule conclusion vraisemblable que l’on pouvait tirer de ces données était que le syndrome respiratoire était contagieux visiblement.

Il décrit également la batterie de précautions utilisées pour se protéger des aérosols potentiellement générés par la maladie expectorés par les patients. Il est donc indéniable qu’avant le 1er janvier, dès l’alerte du 31 décembre, les autorités étaient au fait du caractère potentiellement très contagieux de la pneumonie.  Il y a donc eu tromperie volontaire au niveau de l’OMS, ou par l’intermédiaire des autorités chinoises, qui informe le monde du caractère contagieux de l’épidémie seulement le 20 janvier, soit 3 semaines plus tard !

Localisation de l’épicentre au marché aux fruits de mer, une deuxième contre-vérité

Il est peu probable que l’unique épicentre de l’épidémie soit le marché aux fruits de mer de Wuhan.

Le graphique des cas de pneumonies atypiques sévères, enregistrées au mois de décembre à Wuhan, montre clairement que le premier patient, dont les symptômes avaient débuté le 1er décembre, n’avait pas été exposé au marché aux fruits de mer de Huanan et n’avait pas également été en contact, selon l’enquête épidémiologique du Professeur Chaolin Huang, avec aucun des patients suivants. De même qu’il faut attendre 10 jours de plus pour avoir le début de symptômes du premier patient ayant été en contact avec le marché aux fruits de mer ; ce même jour correspond à 2 autres patients n’ayant eu aucun contact avec le marché aux fruits de mer.

Le premier cas connu aujourd’hui, après enquête rétrospective, remonterait au 17 novembre, une personne de 55 ans de la région de Hubei, n’a été diagnostiqué que rétroactivement cinq mois plus tard. Entre un et cinq nouveaux cas seront comptabilisés chacun des jours suivants, tous passés inaperçus (sources : Le Monde · Weixin · South China Morning Post). Malheureusement, on ne peut donc rien savoir des lieux que ces quelque 20 ou 30 patients ont fréquenté.

Mais à l’examen du tableau dressé à partir du 1er décembre, on se rend très bien compte que le début des symptômes des cas reliés au marché se concentre en fait entre le 15 décembre et le 27 décembre, avec 3 patients sur 4 n’ayant eu aucun contact avec le marché de Huanan dans la période des 2 semaines précédentes. Cela indique qu’il est très possible au moment où l’information est transmise aux autorités que le marché aux fruits de mer ne soit ni l’unique ni le premier épicentre de l’épidémie de Wuhan.

Pourtant, le 22 janvier, Gao Fu, directeur du Centre national de contrôle et des maladies déclare que l’épicentre du nouveau coronavirus à Wuhan est lié à la vente d’animaux sauvages sur le marché de fruits de mer à Wuhan en excluant la possibilité d’un foyer antérieur différent (source : transcription de la conférence de presse du Bureau d’information du Conseil d’État du 22 janvier 2020).

Par la suite, il a été montré que :

  • Une étude rétrospective, parue dans le New England Journal of Medecine (NEJM),sur les 425 premiers cas de pneumonie de cause inconnue, confirmés rétrospectivement, dont les symptômes avaient débuté avant le 22 janvier, 45% (26 pts) de ceux dont les symptômes avaient débuté avant le 1er janvier (soit 47 patients) n’avaient pas été exposés aux  marchés des fruits de mer de Wuhan. L’enquête épidémiologique a été menée sur les patients ayant survécu et leurs proches des patients pour déterminer toutes leurs activités, leurs déplacements et leurs contacts potentiels avec des animaux sauvages pendant une période de 2 semaines précédant le début des symptômes.
  • En fait, sur les 47 patients ayant présenté les premiers symptômes avant le 1er janvier, 30 (64%) avait eu un contact avec un marché aux fruits de mer, soit le principal de Huanan (26 patients), soit un autre marché annexe (4 patients).  14 patients avaient été en contact avec un autre patient et 12 n’avaient eu aucun contact, ni avec un des marchés aux fruits de mer ni avec aucun des patients atteints du syndrome respiratoire.

La première déduction que l’on peut faire des chiffres présentés est qu’en fait 5 patients n’avaient pas été en contact direct avec un marché aux fruits de mer mais en contact avec une personne présentant le syndrome respiratoire.

Cela confirme bien qu’au moment de l’alerte faite le 31 décembre (ou même avant) les autorités chinoises connaissaient certainement le caractère contagieux de ces pneumonies d’origine inconnue dont le système de surveillance avait été justement mis en place suite à l’épidémie de SARS de 2002-2003.

La deuxième déduction est que 12 patients présentant des symptômes respiratoires aigus avant le 1er janvier avaient donc été infectés dans une période de temps comprise entre 4 et 14 jours précédents, c’est-à-dire pour certains avant le 15 décembre, sans n’avoir jamais été en contact avec une personne présentant le syndrome respiratoire ni avoir été exposés à un des marchés aux fruits de mer de Wuhan.

On sait par ailleurs (voir plus haut) qu’il y a eu autour d’une vingtaine de cas (au plus 30) de pneumonies atypiques non détectés entre le 17 novembre et le 1er décembre sur lesquels il n’y a aucune information sur leur exposition à un marché aux fruits de mer. Il aurait fallu inclure dans l’étude rétrospective une enquête épidémiologique sur ceux de ces patients qui ont survécu ou sur leurs proches pour connaître leur exposition aux marchés aux fruits de mer ou à des personnes ayant été atteintes du syndrome respiratoire. Cette enquête n’a pas été faite alors que c’était, et c’est encore aujourd’hui, parfaitement réalisable ! Connaissant la maîtrise et la rigueur scientifique des chinois, on est forcé de conclure qu’il n’est pas dans l’intérêt des autorités de déterminer si les tous premiers cas de Covid-19 ont été exposés ou non aux marchés aux fruits de mer de la ville, ou ont été en contact avec une autre personne malade ou ayant ultérieurement développé la maladie.

Tout indique donc qu’on ne peut absolument pas exclure la possibilité d’un tout premier foyer initial (épicentre zéro réel) de l’épidémique à Wuhan autre que le marché aux fruits de mer de Huanan ou un des marchés annexes.

Destruction des preuves saisies sur le marché de Huanan

En réalité on ne sait pas vraiment officiellement le niveau de preuves saisies dans ce marché lors de sa fermeture puisque les autorités chinoises n’ont toujours pas rendu publique le résultat de leurs analyses et ont détruit tous les échantillons prélevés lors de sa fermeture.

Quelle est la liste des espèces animales saisies et analysées ? Lesquelles étaient porteuses de coronavirus ? Quel degré d’identité génomique était partagé avec le SARS-Cov2 identifié à partir des patients ? Autant de mystères qui prouvent que la Chine retient certaines informations cruciales sur l’épicentre supposé d’une pandémie qui a ravagé la planète.

Quelles conclusions en tirer ?

La Chine contrôle parfaitement l’information, ce qui en fait est synonyme de désinformation.

Un exemple frappant de désinformation, parfaitement maîtrisée mais éhontée, a été donné au monde lorsque le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian inversait les rôles en twittant le 12 mars : « Ce pourrait être l’armée américaine qui a apporté l’épidémie à Wuhan. Soyez transparents. Les Etats-Unis nous doivent une explication. » C’est une affirmation sans fondements, qui relève purement et simplement de la fake news, si ce n’est de la farce.  ll n’est pas rare que même les athlètes de haut niveau soient malades en présentant des symptômes grippaux. En psychologie cela s’appelle inverser les rôles. En fait, c’est la Chine qui doit une explication au reste du monde, mais nos gouvernants sont trop lâches pour la demander officiellement.

Depuis 2003, tous les experts infectiologues du monde ont leurs yeux braqués sur la Chine en raison des marchés aux animaux sauvages, qu’elle refuse de fermer, ainsi que du vaste programme d’étude des coronavirus respiratoires véhiculés par les chauves-souris que l’armée chinoise, en parallèle des chercheurs universitaires, a commencé au début des années 2000.

La Chine a sans nul doute manipulé l’OMS en ce qui concerne la contagiosité de la maladie, retardant de 3 semaines une alerte qui aurait pu changer la donne mondiale à l’instar de l’épidémie de SARS de 2003 qui avait pu être jugulée à temps.

Elle dissimule aussi des informations concernant la localisation certaine du tout premier foyer de l’épidémie en évitant d’enquêter sur les cas hospitalisés qui étaient passés inaperçus, entre le 17 nombre et le 1er décembre, mais sur lesquels une enquête épidémiologique peut encore être conduite très facilement puisqu’ils ne sont qu’une trentaine au maximum, identifiés rétrospectivement.

L’étude des cas présentant leurs premiers symptômes entre le 1er décembre et le 31 décembre montre que le marché de Huanan n’est pas le seul foyer puisqu’il est prouvé que des marchés annexes sont également impliqués. C’est en contradiction avec la déclaration officielle du 20 janvier qui tend à ne parler que d’un seul marché aux fruits de mer, sous entendant le principal, c’est-à-dire celui de Huanan, comme épicentre de l’épidémie.

Dans cette période, 12 cas sur 47 ne sont pas attribuables à un contact direct ni avec un marché aux fruits de mer ni avec une autre personne ayant développé la maladie. Cela indique la possibilité d’un autre foyer non encore identifié ou, forcément, de toute évidence la contagiosité interhumaine de la maladie en s’en tenant à l’hypothèse des marchés aux fruits de mer comme seul foyer initial de l’épidémie. Contagiosité prouvée dans cette période par le syndrome respiratoire aigu développé par la femme d’un homme lui-même décédé de la maladie alors qu’elle n’avait eu aucun contact avec un des marchés aux fruits de mer. On voit donc bien toute l’incohérence du discours des autorités chinoises et par conséquence celle de l’OMS.

D’autre part, la non-communication des résultats des tests biologiques effectués sur les animaux saisis sur le marché de Huanan et la destruction des échantillons prélevés démontrent la volonté de rétention d’informations cruciales. Ces informations pourraient éclairer les scientifiques du monde entier sur les causes de la pandémie et son mode de propagation.

De ce fait, la Chine entretient un flou artistique qui la met à l’abri des tracas que l’épicentre réel soit ou non le marché de Huanan.

Si la thèse du marché aux fruits de mer de Huanan comme épicentre principal tient alors la Chine a de toute façon une responsabilité incontournable dans la genèse de l’épidémie de Wuhan, en plus de sa responsabilité dans sa transformation en pandémie mondiale incontrôlable. La Chine refuse depuis 2003 de fermer ses marchés aux animaux sauvages, souvent situés sur les mêmes sites que les marchés aux fruits de mer et donc sources potentielles d’épidémies mortelles de coronavirus. Il est prouvé que l’épidémie de 2002-2003 avait débuté dans le marché aux fruits de mer de Canton par l’intermédiaire de la civette palmiste, un gibier d’élevage.

Le gouvernement cache absolument que la Chine a failli dans sa responsabilité envers le Monde d’avoir un système de détection et d’alerte approprié. Le 4 mars 2019, Gao Fu, le directeur général du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, au cours d’une réunion organisée à Pékin, la veille de l’ouverture des deux sessions du parlement,  avait fait l’étonnante déclaration :

« Il y aura à l’avenir d’autres virus comparables au SRAS de 2003, mais il n’y aura plus d’épidémie comparable » (source : Le Monde).

Suite à venir.

Auteur(s): Valère Lounnas Ph.D. et Dr. Gérard Guillaume pour FranceSoir

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