Histoire du COVID-19 – chapitre 4 – Partie 4 : Les virus militaires de Zhoushan

Partie 4.  Les virus militaires de Zhoushan

Retrouvez la partie 1 ,  partie 2 et la partie 3 

La recherche académique militaire semi-confidentielle est très développée en Chine

Nous relatons ici une recherche conduite sur les coronavirus de chauves-souris, entre 2015 et 2017, au sein de l’Institut de Recherche Médicale de l’Hôpital Général de l’Armée de Libération Populaire de la région de Nanjing où se situe le commandement de la région militaire de la Chine de l’Est. Parmi les 15 auteurs de cette recherche 11 sont affiliés à ce grand centre de recherche hospitalier militaire. Le premier et le dernier auteurs (Dan Hu et Changjun Wang) sont également affiliés à La Troisième Université Militaire Chinoise, fondée en 1954, qui se situe à Chongquing. Nous ne parlons pas ici de recherches secrètes mais nous voyons comment l’autorité militaire chinoise abrite intelligemment des recherches universitaires semi-civiles dans ce domaine. Cela leur permet d’avoir des chercheurs de grande qualité développant des outils techniques et des connaissances qui peuvent alimenter par la suite des programmes ultra secrets, bien qu’en l’occurrence nous ne disposons d’aucune preuve mais seulement d’indices circonstanciels de ce qui pourrait potentiellement se passer ou pas dans ce domaine.

De façon amusante pour les agents de renseignements, on peut noter que parmi les 15 auteurs, tous chinois, de cette étude publiée, se trouve un auteur non chinois affilié à l’Université de Stony Brook aux USA ! On pourrait y voir là une tentative peu discrète d’infiltration par les USA des recherches militaires universitaires chinoises sur les coronavirus de chauves-souris. En tout cas, c’est bien par les collaborations universitaires que l’on obtient les informations les plus sûres en matières de développement technologique. Biensûr, en acceptant un chercheur étranger les autorités chinoises savaient ce qu’elles faisaient… Pour tout ce qui concerne espionnage, contre-espionnage, manipulation et contre-manipulation nous renvoyons le lecteur au chapitre consacré à ce sujet dans l’excellent ouvrage de Sun Tsu (L’Art de la Guerre, paru vers 500 av. J.-C).

Dan Hu relate que pour mieux comprendre la relation évolutionnaire entre les virus SARS-Cov et leurs réservoirs, 334 chauves-souris recouvrant plusieurs espèces dont une des deux dites en fer-à-cheval (Rhinolophus ferrumequinum) ont été capturées en 4 occasions,  entre 2015 et 2017, dans des grottes montagneuses aux environs de la cité de Zhoushan dans la province du Zhejiang. Ces chauves-souris ne présentaient aucun signe de maladie au moment de leur capture.

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Les génomes complets de deux coronavirus extraits ont été publiés : « L’analyse complète de deux nouveaux SL-CoVs de Zhoushan (ZXC21 et ZC45) montre que leurs génomes avaient une longueur respective de 29.732 nucleotides (nt) et 29.802 nt avec 13 cadres de lecture ouverts (open reading frames ou ORF en anglais) [NDA : il s’agit de parties de la séquence de nucléotides qui forment le code génétique actif du virus, délimitées par des codons d’initiation et d’arrêt. Les ORF peuvent être transcrites par des enzymes spécialisées en séquences d’acides aminés formant les protéines qui permettent au virus d’exister et de fonctionner]. Ces deux nouveaux virus partagent seulement 81% d’identité de séquence génomique avec les virus SARS CoVs isolés chez l’homme et la civette en 2003. De ce point de vue, ils sont donc plus distants du SARS-Cov que la plupart des autres SL-CoVs de chauve-souris, identifié en Chine depuis 2003, qui se trouvaient dans la zone des 90% d’identité de séquence.

Les écrits de Dan Hu et Changjun Wang nous aide à ouvrir les yeux sur la possibilité réelle d’un programme militaire

Nous pouvons remercier Dan Hu et Changjun Wan, qui a endossé la responsabilité de superviser les recherches publiées, pour leur transparence. Malgré le fait qu’ils travaillent dans des institutions militaires sous contrôle de l’armée rouge ils bénéficient d’une large marge de manœuvre en ce qui concerne la publication de leurs travaux. Comme nous l’avons expliqué précédemment les militaires sont dépourvus de génie scientifique et leur stratégie consiste donc à attirer d’excellents chercheurs universitaires pour travailler dans des laboratoires plus ou moins confidentiels. Cela n’est possible qu’en leur laissant une certaine latitude dans la communication avec leur pairs sur le plan international. Un chercheur scientifique qu’on empêche de communiquer se sentira frustré et isolé et finira par ne plus rien produire et s’en aller. D’où l’intérêt de les laisser publier. Ils se sentent reconnus et valorisés ce qui est tout à fait louable. De plus cela permet d’organiser des échanges académiques internationaux qui peuvent s’avérer fructueux.   

Leurs travaux nous permettent d’obtenir beaucoup de renseignements pour déduire l’ampleur du répertoire de virus que possède potentiellement l’armée chinoise ! Voici, en substance, ce qu’ils rapportent dans la première de leurs deux publications phares de 2017 et 2018.

Ils ont analysé les types de virus pathogènes présents chez les chauves-souris de la zone côtière sud-est de la Chine, en procédant au séquençage méta-génomique par PCR (réaction de polymérisation en chaîne) d’animaux provenant de six sites sentinelles de ces zones côtières. L’acronyme PCR est à présent assez bien connu des Français puisque les tests de positivité au virus SARS-Cov-2 sont réalisés par cette technique qui permet d’amplifier en les multipliant par milliards les fragments d’ADN ou d’ARN présents sur un prélèvement nasal ou bien sur un tampon frotté sur une surface.

En utilisant la technique PCR, ils ont obtenu des millions de fragments de séquences d’ARN viral [NDA, les fragments de séquences ont une longueur d’environ 100 nt, c’est-à-dire environ 1/250 de la longueur totale d’une séquence de coronavirus] provenant des intestins et des tissus pulmonaires de 235 chauves-souris. Ils ont ensuite produit un travail colossal pour déchiffrer le code génétique de tous les fragments de séquences amplifiés en utilisant très probablement des batteries de robots de séquençage. Une fois le code des fragments de séquences établi, ces codes sont analysées par des logiciels informatiques spécialisés qui permettent d’identifier, par comparaison avec des banques de données internationales, à quel type d’organisme (bactéries, virus, plante, vertébrés,…) et quel type de gène ces fragments de séquence peuvent appartenir. C’est un travail long et rigoureux que l’on peut cependant programmer assez facilement sur des ordinateurs puissants. De proche en proche, par comparaisons multiples et superpositions partielles on peut ré-assembler l’ensemble des séquences fragmentées jusqu’à obtenir en principe les séquences complètes des organismes auxquelles elles appartiennent.

Même informatisé ce travail prend énormément de temps car il nécessite souvent l’intervention humaine pour pallier aux difficultés que rencontrent les logiciels et ne peut être conduit avec succès à l’heure actuelle que sur des génomes de virus car ils sont extrêmement courts. Cependant, plus le génome que l’on cherche à établir sera éloigné d’une séquence de virus déjà connu et plus sa reconstitution posera problème. 

Les séquences partielles de virus (viromes) leur ont permis d’identifier 25 familles virales, incluant 16 types distincts de virus d’organismes vertébrés, quatre de virus de plantes et cinq d’insectes. Tous les échantillons ont été analysés phylogénétiquement et de nombreux nouveaux virus de chauves-souris ont été découverts. Certains sont très proches de pathogènes humains et animaux connus, incluant : coronavirus, norovirus, adénovirus, bocavirus, astrovirus, et circovirus.

En ce qui concerne les coronavirus de type SARS, leur présence dans un fouillis de milliards de séquences partielles est repérable grâce aux protéines non structurales RdRp codées dans l’ORF1 qui sont très conservées et spécifiques à ces virus. Les enzymes RdRp (ARN réplicases) catalysent la synthèse d’un brin d’ARN complémentaire à partir d’un brin d’ARN servant de matrice. Elles sont indispensables pour la réplication des virus à ARN comme les coronavirus. Sans avoir besoin d’établir la séquence complète de tous les virus identifiés, on peut par l’intermédiaire d’un fragment spécifique de ces protéines établir un arbre phylogénique décrivant la distance évolutive entre les séquences des nouveaux virus identifiés (degré de parenté entre elles). De cette façon, ils ont pu identifier 62 alpha-coronavirus et 335 beta-coronavirus…

Selon leurs écrits, ils ont établi les séquences complètes de 9 nouveaux beta-coronavirus et 7 nouveaux alpha-coronavirus dont ils ont établi le degré de parenté (arbre phylogénique) entre eux ainsi qu’avec d’autres représentants connus de ces familles de coronavirus.

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Leurs observations démontrent la très grande variété de ces virus, chaque colonie de chauve-souris étant le réservoir évolutif de centaines de ces virus pendant un temps que les auteurs estiment  long. C’est un euphémisme très spécial ! L’analyse phylogénique du nombre très restreint de coronavirus de chauves-souris identifiés permet d’estimer la présence d’un ancêtre commun il y a 10.000 ans. Évidemment plus on ajoutera de séquences à l’arbre phylogénique et plus le ou les ancêtres communs s’éloigneront dans le passé. La réalité c’est que ces virus sont là très probablement depuis bien plus longtemps, probablement des millions d’années.

Dan Hu poursuit en soulignant qu’ils ont effectué des tests de pathogénie sur ces deux virus, démontrant qu’ils pouvaient se répliquer [NDA, ce qui leur permet de vérifier et d’affirmer que leur séquence est bien reconstruite correctement] et causer une maladie respiratoire chez les rats de laboratoire. Ils ont même observé au microscope électronique que des particules virales se retrouvaient dans le cerveau des rats… On voit donc que l’annonce faite à retardement que le SARS-Cov2 pouvait causer des troubles neurologiques tels que des troubles olfactifs (qui sont ensuite devenu le symptôme avant-coureur le plus courant) n’est qu’une pseudo-découverte car certaines personnes savaient très bien que cela pouvait être le cas dès le départ de l’épidémie.

Ils concluent que leur étude élargit la compréhension des chauves-souris en tant que réservoir viral et fournit une base pour l’étude de la transmission des virus de la chauve-souris à l’être humain. Une base de connaissances certes mais également une base de matériel génétique à l’instar des travaux de Shi Zheng Li et Ralf Baric sur les virus synthétiques GOF.

Au total combien y avait-il de nouvelles séquences génomiques parmi les centaines de coronavirus identifiés ? Ont-elles toutes été reconstituées et déposées dans les banques de données scientifiques internationales ? Nul ne le sait.

Quelle peut-être la vision des stratèges militaires chinoises ?

La Chine en tant qu’empire s’est développé depuis plus de deux mille ans, après une phase de guerres incessantes entre les Royaumes Combattants. Cette période s’est étalée entre le 5ème et le 2ème siècle av. J.-C. Selon le général Sun Tzu, l’auteur du premier ouvrage de stratégie militaire universellement connu qui date de cette époque : « la guerre est pour l’état une préoccupation sérieuse ; elle nécessite une étude approfondie. »  Nous n’écrivons pas cela pour signifier que les Chinois sont belliqueux de nature mais au contraire pour dire que ce sont des gens très avisés ayant une tradition et une compréhension militaire de culture très ancienne.

Jusqu’à présent les armes bactériologiques étaient considérées comme étant impossible à mettre en œuvre sur un théâtre d’opération sans risquer d’y succomber à son tour. La fabrication et le stockage de bactéries et de virus hautement pathogènes sont également très délicats et peu pratiques sur le plan de la gestion et la mise en œuvre militaire. Cela était suffisamment gênant, durant la guerre froide, pour que les grandes puissances renoncent au développement opérationnel de ce genre d’armes au profit de l’arme nucléaire qui semblait bien plus terrifiante et contrôlable à l’époque. Elle le serait d’ailleurs certainement toujours sans la réalité émergente des virus synthétiques GOF aux pouvoirs contagieux et pathogènes renforcés en même temps. Sans cela, le concept de virus exterminateur serait à relativiser car en principe il y a toujours une certaine proportion de la population qui ne contracte pas le virus ou reste totalement asymptomatique.

Toutes les maladies les plus terribles ont par le passé présenté une limite de létalité. La peste noire (l’agent pathogène est le bacille Yersiniae Pestis) de 1720 n’a tué que la moitié des habitants de Marseille dont il était impossible de sortir, un cordon militaire ayant été établi autour de la ville. Au niveau de la Provence entière, elle aussi séparée du reste de la France par le mur de la peste, la maladie n’a tué que 30% de la population. Même les fièvres hémorragiques de type Ebola ou Marburg, qui sont les maladie contagieuses les plus létales,  l’intégralité des populations touchées ne meurent pas. Le degré de létalité varie entre 40 et 80% selon les souches virales.

Cependant, comme on le voit avec le SARS-Cov2, toutes ces maladies ne laissent pas forcément les survivants indemnes de toutes séquelles. Dans le cas d’Ebola, les survivants ayant développé des symptômes présentent des lésions d’organes qui restent  potentiellement invalidantes à vie.

Fort heureusement, le mode de contagion des virus les plus létaux comme celui de la rage ou du Sida nécessite un contact ultra rapproché avec leur vecteur (morsure, contact de salive avec une coupure, rapport sexuel). On ne sait pas exactement comment le virus du Sida est passé du singe à la l’homme mais il est létal à 100%. La trithérapie est un traitement lourd qui permet de reculer considérablement l’échéance mais pas de guérir. Le Sida tue 700.000 personnes chaque année. Celui de la rage est également létal à 100% une fois les symptômes déclarés. Une équipe médicale a réussi l’exploit de sauver une adolescente qui avait été mordue environ 3 semaines auparavant et présentait les symptômes de la rage. Le virus de la rage pénètre le système nerveux central et la douleur engendrée ainsi que les spasmes cardio-vasculaires finissent par tuer la personne atteinte.

Lorsqu’elle est arrivée à l’hôpital cette jeune fille ne pouvait plus parler et était quasi inconsciente. Pour la sauver, elle a été mise en coma artificiel pendant une semaine, les fonctions du cerveau étant suspendues le temps que son système immunitaire puisse construire une réponse au virus. Elle a reçu également deux antiviraux puissants, ribavarine et amantadine. Sa convalescence sous traitement de vitamine B a duré 6 mois et il a fallu attendre 1 an avant qu’elle ne recouvre l’intégralité de ses facultés ! Nous voyons bien que si un tel virus devenait contagieux au-delà du mode de transmission direct par morsure ou léchage, alors l’humanité serait réellement en danger.

Bien sûr, comme nous l’avons montré dans ce chapitre et les précédents des laboratoires secrets ont existé dans le passé, de façon certaines aux USA et en Russie et très probablement également en Chine. Aujourd’hui, l’armée chinoise dispose, en plus de milliers de colonies de chauves-souris, de toutes les ressources humaines dans les domaines de la microbiologie et de la virologie en plus de la technique de construction de laboratoires de haute sécurité. Elle contrôle également des campus militaires où la recherche de haut niveau dans le domaine de la synthèse de virus GOF pathogéniques mortels, potentiellement pandémiques, peut être conduite discrètement sans la nécessité de créer une zone ultra-secrète qui attirerait l’attention par le bouche-à- oreille. Savoir si des laboratoires totalement secrets existent est donc anecdotique.

En tout cas, les laboratoires secrets posent de nombreux problèmes de sécurité et les militaires ne sont jamais très performants dans la conduite de recherches scientifiques. Les militaires chinois savent qu’ils doivent laisser cela aux universitaires. Leur stratégie dans ce domaine est probablement la même que celle des USA. Il s’agit visiblement de laisser la recherche universitaire s’opérer librement afin de disposer de toutes les pièces du puzzle prêtes pour ensuite être assemblées ultra rapidement en cas de besoin. Mais y en aura-t-il jamais besoin quand on dispose par ailleurs d’une armée conventionnelle surpuissante et de l’arme thermonucléaire comme moyen de dissuasion ? L’utilisation de l’arme virale relèverait de la folie pure et simple.

Les virus ne peuvent se concevoir donc que comme une arme de terrorisme qui ne dirait pas son nom sous couvert d’épidémie naturelle. Comme nous le verrons dans un prochain chapitre il est à l’heure actuelle possible de créer des virus synthétiques sans que leur génome ne porte les stigmates des manipulations effectuées. La seule façon de les identifier réside dans des éléments subjectifs ne pouvant apporter de preuve absolue comme une phylogénie mal établie, l’absence d’un hôte intermédiaire identifié, l’absence de mutations d’adaptations en début d’épidémie et un défaut d’harmonie du génome qui finirait par le rendre rapidement instable.  

Une chose est certaine, la pandémie de Covid-19 démontre la difficulté immense qu’il y aurait à  contrôler la dévastation qu’une telle arme pourrait répandre sur terre si un virus 10 à 100 fois plus létal s’y répandait. Rappelons que la grippe espagnole a été environ 150 fois plus mortelle (en proportion de la population terrestre) que ne l’a été le COVID-19 pour l’instant avec 1 million de mort entre décembre 2019 et sept 2020. Que se passerait-il ? La Chine vient de démontrer qu’elle a pu contrôler une pandémie sur son sol, par des mesures drastiques, en fermant totalement la ville de Wuhan, ainsi que la ville de Pékin pour la mettre à l’abri, en plus d’un confinement domestique inhumain.  Les pays de l’UE, manipulés par la Chine et l’OMS n’ont pas su fermer leurs frontières à temps et pratiquer des tests et des mises en quarantaines systématiques à l’entrée de leurs territoires. Il s’agissait là d’une absence de réponse plus idéologique que raisonnée. Le grand credo de nos gouvernants européistes était de préserver le libre échange quels que soient les évènements. Gageons que ce credo insensé ne perdurera pas à la prochaine pandémie de coronavirus qui ne manquera pas de se produire dans les années à venir si la Chine ne prend aucune mesure radicales concernant les marchés aux animaux sauvages, les trafics de chauves-souris en particulier, et les recherches sur les virus GOF pandémiques. 

Auteur(s): Valère Lounnas avec la collaboration de Gérard Guillaume pour FranceSoir

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