La Corée du Nord dénonce une «grave attaque terroriste» contre son ambassade à Madrid
La Corée du Nord a dénoncé le raid, revendiqué par un mystérieux groupe d’opposants, effectué le mois dernier contre son ambassade à Madrid, le qualifiant de «grave attaque terroriste».
«Une grave attaque terroriste s’est produite le 22 février, au cours de laquelle un groupe armé a attaqué l’ambassade de la RPDC [la République populaire démocratique de Corée] en Espagne», a déclaré dans un communiqué du 31 mars relayé par l’agence officielle de presse KCNA, un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. «Nous entendons les rumeurs de toutes sortes qui circulent sur une implication du FBI des Etats-Unis et du menu fretin d’un « organisme » anti-RPDC», a ajouté le porte-parole. «Nous attendons des autorités compétentes en Espagne […] qu’elles mènent l’enquête sur cet incident jusqu’au bout et de façon responsable», a-t-il encore déclaré.
La représentation diplomatique nord-coréenne avait été attaquée le 22 février par un commando armé, quelques jours avant le deuxième sommet, à Hanoï, entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Dix hommes seraient entrés dans l’ambassade avec des armes factices. Ils auraient ensuite bâillonné et ligoté ses occupants avant de dérober des documents, ordinateurs, téléphones et de quitter les lieux avec des véhicules de l’ambassade.
Dans la foulée, le groupe Défense civile Cheollima (DCC) avait revendiqué ce raid, expliquant vouloir mettre en lumière les activités «illégales» des représentations diplomatiques de Pyongyang à l’étranger. «Nous sommes un groupe de transfuges qui se sont rassemblés avec des compatriotes du monde entier», a expliqué le DCC dans un communiqué diffusé sur son site internet. Le mois dernier, le DCC s’était autoproclamé gouvernement nord-coréen en exil, baptisé «Joseon libre», du nom de la dynastie qui occupa le trône du royaume coréen de 1392 à 1910, année de l’annexion par le Japon.
Après des semaines de mutisme total, un juge d’instruction espagnol a dévoilé le 26 mars une foule de détails sur cet assaut et le commando l’ayant perpétré, dont plusieurs membres font l’objet d’un mandat d’arrêt international. La justice espagnole a fait savoir que le chef présumé du commando était un certain Adrian Hong Chang, de nationalité mexicaine mais résidant aux Etats-Unis. Elle a déclaré que cinq jours après l’assaut, Hong Chang était «entré en contact avec le FBI» à New York «afin de lui remettre des informations relatives à l’incident […] ainsi que du matériel audiovisuel obtenu».
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