La fable du massacre des Rohingyas : guerre secrète contre le Myanmar

Les Nations unies ont accusé le gouvernement du Myanmar de commettre un « génocide » contre la minorité musulmane des Rohingyas, dans la province troublée du pays qu’est l’État d’Arakan. La crise au Myanmar a connu une escalade ces semaines passées, et des groupes de défense des droits de l’homme et des ONG ont publié de copieuses dénonciations d’abus des droits humains et de massacres, allégués avoir été commis par les Forces Armées du Myanmar (Tatmadaw). Le gouvernement du Myanmar affirme qu’il mène une guerre contre le terrorisme contre des forces cherchant à déstabiliser l’État, et tout particulièrement des forces islamistes. Le gouvernement affirme également que la prétendue minorité ethnique communément dénommée « Rohingya » est constituée en réalité d’immigrants illégaux, provenant de l’Est du Bengale.

 

En dépit de milliers d’allégations sérieuses de viol, de pillage et de massacre perpétrés par ces immigrants bengalis au Myanmar, les groupes de défense des droits de l’homme et la « communauté internationale » ont imputé toute la violence aux autorités birmanes. Qui sont les Rohingyas, et pourquoi sont-ils désormais devenus le point de mire d’une attention internationale ? Pourquoi la position des autorités birmanes est-elle ignorée ? Quels objectifs géopolitiques peut-il y avoir derrière une tentative de déstabilisation du pays, reflétant ce qu’ont déclaré les autorités birmanes ?

 

Qui sont les Rohingyas ?

Il n’existe aucun groupe ethnique portant le nom de « Rohingya ». Le terme « Rohingya » est un terme étymologique bengali, qui signifie « arakanais ». Un « Rohinga » n’est rien de plus qu’un musulman d’Arakan, un musulman résident de l’État d’Arakan, la province occidentale de la République de l’Union du Myanmar. Le Dr. Jacques Leider, directeur de l’École Française d’Études Asiatiques en Thaïlande et expert de l’histoire de l’État d’Arakan, met ce nom si fréquemment cité en contexte :

« Rohnigya est un nom, pas une catégorie ethnique, qui a été ravivé de nos jours pour identifier les musulmans d’Arakan, en tant que groupe social distinct. On pourrait éventuellement le comparer au nom donné aux Chinois musulmans du Myanmar, qui sont appelés « Panthay » ».

Contrairement aux affirmations de propagande des « Rohingyas », l’islam n’a été enregistré dans l’État d’Arakan qu’à l’époque de la dynastie Mrauk-U au quinzième siècle. Jusqu’au dix-neuvième siècle, les musulmans n’ont composé qu’une toute petite minorité de la population d’Arakan. Au 19ème siècle, le Raj britannique a déplacé des Bengalis pour travailler dans l’État d’Arakan, en Birmanie occidentale et essentiellement bouddhiste. Les colons musulmans ont été utilisés d’une manière idoine aux colons presbytériens d’Irlande au 17ème siècle ; des colons protestants et presbytériens y avaient été installés par l’état impérial britannique, ceci afin de constituer une force loyaliste locale contre les autochtones irlandais. Les conséquences de cette implantation se font toujours sentir, dans la portion de l’ancienne province irlandaise d’Ulster encore occupée par les Britanniques.

Les Britanniques se sont servis des colons bengalis en Birmanie pour administrer l’État d’Arakan, au bénéfice des intérêts britanniques. Depuis lors, ils ont périodiquement perpétré des massacres de la population bouddhiste indigène de la région de l’État d’Arakan. L’historien Aye Chan écrit :

« L’une des causes sous-jacentes de cette violence commune était le Système de Zamindar, importé du Bengale par les Britanniques. Selon ce système, les administrateurs britanniques accordaient aux propriétaires terriens bengalis des milliers d’acres de terres arables, dotés de baux de quatre-vingt-dix-neuf ans. Les paysans d’Arakan, qui fuyaient le pouvoir birman et qui revenaient chez eux après l’annexion britannique, se retrouvèrent privés des terres dont ils avaient, par héritage, été les légataires. Les Zamindars bengalis (les propriétaires terriens) n’ont pas non plus voulu des Arakanais comme locataires sur leurs terres. Des milliers de paysans bengalis furent importés du District de Chittagong pour y cultiver la terre ». (Rapport sur les Opérations de Colonisation dans le District d’Akyab 1887-1888:2, 21)

Les paysans colons étaient fortement sous l’influence du mouvement « Faraizi » du Bengale, qui reposait sur des enseignements wahhabites importés d’Arabie. L’idéologie violente professait « l’installation des ikhwans ou frères dans les communautés agricoles proches des ressources aquifères. Les paysans selon leur enseignement, hors le fait de cultiver la terre doivent être prêts à prendre les armes dans une guerre sainte, à l’appel de leurs seigneurs. »

Les musulmans qui causent aujourd’hui tous les troubles sont appuyés par les Saoudiens, les Pakistanais, les Turcs et les Bangladais ainsi que par les Britanniques et les Étasuniens, qui veulent balkaniser le Myanmar riche en minéraux. Je souhaite mettre l’accent sur « musulmans qui causent tous les troubles ». Car il s’agit d’une minorité des musulmans dans l’État d’Arakan, qui s’efforce de mener un « djihad » pour le compte des intérêts géopolitiques occidentaux et de la « guerre contre le terrorisme » d’origine sioniste en cours, étiquetée faussement et avec euphémisme, comme étant un « choc des civilisations ».

Depuis l’indépendance, la population musulmane de l’État d’Arakan est devenue la majorité, et les Bouddhistes ont subi des persécutions. Des temples sont souvent pris d’assaut et incendiés. Des viols de femmes bouddhistes locales par des hommes musulmans sont régulièrement rapportés. Les Bouddhistes d’Arakan vivent dans la peur. La violence islamiste contre les Bouddhistes dans l’État d’Arakan est souvent suivie d’attaques brutales contre des musulmans, dans des régions du pays où ils sont minoritaires.

Un État d’Arakan indépendant qui, comme le Kosovo serbe, dépendrait entièrement des États-Unis pour sa sécurité, serait un trophée géopolitique de taille pour les USA et un outil majeur de déstabilisation graduelle de la Chine, où les USA mènent une guerre secrète par « djihad » interposé employant des terroristes ouïghours, dont beaucoup s’entraînent en Syrie et en Irak. Le Congrès Mondial Ouïghour est basé à Washington.

Les autorités du Myanmar mènent présentement une guerre de libération nationale contre deux organisations terroristes, dénommées l’Organisation de Libération Rohingya (OLR-RLO, Rohingya Liberation Organisation) et l’Organisation de Solidarité Rohingya (OSR-RSO, Rohingya Solidarity Organisation). L’OLR est soutenue par l’Arabie saoudite, le Pakistan, la Turquie et – ipso facto – par l’OTAN. Des rapports récents d’agences de renseignement indiennes ont indiqué que Daech recrute désormais des Rohingyas en Inde et les envoie en Arabie saoudite, afin d’y suivre un entraînement.

Les terroristes Rohingyas reçoivent très probablement des armes et un entraînement, des mains des renseignements militaires bangladais sous la supervision de la Turquie et des USA, tandis que les Saoudiens fournissent la radicalisation et le cash. L’histoire des réfugiés Rohingyas est une énorme opération de guerre psychologique, dont l’intention est de manipuler les émotions des consommateurs de médias de masse ignorants, qui ne comprennent pas l’histoire et le contexte géopolitique complexe du Myanmar et du Golfe du Bengale.

 

 

Avec une population de 150 millions d’individus, le Bangladesh est l’un des pays les plus densément peuplés du monde. L’État bengali est l’une des plus grandes « usines à sueur » (sweatshop – « atelier de misère », NdT) du monde, fournissant un labeur d’esclavage pour de puissantes entreprises occidentales. Cependant, l’État est incapable de fournir suffisamment d’emplois pour la jeunesse bourgeonnante du pays. Et ainsi, des centaines de milliers de jeunes Bengalis prennent la mer, en se dirigeant principalement vers la Thaïlande ou vers la Malaisie.

Exploités par une brutale mafia de trafiquants humains qui se coordonnent avec les agences de renseignement occidentales et les ONG, ces migrants économiques échouent souvent sur les plages de l’État d’Arakan, où ont été dressés des camps de réfugiés. Ils sont ensuite recrutés par des groupes terroristes liés à al-Qaïda dans l’objectif de déstabiliser l’État d’Arakan pour le compte des intérêts occidentaux. La crise des Rohingyas est l’exemple le plus brutal et le plus flagrant de ce que Kelly Greenhill appelle les « armes de migration massives », où des êtres humains sont utilisés par un État comme armes géopolitiques contre un autre État.

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via La fable du massacre des Rohingyas : guerre secrète contre le Myanmar – Egalite et Réconciliation

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