La vérité sur les migrants et la criminalité en Allemagne
Immigration et criminalité. La critique générale dans la presse d’un tweet de Donald Trump, accusé d’avoir diffusé une “fake news”, a occulté un fait incontestable : les migrants, arrivés massivement depuis 2015, sont responsables d’une augmentation significative de la criminalité. Explications.
Donald Trump s’est récemment fendu d’un tweet dans lequel il affirmait que la criminalité avait augmenté en Allemagne et suggérait que c’était dû à l’afflux de migrants à partir de 2015. Il a aussitôt été sévèrement critiqué dans la presse, aux États-Unis comme en France, au motif que cette affirmation serait fausse.
Il est exact que, d’après les derniers chiffres de la police fédérale allemande, la criminalité a baissé de manière significative en Allemagne l’année dernière. On voit cela très clairement sur ce graphique qui montre l’évolution du nombre de crimes enregistrés par la police depuis 2001. Par conséquent, à strictement parler, la déclaration du président américain est effectivement fausse, ce que se sont empressés de faire remarquer les médias.
Le nombre de crimes violents a augmenté de manière significative en Allemagne juste après l’arrivée des migrants et cette augmentation leur est à peu près entièrement imputable
En revanche, ces derniers ont montré beaucoup moins d’empressement à examiner la question de l’effet des migrants sur la criminalité en Allemagne, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. En effet, le fait que la criminalité a baissé en Allemagne l’an dernier ne veut pas dire que, toutes choses égales par ailleurs, les migrants n’ont pas augmenté la criminalité.
De fait, d’après les mêmes chiffres que les médias ont utilisé pour critiquer la déclaration de Donald Trump, le nombre de crimes violents a augmenté de manière significative en Allemagne juste après l’arrivée des migrants et cette augmentation est à peu près entièrement imputable à ces derniers.
En effet, en 2016, le nombre de crimes violents enregistrés par la police avait augmenté d’environ 6,7%, alors qu’il n’a baissé que d’environ 2,3% en 2017. On peut constater ce phénomène sur le graphique suivant, qui montre l’évolution du nombre de crimes violents enregistrés par la police depuis 2001.
Ainsi, en dépit de la baisse de 2017, il y a toujours plus de crimes violents aujourd’hui qu’avant l’arrivée des migrants.
Ce même graphique montre aussi que, avant le début de la crise des migrants, la criminalité violente avait baissé de manière continue pendant plusieurs années en Allemagne. Cette tendance a été interrompue brutalement en 2014, avant que le nombre de crimes violents augmente très rapidement à partir de 2015, au moment où Angela Merkel a pris la décision d’ouvrir les portes de l’Allemagne à plus d’un million de migrants.
Bien sûr, cela pourrait être l’effet du hasard, mais les chiffres montrent clairement qu’il n’en est rien et que les migrants sont bien responsable de ce phénomène. De plus, en se penchant sur la question d’un peu plus près, on constate que, si la criminalité a baissé en Allemagne l’année dernière, c’est en dépit de la présence des migrants qui ont pour effet d’augmenter considérablement le nombre de crimes dans le pays.
D’abord, d’après les estimations d’Ines Laufer à partir des chiffres de 2016, les demandeurs d’asile sont impliqués comme suspects par la police à un taux plus de 7 fois supérieur à celui des Allemands. Dans le cas des crimes violents, dont nous avons vu qu’ils avaient augmenté après l’arrivée des migrants, ils sont impliqués par la police à un taux environ 15 fois supérieur à celui des Allemands…
Distinguer les crimes commis par les Allemands de ceux commis par les étrangers
La surcriminalité des migrants n’est donc pas un mythe d’extrême-droite, comme on l’entend souvent, mais bel et bien une réalité. D’autre part, même s’il est évident que le fait que les migrants aient des caractéristiques démographiques et socio-économiques différentes des Allemands joue un rôle dans cette surcriminalité, cela n’explique pas tout, contrairement à ce qu’ont suggéré certains.
D’ailleurs, quand bien même cela expliquerait-il l’intégralité de la différence, ça ne changerait rien au fait que, toutes choses égales par ailleurs, l’arrivée des migrants a augmenté la criminalité en Allemagne. Il importe peu à quelqu’un qui s’est fait agresser que son agresseur ait agi en raison de sa pauvreté, de son jeune âge ou du fait que c’est un homme. Dans tous les cas, l’agression a quand même eu lieu et la victime doit vivre avec les conséquences.
Il reste que, en dépit de la surcriminalité des demandeurs d’asile qui sont arrivés en masse à partir de 2015, la criminalité a tout de même baissé en 2017. Comment peut-on expliquer ce paradoxe ? Il suffit pour cela de regarder les chiffres d’un peu plus près et notamment de distinguer les crimes commis par les Allemands de ceux commis par les étrangers.
Nous avons vu plus haut que, avant l’arrivée des migrants, la criminalité en général et les crimes violents en particulier avaient baissé de façon continue en Allemagne pendant plusieurs années. Ce phénomène s’explique par le fait que, durant cette période, le nombre de crimes commis par des Allemands a baissé de manière importante.
On voit cela sur le graphique suivant, qui montre l’évolution du nombre de suspects de nationalité allemande identifiés par la police.
On observe la même chose pour les crimes violents.
C’est d’ailleurs un phénomène qui n’est pas spécifique à l’Allemagne mais qui s’observe dans la plupart des pays d’Europe. Cependant, alors que la criminalité baissait chez les Allemands, le nombre de crimes commis par des étrangers augmentait très rapidement.
On voit clairement que l’augmentation coincide avec le début de la crise des migrants. Je précise que ce n’est pas un résultat artificiel, dû à l’augmentation du nombre d’infractions à la législation sur les étrangers, car j’ai systématiquement exclu ces crimes de mon analyse.
On observe d’ailleurs la même chose si l’on n’examine que les suspects étrangers impliqués par la police dans un crime violent.
Certes, les victimes de ces crimes sont probablement d’autres étrangers dans beaucoup de cas et par conséquent on ne peut pas dire que tous ces crimes ont réduit le bien-être des Allemands, mais c’est loin d’être toujours le cas.
De fait, si l’on en croit la distribution des suspects identifiés par la police, la proportion des étrangers parmi les criminels a atteint un niveau jamais vu depuis 2001.
Elle est encore plus importante dans le cas des crimes violents.
Bien sûr, le nombre de suspects est un indicateur imparfait, mais l’évolution est suffisamment nette dans les données pour qu’on ne puisse pas attribuer ça à une erreur de mesure.
Cette augmentation de la proportion des étrangers parmi les auteurs de crimes est sans commune mesure avec l’augmentation de la population étrangère pendant la même période. Même s’il existe semble-t-il une importante hétérogénéité au sein de ce groupe, les immigrés qui sont arrivés récemment ont manifestement des taux de criminalité bien plus importants que celui des Allemands ou même de la plupart des étrangers qui étaient déjà présents en Allemagne.
Nous sommes désormais en mesure de comprendre pourquoi la criminalité a baissé en 2017, malgré la présence d’un grand nombre de migrants ayant un taux de criminalité très important. En réalité, le nombre de crimes commis par des Allemands n’a jamais cessé de baisser au cours des dernières années (si ce n’est pour les crimes violents depuis 2015), mais l’arrivée de plus d’un million de migrants en 2015, notamment durant la seconde moitié de l’année, avait plus que compensé cette baisse l’année suivante, encore que seulement dans le cas des crimes violents. En effet, même si les immigrés en général et les demandeurs d’asile en particulier ont des taux de criminalité très importants, ils n’en restent pas moins une petite minorité de la population allemande, donc l’évolution de la criminalité des Allemands tend à cacher celle du nombre de crimes commis par des étrangers.
Il ne fait aucun doute que les immigrés augmentent la criminalité
La baisse de la criminalité en 2017 n’a quasiment rien à voir avec les migrants, dont les taux de criminalité continuent à être largement supérieurs à celui des Allemands et qui augmentent indubitablement la criminalité en Allemagne. Elle résulte tout simplement de la poursuite de la baisse de la criminalité des Allemands, qui avait commencé bien avant la crise des migrants. Comme après 2015 le nombre de migrants qui sont entrés en Allemagne s’est effondré, l’effet de la baisse de la criminalité des Allemands a de nouveau dominé. De la même façon, si je vous vole 500€ et que quelqu’un d’autre vous donne 1500€, au total vous avez gagné 1000€. Mais ce n’est pas pour autant que vous n’auriez pas été 500€ plus riche si je n’avais pas été là…
Par conséquent, contrairement à ce qu’ont suggéré beaucoup de commentateurs qui se sont bruyamment réjouis de la baisse de la criminalité en Allemagne l’année dernière, ça ne veut pas dire que les immigrés en général et les demandeurs d’asile en particulier n’augmentent pas la criminalité. Comme nous l’avons vu, il ne fait au contraire aucun doute que c’est le cas. Or, s’il y a beaucoup de gens pour expliquer que la déclaration de Donald Trump est fausse, les commentateurs n’ont en revanche pas l’air de se bousculer pour rappeler cette vérité.
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