Dans les années 60, la drogue était un moyen d’échapper à la société de consommation (lol) et à ses normes. Les jeunes occidentaux découvraient le haschich, l’héroïne et le LSD qui permettaient de planer plus ou moins haut plus ou moins longtemps. Cet usage récréatif était politique et accompagnait miraculeusement l’explosion de créativité musicale des années 60-70. C’était l’bon temps des Stones et des junkies.
50 ans plus tard, la drogue n’est plus le moyen d’échapper à l’aspect normatif de la société marchande mais au contraire le moyen d’y tenir, de supporter son rythme grandissant. Les substances ont en toute logique changé : exit les drogues planantes, bonjour les drogues excitantes, dites speed. Autrefois le speed servait à contrôler un « voyage » – aux opiacées ou au LSD –, désormais, il est devenus le produit dopant numéro un des sous-offs de l’économie ultralibérale.
D’ailleurs, ce ne sont plus seulement les cadres stressés qui prennent de la coke (les commerciaux y ont massivement recours) mais les employés qui subissent la même injonction hiérarchique : pression au résultat, au chiffre, au timing dans une course de plus en plus dérégulée, inhumaine… Le capitalisme accélère le tempo et tout le monde ne peut pas suivre. La drogue chimique est la béquille naturelle de ceux qui traînent la patte.
Cependant, tout le monde n’est pas cadre dans une multinationale : il y a encore beaucoup de déclassés sociaux qui prennent de l’héroïne, cette drogue dure et très chère. Le monde de la drogue et des drogués bénéficie, si l’on peut dire, des avancées en matière de chimie : le fentanyl est un substitut d’héroïne 50 fois plus puissant, et 100 fois plus que la morphine. Mais il est moins cher !
Du coup les overdoses se multiplient, les dealers mélangeant allègrement héro et Fenta pour leur plus grand profit. De l’autre côté de la chaîne, les camés tombent comme des mouches : les OD se comptent par dizaines, puis par centaines et enfin par milliers. Officiellement, 20 000 décès ont été causés par le Fentanyl en 2016 aux USA, un nombre grandissant parmi les 64 000 victimes comptabilisées des drogues.
Récemment, le chanteur Prince a été déclaré mort par OD de Fentanyl, même diagnostic pour Tom Petty ou la chanteuse des Cranberries O’Riordan. Le Fentanyl, anti-douleur à l’origine, s’avère effectivement assez radical dans l’éradication de la douleur… de vivre.
Drogue & Musique
Le site Tuxboard s’est amusé à lister les 10 chansons les plus célèbres qui célébraient une drogue particulière. En voici quelques unes…
L’héroïne avec Ashes to Ashes de David Bowie :
La Ketamine avec Special K de Placebo :
Le cannabis avec Kaya de Bob Marley
La cocaïne avec Cocaine d’Eric Clapton :
Le LSD avec Lucy in the Sky with Diamonds des Beatles :
La morphine avec Sister Morphine des Stones :
Le lithium avec Lithium de Nirvana :