Le mythe du péril fasciste ou comment faire voter les bœufs

Comme d’habitude après une victoire du FN, on a droit aux mêmes inepties sur le retour des heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, le péril fasciste qui plane sur la France, etc. Donc ça fait plus de 30 ans qu’on leur fait le coup, mais de toute évidence, certains n’ont toujours pas compris…  Enfin, il semblerait quand même que de plus en plus de gens comprennent que ce n’est que du cinéma, puisqu’au milieu des appels à barrer la route au fascisme, on entend aussi pas mal de gens déplorer que, contrairement à ce qui s’était passé en 2002, on ne voit pas de gigantesques manifestations contre le FN et les gens semblent considérer la présence du FN au second tour comme normale. C’est peut-être que, à force de les prendre pour des imbéciles, les gens finissent quand même par s’en apercevoir. Le FN n’est pas et n’a jamais été un parti fasciste : c’est pour l’essentiel un parti populiste de droite tout ce qu’il y a de plus classique, ce qui n’est pas du tout la même chose bien que beaucoup aient à l’évidence du mal à faire la différence.
 
Je vais faire un peu d’histoire, puisque c’est apparemment nécessaire. Le FN a été créé en 1972 par Ordre Nouveau, qui était en effet un parti que l’on peut qualifier de néo-fasciste. Mais les dirigeants d’Ordre Nouveau ont choisi Le Pen, qui n’était pas membre de leur parti, pour présider le FN précisément parce qu’il n’était pas fasciste et qu’ils avaient besoin d’une vitrine présentable. Malheureusement pour eux, Le Pen n’avait aucunement l’intention de se contenter d’un rôle de figuration, donc il a très rapidement pris le contrôle du parti et, à quelques exceptions près, les véritables fascistes sont partis ou ont été virés. D’autre part, contrairement à ce que les gens comme il faut (qui n’ont cependant jamais ouvert un livre d’histoire de leur vie) répètent à l’envi, le ciment qui unissait les différents courants qui constituaient le FN n’a jamais été le pétainisme. Il est vrai qu’il y avait des pétainistes parmi les fondateurs du mouvement, mais il y avait aussi beaucoup de résistants, seulement vous ne risquez pas de lire ça dans le Nouvel Observateur. Au tout début, il y avait même Georges Bidault, le successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil National de la Résistance (un collaborateur forcené donc), même s’il est parti quasiment tout de suite à cause des mecs d’Ordre Nouveau. (J’ajoute que l’histoire de la Seconde Guerre n’est pas aussi simple que ce qu’on pourrait croire en lisant les Inrocks. Le fait d’être pétainiste n’était pas incompatible avec celui d’être résistant. Par exemple, Mitterrand était à la fois un vrai pétainiste et un vrai résistant, comme beaucoup d’autres gens. La plupart des généraux de la France libre, à quelques exceptions près comme Leclerc, étaient aussi pétainistes jusqu’au trognon.) La vérité est que ce qui unissait les différents courants au sein du FN n’était pas le pétainisme mais l’anti-gaullisme et l’anti-communisme.
Quant à Jean-Marie Le Pen, c’est une sorte d’anarchiste de droite qui, bien qu’il ait une excellente culture politique (contrairement à sa fille et aux crétins qui disent que c’est un nazi), n’a jamais été un idéologue et certainement pas un fasciste. Il n’a jamais eu aucun problème à faire évoluer la doctrine du parti au gré des circonstances et, dans bien des cas, pour des raisons de personnes, comme lorsqu’il s’est opposé à la stratégie d’alliance avec la droite dans les années 1990 parce qu’elle était portée par Mégret. Par exemple, dans les années 1980, il se voulait une sorte de Reagan français. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait une thèse sur l’histoire du fascisme pour savoir que les fascistes ont toujours vomi le libéralisme économique. À cet égard, Marine Le Pen est d’une certaine façon plus fasciste que son père, puisqu’au moins elle a une politique économique de gauche, même si on y retrouve encore quelques vestiges du poujadisme de son père.
 
Mais elle n’a pas la culture de son père et, pour cette raison, elle est devenue la créature de Philippot, qui contrôle aujourd’hui l’idéologie du parti. Or non seulement Philippot n’est pas fasciste, mais il vient de la gauche et, à vrai dire, il y est toujours, en tout cas idéologiquement. (Vous me direz, Mussolini venait aussi de la gauche, mais Philippot n’est pas Mussolini.) Il a en effet milité pour Chevènement à l’époque où il était à HEC et, aujourd’hui, il n’est jamais qu’un Chevènement conséquent. Chevènement, pour ceux qui ne connaissent pas bien l’histoire politique française, était le principal leader du CERES, un courant du PS qui constituait son aile gauche et, en effet, était très à gauche. (Cette organisation a joué un rôle important dans l’histoire du socialisme en France, puisque c’est le CERES qui a permis à Mitterrand de prendre le contrôle du PS au Congrès d’Épinay en 1971, après quoi il est devenu le candidat du PS aux élections présidentielles.) Bref, le FN n’est absolument pas un parti fasciste, pas davantage celui de Jean-Marie Le Pen que celui de Marine Le Pen. Ce n’est pas non plus un parti anti-démocratique et, en dépit des fantasmes de la gauche germano-pratine, Marine Le Pen n’ouvrirait pas des camps de concentration si elle gagnait un jour l’élection présidentielle. Contrairement au Parti Communiste Français, qui a pendant la plus grande partie de son existence maintenu un appareil clandestin destiné à renverser les institutions le moment venu, le FN a toujours accepté le jeu démocratique et n’a jamais donné la moindre raison de penser que, s’il parvenait au pouvoir, il mettrait à bas les institutions démocratiques de la France.
Puisque je parle du PCF, il est aussi utile de rappeler que, contrairement au FN qui n’a jamais collaboré avec les nazis pour la simple et bonne raison qu’il n’existait pas à l’époque, le PCF n’a pas hésité à négocier avec l’occupant après l’armistice. Il est vrai que, jusqu’à l’invasion de l’URSS en 1941, le Parti Communiste Français n’avait guère de problème avec les Allemands qui étaient des alliés des Soviétiques depuis la signature du pacte Molotov-Ribbentrop. Les communistes s’étaient même livrés à du sabotage dans les usines d’armement françaises. Ce n’est pas pour rien qu’il avait été interdit, non pas par Vichy, mais en 1939 par le Parlement issu du Front populaire. Il n’est entré officiellement dans la Résistance qu’à partir de 1941 et s’est livré avec beaucoup de succès à une réécriture totale de l’histoire après la guerre. En dépit de tout cela, vous n’avez jamais entendu qui que ce soit se plaindre que le PS fasse des alliances avec le PCF, ce qui est plutôt étrange n’est-ce pas… Si ça vous étonne, lisez donc le reste de ce billet, vous comprendrez pourquoi.
 
En effet, si ce que je dis est vrai, alors pourquoi tout le monde répète-t-il à longueur de temps que le FN est un parti fasciste, anti-démocratique, etc. ? Là encore, pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière. En 1983, la politique socialiste de Mitterrand ayant été un désastre, qui a notamment entraîné plusieurs dévaluations, il doit choisir entre la poursuite de cette politique et le maintien dans le Système monétaire européen. En effet, celui-ci exigeait que les taux de change entre les monnaies européennes restent dans une marge relativement étroite, que la politique socialiste rendait impossible. Étant au fond de lui fort peu socialiste, Mitterrand a choisi de rester dans l’Europe et de changer de politique économique plutôt que de persévérer sur le programme économique sur lequel il avait été élu (si ça vous rappelle quelqu’un, c’est tout à fait normal), décision connue depuis lors comme le “tournant de la rigueur”.
 
Mais cette décision posait à Mitterrand et au PS un problème de taille : leur électeurs avaient voté pour eux afin qu’ils mettent en place une politique économique de gauche ambitieuse et voilà qu’ils arrêtaient tout pour assurer le maintien de la France dans ce qui ne s’appelait pas encore l’Union européenne. Mitterrand savait bien que cela allait lui coûter cher politiquement et il avait donc besoin de quelque chose pour limiter la casse. Avec certains de ses conseillers, dont beaucoup d’anciens trotskistes, il a l’idée géniale de favoriser la montée du FN d’une part et de pousser à sa diabolisation d’autre part. Contrairement à ce qu’on raconte parfois, Mitterrand n’a pas créé de toutes pièces le FN, qui aurait percé de toute façon. (Le FN avait déjà remporté plusieurs succès au moment où Le Pen, grâce à l’intervention de Mitterrand, a été invité à l’Heure de Vérité, qui était l’émission politique phare de l’époque.) Mais il a tout fait pour l’encourager, notamment en changeant le mode de scrutin pour les législatives de 1986, ce qui a permis au FN de faire entrer une trentaine de députés à l’Assemblée.
 
L’idée était que, en faisant monter le FN, le PS allait diviser l’électorat de droite, ce qui d’ailleurs a fort bien marché et continue de marcher. Évidemment, ça ne pouvait aider le PS que si le RPR et l’UDF refusaient de faire alliance avec le FN, d’où la deuxième partie de la stratégie. Dans le même temps, Mitterrand et le PS ont en effet donné des moyens à des associations comme SOS Racisme (qui porte bien son nom puisqu’en effet personne n’a jamais fait autant pour le racisme) et encouragé leur développement, dans le but de diaboliser le FN et, par là même, de rendre difficile une alliance entre le FN et les partis de la droite traditionnelle. Dès lors que le PS parvenait à établir un cordon sanitaire autour du FN, tout en favorisant son développement, il pouvait gagner les élections ou du moins limiter la casse en dépit du fait qu’il était minoritaire.
 
Même si cela paraît incroyable aujourd’hui parce que les gens ont la mémoire courte, la diabolisation du FN n’a pas toujours été évidente, loin s’en faut. (Et, jusqu’au programme commun de la gauche dans les années 1970, c’était le Parti communiste qui était diabolisé, ce qui soit en passant était bien plus justifié que la diabolisation du FN, notamment pour les raisons que j’ai évoquées plus haut mais qui mériteraient un billet à part entière…) Pendant les années 1980, et jusque dans les années 1990, il y a plusieurs alliances entre le FN et les partis de la droite traditionnelle. La frontière entre le FN et les partis de la droite traditionnelle était en effet très poreuse, comme en témoignent également les nombreux transfuges, dans un sens comme dans l’autre. La droite a pendant longtemps hésité sur la marche à suivre, avant de finalement prendre la décision de refuser toute alliance avec le FN, en grande partie parce que Chirac est un con qui n’avait pas compris que Mitterrand était en train de le baiser dans les grandes largeurs ou du moins n’a pas eu la volonté de résister à cette opération.
De la même façon, le “front républicain” est un mythe qui n’a jamais existé, sinon dans l’imagination débordante des journalistes. Quand l’état-major du PS a appelé ses électeurs à voter pour la droite au second tour de législatives partielles dans les années 1980, mais seulement après que les candidats socialistes avaient été éliminés, il a non seulement dû faire face à l’opposition de plusieurs dirigeants socialistes comme Julien Dray (c’était l’époque où celui-ci avait encore quelques convictions, un problème qu’il a depuis réglé), mais surtout au refus de la droite. Alain Juppé, qui était à l’époque secrétaire général du RPR et qui passe aujourd’hui pour un modéré de toujours, dénonce à l’époque une “alliance contre nature”. Mais l’histoire du “détail” a rendu Le Pen radioactif et Chirac, qui comme beaucoup de grands fauves de la politique n’a jamais pu supporter qu’on ne l’aimât pas (ce qui est fatal pour quiconque prétend être un homme d’État, raison pour laquelle Chirac ne l’a jamais été), n’a pas su résister à la pression. Le Pen a rendu la chose encore plus difficile après ça, car il s’est dit que, grillé pour grillé, il allait continuer à faire de la provocation. Il s’est comporté comme Néron et c’est d’ailleurs en grande partie à cause de ça que la plupart des cadres sont partis avec Mégret au moment de la scission de 1998.
 
La stratégie de Mitterrand avait fonctionné à merveille, comme l’a montré l’élection présidentielle de 1988, où Chirac s’est fait éparpiller façon puzzle au second tour bien que le total des voix de droite au premier tour fût supérieur à celui des voix de gauche. Elle a continué de fonctionner depuis, car si la droite s’était alliée avec le FN, le PS et la gauche n’auraient vraisemblablement pas gagné une seule élection nationale au cours des 30 dernières années… Évidemment, ça aussi pu se retourner contre le PS, comme en 2002 quand le FN est passé devant le PS au premier tour et que Le Pen a éliminé Jospin. Mais, globalement, le FN reste une très bonne affaire pour le PS. Comme l’a rappelé Valérie Igounet à la page 127 de son livre sur l’histoire du FN, c’est d’ailleurs ce qu’a dit un jour Pierre Bérégovoy à Franz-Olivier Giesbert : “On a tout intérêt à pousser le Front national, il rend la droite inéligible. Plus il est fort, plus nous sommes imbattables. C’est la chance historique des socialistes.”
 
C’est pour cette raison que le PS prône le prétendu “front républicain” et retire ses listes là où le FN peut gagner. Si vous croyez que c’est parce qu’ils ont peur de la menace fasciste que fait peser le FN sur la France, vous n’avez décidément rien compris. Il suffit de jeter un coup d’oeil aux résultats du premier tour des régionales de 2015 pour s’apercevoir de l’intérêt de la manoeuvre pour le PS : si le FN n’existait pas et ne piquait pas autant de voix à la droite, le PS ne pourrait pas gagner la moindre région en métropole, pas même la Bretagne ! De la même façon, si la droite faisait alliance avec le FN, le PS aurait été écrasé partout. La seule et unique raison pour laquelle le PS a retiré ses listes, c’est qu’il souhaitait coût que coût préserver la diabolisation du FN et empêcher la droite de s’allier avec lui. En se retirant, le PS perdait 2 ou 3 régions, tandis que si la droite s’allie un jour avec le FN, il perdra tout. Faites le calcul, parce que je peux vous garantir qu’au PS, ils l’ont déjà fait depuis longtemps… Ce qui était vrai jusqu’à présent pour les socialistes sera vrai demain pour ce qui sortira de l’alliance qui s’annonce entre le mouvement de Macron et l’aile sociale-libérale du PS.
 
Non mais est-ce que vous pensez vraiment que Cambadélis croît un traître mot de ce qu’il raconte quand il explique que, entre autres conneries du même genre, le FN c’est le retour du Vichy ? Je suis sûr que, quand il est seuls avec ses amis, il doit bien se foutre de votre gueule ! C’est un ancien trotskiste de l’OCI, une organisation qui prônait l’entrisme dans les organisations concurrentes, notamment au PS. Si les gens connaissaient ne serait-ce qu’un tout petit peu l’histoire de l’OCI, ils sauraient que la morale en politique, il s’en tamponne le coquillart Cambadélis. C’est un repris de justice qui, entre autres choses (il a aussi été condamné dans l’affaire de la MNEF), a été condamné dans les années 1990 pour avoir bénéficié d’un emploi fictif au sein d’une société dirigée par un ancien dirigeant du FN (ce que Cambadélis savait pertinemment, puisque c’est l’un des meilleurs connaisseurs du milieu politique français, notamment de l’extrême-droite sur laquelle il a écrit un livre) qui gérait des foyers pour travailleurs immigrés qu’elle logeait apparemment dans des conditions déplorables. Est-ce qu’en dépit de tout cela vous croyez vraiment qu’il craint le retour du fascisme ? Il faut se réveiller !
 
Quant au Parti Communiste Français, jusque dans les années 1990, il était violemment opposé à l’immigration. Le maire communiste de Vitry-sur-Seine était allé jusqu’à faire détruire au bulldozer un foyer de travailleurs immigrés. Vous connaissez beaucoup d’élus FN qui ont fait ça ? Mais ça n’a pourtant jamais empêché le PS de s’allier au PCF et je n’ai jamais entendu Cambadélis ou qui que ce soit d’autre au PS nous expliquer que le PCF était un ramassis de fascistes. De la même façon, comme je l’ai déjà noté plus haut, personne ne parle jamais de ses compromissions avec les Allemands pendant la guerre avant l’invasion de l’URSS. C’est tout simplement que, contrairement au “front républicain”, à partir des années 1970, le PS n’avait aucun intérêt à diaboliser le PCF. Ce fut d’ailleurs une rupture avec son histoire, puisqu’avant le Congrès d’Épinay, la SFIO avait toujours refusé la moindre alliance avec le PCF. Un “front républicain” a bien existé dans les faits après 1945, mais il était dirigé contre le PCF !
 
Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, vous croirez peut-être Jospin, qui s’est exprimé très clairement sur la réalité de la “menace fasciste” au micro de France Culture il y a quelques années : “Pendant toutes les années du mitterrandisme nous n’avons jamais été face à une menace fasciste et donc tout anti-fascisme n’était que du théâtre. Nous avons été face à un parti, le Front National, qui était un parti d’extrême-droite, un parti populiste aussi, à sa façon, mais nous n’avons jamais été dans une situation de menace fasciste et même face à un parti fasciste.” Les gens qui croient aux inepties sur le péril fasciste que ferait peser le FN sur la France ne sont que les idiots utiles du PS. En effet, je peux vous garantir que les dirigeants du PS n’en croient pas un traître mot et qu’ils se foutent bien de la gueule des gens qui sont allés voter pour Chirac, un sac à merde qu’ils conchiaient, pour faire barrage à la “menace fasciste”.
 
Quant à la droite, ses dirigeants ne croient pas davantage à ce qu’ils racontent sur le FN que les dirigeants du PS. Ils jouent le jeu uniquement parce qu’il est trop tard pour s’allier avec le FN et qu’ils veulent éviter que leur électorat ne s’évapore complètement. Si vous lisez le programme commun du RPR et de l’UDF de 1990, et notamment ce que les dirigeants de ces partis disaient à l’époque sur l’immigration, vous verrez qu’à coté le programme de Marine Le Pen, c’est du pipi de chat. Or, à votre avis, qui étaient les dirigeants du RPR et de l’UDF à cette époque ? Réponse : en grande partie les mêmes que ceux des Républicains et de l’UDI aujourd’hui ! Juppé, par exemple, était alors secrétaire général du RPR. Le même Juppé qui, depuis quelques années, s’est reconverti en modéré et aime se montrer aux cotés de Tareq Oubrou avec qui il prône le “vivre-ensemble”, expliquait à l’époque avec les dirigeants du RPR et de l’UDF, dont Nicolas Sarkozy, qu’il y avait “incompatibilité entre l’islam et nos lois”. Mais, étrangement, je n’entends personne expliquer que Juppé, Sarkozy et compagnie sont des fascistes, ni même qu’ils étaient fascistes en 1990, avant de retrouver par miracle le chemin de la démocratie…
 
Je finis ce long billet par une remarque sur les absentionnistes et ceux qui leur reprochent d’être responsables de la nazification de la France s’ils ne vont pas voter. Je crois que j’en ai dit assez pour montrer que, s’il y a des cons dans cette histoire, ce sont plutôt ceux qui vont voter pour un mec qu’ils conchient parce qu’ils avalent la propagande du système politico-médiatique sur le “péril fasciste”. On est pas obligé d’être les idiots utiles du socialisme ou de son avatar macroniste. Si vous n’avez pas envie de voter pour Macron, vous n’avez qu’à restez chez vous ou aller à la pêche, ça vous évitera de faire une connerie. De toute façon, comme je l’ai expliqué après le premier tour, Le Pen ne gagnera pas. Mélenchon a parfaitement raison de ne pas appeler à voter pour Macron : c’est politiquement stupide et moralement inepte pour quelqu’un qui représente la gauche anti-libérale. (Je dis ça alors que, à l’exception des questions de politique étrangère, je suis en désaccord total avec Mélenchon sur la politique socio-économique et la question des institutions.) Quoi qu’il en soit, si vous insistez pour aller voter Macron afin de faire barrage à la “menace fasciste”, bien vous en prenne. Mais ne venez pas emmerder avec vos leçons de morale à la petite semaine ceux qui préfèrent aller à la pêche plutôt que d’aller voter parce qu’on leur expliquent que Hitler est aux portes du pouvoir.
MISE À JOUR : Plusieurs personnes qui ont par ailleurs trouvé mon article intéressant m’ont dit que la grossièreté de certains de mes propos nuisait à sa crédibilité. J’ai tendance à démarrer au quart de tour et, quand j’ai écrit cet article, j’étais assez remonté. Mais comme je crois qu’ils ont raison, j’ai modifié le texte en retirant les propos les plus grossiers. Je n’ai bien sûr pas changé le fond de mon propos d’un iota.

via Le mythe du péril fasciste ou comment faire voter les boeufs

Print Friendly, PDF & Email

Laisser un commentaire