Les demandeurs d’asile vont pouvoir travailler plus facilement
Le Conseil des ministres se penche mercredi sur le projet de loi sur l’asile et l’immigration. Dans un rapport remis au ministre de l’Intérieur, le député LREM, Aurélien Taché (33 ans), propose de permettre aux demandeurs d’asile de travailler plus vite et plus facilement. Cela avant même qu’ils ne soient fixés sur leur sort.
« À droite, le logiciel sur l’intégration est focalisé sur les devoirs et l’assimilation », explique-t-il au Parisien. « On demande aux étrangers de chanter La Marseillaise et de faire allégeance à la France. Tandis qu’à gauche c’est le contraire : l’étranger est pensé comme quelqu’un de faible qu’il faut protéger par des droits sociaux. Nous proposons une troisième voie construite sur l’autonomie des personnes ».
« La première chose que recherche un demandeur d’asile lorsqu’il arrive, ce n’est pas qu’on le mette dans un centre d’hébergement ou qu’on lui donne une allocation pour qu’on s’occupe de lui, c’est qu’on le laisse travailler », poursuit ce député passé par le Parti socialiste (PS).
RACCOURCIR LES DÉLAIS
Dans son rapport, le député de la majorité propose que les demandeurs d’asile puissent commencer à travailler six mois après l’enregistrement de leur dossier, contre neuf actuellement. Un délai qui correspond à l’objectif que s’est fixé le gouvernement dans son « projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif ». Si le demandeurs n’a pas de réponse au bout de ces six mois, il pourra donc commencer à travailler.
« Il faut être cohérent, soit on arrive à avoir une réponse pour l’asile en six mois comme on s’y engage dans la loi, soit on ne prive plus la personne du droit de travailler », explique Aurélien Taché, ancien apprenti plombier au Parisien. Et pour les demandeurs finalement déboutés après avoir trouvé un emploi ? « Ils seraient renvoyés dans leurs pays après avoir travaillé de façon temporaire », répond-il, insistant sur le fait que des dizaines de milliers d’emplois ne trouvent pas preneurs dans certains secteurs de notre économie, comme le bâtiment.
La majorité « trop contente de se retrouver enfin à l’unisson après des mois de tensions avec l’exécutif, jugé trop dur sur la question migratoire », selon Le Parisien, devrait soutenir cette proposition. Le projet de loi présenté par le gouvernement devrait par ailleurs doubler la durée maximale de rétention à 90 jours et restreindre les possibilités de recours.
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