LES HUILES « RAFFINÉES » sont-elle favorables pour la santé ?

C’est vers 1940 que la technique d’extraction de nos huiles alimentaires a subi une modification importante : on est alors passé de la pression à froid à la pression à chaud avec l’emploi de solvants chimiques.

Le nombre des dépressions, qui sont l’une des conséquences d’une alimentation pauvre en certains acides gras, a considérablement augmenté à partir de la Seconde Guerre mondiale, soit pratiquement en même temps que le changement du mode d’extraction des huiles végétales qui en a altéré la qualité biochimique.

Pour extraire le maximum d’acides gras des oléagineux, on les chauffe et on utilise des solvants chimiques, ce qui permet de récupérer pratiquement 100% des lipides contenus dans les graines productrices d’huile, alors qu’en première pression à froid l’on n’obtient qu’environ 30 à 50%. L’extraction à chaud se fait entre 160° et 200° C. On ajoute un solvant chimique : l’hexane.

C’est un dérivé bon marché du pétrole, un solvant organique voisin du benzène que l’on ne peut éliminer complètement et dont des traces subsisteront dans l’huile commercialisée.

On traite ensuite l’huile par l’acide phosphorique et on la neutralise par la soude caustique. Sa décoloration s’opère au charbon et à la terre activée à l’acide sulfurique. Après quoi, on déodorise à la vapeur chauffée entre 220 et 300° C, ce qui fait monter la température de l’huile monte entre 150 et 170°C. Enfin, avant leur commercialisation, on recolore l’huile couleur jaune d’or grâce des colorants synthétiques de la famille E 100 à E 163.
Conséquences du chauffage et du raffinage des corps gras

Le grand public considère en général les huiles comme un aliment d’appoint, porteur de calories et fournissant de l’énergie par sa combustion à l’intérieur de l’organisme. Ainsi, dans l’esprit des gens, puisqu’il est destiné à brûler, peu importe que cet aliment soit mort ou vivant !

Cependant, plus la science avance, plus elle se rend compte qu’en réalité il en va tout autrement et que les conséquences des transformations subies par les corps gras s’avèrent très graves pour la santé.

D’après le docteur Kousmine, ces huiles raffinées sont devenues des aliments dévitalisés, morts, dépourvus des facteurs nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme, au renouvellement de nos tissus et de nos fonctions cognitives.

En parlant des acides gras, le docteur David Servan-Schreiber compare le cerveau à un moteur de haute performance conçu pour fonctionner avec une essence raffinée, alors que nous le faisons tourner avec du diesel de mauvaise qualité … Les composés biochimiques contenus à l’état naturel dans les huiles végétales se déforment sous l’influence de la chaleur et deviennent biologiquement inactifs. On assiste à des phénomènes de « craquage », de décomposition, d’oxydation des corps gras.

C’est pourtant ces huiles raffinées, qui n’ont plus rien à voir avec celles contenues dans la graine d’origine, que la plupart d’entre nous consomment !

Aussi aberrant que cela puisse paraître, nous mettons en général dans nos véhicules de l’huile de bien meilleure qualité que celle que nous utilisons pour nous régénérer et contribuer au bon fonctionnement de notre organisme.

Il est impératif de proscrire et d’écarter sans délai toutes ces huiles chimiques industrielles, en présentation unitaire ou en mélange, ainsi que leurs dérivés (comme les margarines, les sauces, les mayonnaises, les produits allégés et divers aliments) qui en comportent en proportion plus ou moins importante.

Il existe un paradoxe : toutes ces huiles raffinées favorisent le « mauvais » cholestérol en excès, et donc les maladies cardio-vasculaires, alors qu’au départ les acides gras qu’elles contiennent (notamment dans l’huile de noix ou de colza) peuvent être considérés comme de bons régulateurs du cholestérol.

Pour tous ceux qui sont attentifs à leur santé, ne consommer que des huiles vierges de première pression à froid et d’origine biologique est impératif.

Il est fortement recommandé, lors le l’utilisation d’huile pour les repas, de ne pas les chauffer ou très peu.

Il faut également souligner que les fritures et les cuissons au four altèrent considérablement les corps gras. Au moins 3 formes de transformation se produisent dans les corps gras sous l’action de la chaleur et du raffinage :

1• En cas de saturation avec captation d’hydrogène, il se produit une hydrogénation, donc une transformation en acide stéarique C18 : 0.

2• En cas de saturation avec captation d’oxygène, on observe la formation de radicaux libres après rupture moléculaire.

3• En l’absence de saturation, mais sous l’action de la chaleur, la molécule pivote autour de la double liaison en position trans-athérogène ; cette molécule a la même formule chimique que l’acide oléique, mais possède des propriétés très différentes et antiphysiologiques. Il s’agit de l’acide élaïdique que l’on désigne par : C18 : 1 trans (n-9), ou trans-oméga 9.

À l’état naturel, les acides gras sont de forme « cis » et sont bénéfiques pour la santé. À l’état chauffé ou raffiné, ils sont de forme « trans » et se révèlent dangereux pour la santé. Bien qu’ils soient identiques sur le plan géométrique (isomères), ils deviennent très différents sur le plan des propriétés biochimiques.

Les acides gras ainsi transformés ne pourront plus assurer l’étanchéité des membranes cellulaires. Ils favoriseront donc une déshydratation cellulaire et un ralentissement probable de son fonctionnement, ce qui se traduit par une sorte « d’apathie cellulaire ». Ce manque d’étanchéité facilitera l’entrée d’agresseurs microbiens ou chimiques à l’intérieur de la cellule.

La carence en vitamine F (ou acide gras polyinsaturé) se manifeste, entre autres, par des infections banales récidivantes ou chroniques été comme hiver, telles que des rhumes interminables ou des sinusites chroniques.

Cette porosité cellulaire excessive peut favoriser les allergies et les problèmes de peau.

Il arrive qu’une sécheresse anormale gagne tout le corps, en commençant par les pieds et les jambes. On peut aussi constater l’apparition d’eczéma, d’urticaire, de problèmes ORL (rhume des foins, asthme bronchique, etc.).

Dans la littérature relative aux corps gras, on rencontre de temps à autre le terme « acide linoléique conjugué » (CLA) qui désigne un ensemble d’acides gras « trans » obtenus par biohydrogénation de l’acide linoléique.

Malgré les vertus que certains lui accordent, son procédé de fabrication devrait inciter à la prudence, au niveau de sa consommation. Les sources d’acides gras « trans » non favorables à la santé, à consommer avec modération, sont principalement :

  • les produits industriels contenant des huiles ou des corps gras hydrogénés ou raffinés ;
  • les produits laitiers UHT ou pasteurisés ;
  • les viennoiseries, les croissants, les pains au chocolat, etc. ;
  • les pâtisseries, les gâteaux, les biscuits ;
  • les barres chocolatées ;
  • les pizzas et les plats préparés en général ;
  • toutes les huiles du commerce lorsqu’il n’est pas précisé sur la bouteille : « Huile vierge de première pression à froid » (qui sont à choisir de préférence d’origine biologique) ;
  • les margarines en général.

La forme « trans » est rarement présente dans la nature. Les acides gras « trans » sont soit d’origine biologique, soit d’origine industrielle.

Dans le premier cas, ils sont obtenus par biohydrogénation partielle de l’acide linoléique et linolénique sous l’effet des enzymes des bactéries présentes dans le rumen (premier estomac des ruminants aussi appelé « panse ») ; dans le second cas, ils sont obtenus par hydrogénation catalytique au cours du raffinage des graisses.

Ces acides gras se trouvent donc dans les produits laitiers, la graisse et la viande de boeuf et de mouton. Au niveau des membranes, ils jouent le rôle des acides gras saturés. Ils ne peuvent être désaturés par les enzymes delta désaturases.

Eric Darche

via LES HUILES « RAFFINÉES » sont-elle favorables pour la santé ?

Print Friendly, PDF & Email

Laisser un commentaire