L’Espagne annule un contrat de vente d’armes avec l’Arabie saoudite
Le nouveau gouvernement socialiste espagnol se désengage d’un contrat gênant négocié par son prédécesseur : le royaume ibérique devait vendre pour 1,8 milliard d’armes à l’Arabie saoudite, impliquée dans le conflit sanglant du Yémen.
Le 4 septembre, le ministère espagnol de la Défense a confirmé renoncer à un contrat de vente d’armes à l’Arabie saoudite : le royaume ibérique craint que les bombes vendues à la monarchie du Golfe ne servent dans le conflit qui fait rage au Yémen depuis 2014.
A l’instar d’Amnesty international, des ONG dénoncent régulièrement les ventes d’armes des puissances occidentales à Riyad et ses alliés dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts (10 000 selon un rapport de l’ONU d’août 2016, près de 50 000 selon un décompte indépendant cité par le Washington Post en août 2018) dont de nombreux civils et poussé 8,4 millions de personnes au bord de la famine, selon l’ONU.
Selon les informations de la chaîne espagnole Cadena Ser, le ministère espagnol de la Défense a entamé un processus de désengagement concernant un contrat signé entre le gouvernement espagnol précédent et la monarchie du Golfe en 2015. Sont particulièrement visés par cette démarche les 400 missiles à guidage laser qui devaient être livrés à l’Arabie saoudite selon ce contrat.
Un manque à gagner colossal pour un objectif humanitaire
Selon les informations de Cadena Ser, ces armements étaient destinés à être utilisés pour bombarder le Yémen où des cibles civiles auraient à nouveau couru un grave danger.
Toujours selon cette même source, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez arrivé au pouvoir en juin devra rembourser la somme de 9,2 millions d’euros à l’Arabie saoudite. Mais le manque à gagner sera aussi très conséquent pour l’Espagne qui devait vendre pour 1,8 milliard d’euros d’armes à la monarchie saoudienne.
Le 1er septembre, la coalition emmenée par Riyad au Yémen a admis des «erreurs» après une enquête sur le raid aérien conduit le 9 août dans le nord du Yémen. Mansour Ahmed al-Mansouar, l’un des membres de la commission d’enquête mise en place par la coalition, a concédé que la frappe, condamnée par la communauté internationale, était «injustifiée». 40 enfants ont été tués dans ce raid. Le rôle de l’Arabie saoudite dans les bombardements au Yémen est régulièrement pointé du doigt par les organisations humanitaires, qui reproche au royaume wahhabite de prendre pour cible les civils.
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