[No News] Témoignage des snipers du massacre du Maïdan : « Les ordres venaient de l’opposition »

Je vous propose aujourd’hui la traduction que nous avons réalisée ce week-end (merci aux volontaires – surtout à Clément, ainsi qu’ à JMB) d’un incroyable reportage passé le 15/11 dans l’émission Matrix de la chaîne de télévision italienne Canale 5 – sorte d’Envoyé spécial sur une des grandes chaînes de télévision italiennes – qui indique avoir retrouvé des snipers qui ont tiré sur les gens à Maïdan, et qui déclarent que c’était à la demande de l’opposition pour semer le chaos.

Nous resterons relativement prudents à ce stade, ceci restant au conditionnel, mais ceci nécessiterait du coup un enquête urgente et approfondie de la Justice et des grands médias – du moins s’ils ne veulent pas alimenter le “complotisme”, d’autant que, depuis 5 jours, aucun grand média n’a repris ces informations, à l’exception du grand journal italien Il Giornale, dans un texte que nous avons aussi traduit (voir ci-après).

Rappelons aussi que nous parlons ici du massacre du 20 février (82 morts ce jour là). Les forces de l’ordre ont aussi tiré à d’autres moment sur des émeutiers armés, généralement quand eux-même leur tiraient dessus.

Bel exemple du vrai problème qui nous frappe régulièrement : non pas des Fake news, mais des No news des grands médias, qui empêchent de bien comprendre les problèmes.

J’aimerais la traduire en russe et ukrainien au plus vite, ainsi qu’en anglais et allemand. Nous avons besoin de volontaires pour ces quatre langues. Merci de nous contacter ici.

Voici donc ce reportage diffusé le 15/11/17 sur Canale 5 :

(voir sur Dailymotion)

Verbatim du reportage précédent de Canale 5 (si vous n’avez pas vu la vidéo) :

Il y a quatre ans, le 20 février 2014 sur la place de l’Indépendance à Kiev en Ukraine, 80 manifestants ont été tués par de mystérieux tireurs d’élite.

Deux jours après, Ianoukovytch, le président ukrainien pro-Poutine pro-russe, doit fuir, le régime ukrainien change et les rebelles prennent le palais présidentiel et le pouvoir.

Que s’est-il passé depuis ? Avons-nous échappé à une guerre européenne due à l’ingérence russe dans les affaires ukrainiennes ? Et surtout, nous, Européens, nos entreprises le constatent tous les jours,nous payons le prix d’un embargo qui, depuis ce moment-là, est dirigé contre la Russie.

Ce soir, grâce à Gian Micalessin, nous vous montrons un documentaire à couper le souffle. C’est un scoop international. Gian Micalessin a retrouvé trois personnes, trois tireurs d’élite, trois responsables de ces morts qui, vous le verrez dans le documentaire, n’étaient pas pro-russes, mais étaient en contact avec des officiels et des militaires américains.

“Que s’est-il passé ? Quelqu’un a été touché ! Je n’arrive pas à y croire. C’est arrivé ici même… Un homme à côté de moi a été touché !”

“C’était à l’aube. J’ai entendu le bruit et le sifflement des projectiles. Un homme a été touché à la tête par un tireur d’élite !”

Ils nous avaient donné l’ordre de tirer tant sur les policiers que sur les manifestants, sans distinction.

D’où viennent les tirs ? Les tirs provenaient de l’intérieur de l’hôtel Ukraine.

Gian Micalessin, reporter de guerre. — Bonsoir, où les avez-vous rencontrés ? — Je les ai rencontrés après un an de recherches, deux d’entre eux à Skopje, la capitale de la Macédoine, un troisième dans un autre pays d’Europe de l’Est qu’on m’a demandé de ne pas révéler.

— Donc c’étaient des pro-rebelles ? — C’étaient des Géorgiens envoyés par leur président géorgien de l’époque, Saakachvili, pour prendre part à l’opposition ukrainienne. [Ndt : c est sans doute une elipse du commentateur, Saakachvili n’était plus président à l’époque]

— Donc ce n’étaient pas des Russes qui ont tiré, c’est bien ça, votre thèse ? — On n’a jamais accusé les Russes d’avoir tiré, seulement d’avoir soutenu le gouvernement qui aurait tiré sur les manifestants.

Mais cette thèse ne tient plus debout selon ces 3 témoignages. Regardez le témoignage.”

Depuis 3 mois, la place Maïdan, au coeur de la capitale ukrainienne, est occupée par les manifestants qui demandent au gouvernement du président Viktor Ianoukovytch de signer l’accord d’association
à l’Union européenne. Le matin du 18 février, les heurts se font plus sanglants. On compte déjà une trentaine de morts. Le pire arrive le matin du 20 février. Un groupe de mystérieux tireurs ouvre le feu
sur les manifestants et les policiers. En quelques heures, on compte environ 80 cadavres. Le lendemain, Ianoukovytch fuit à l’étranger. Le 22 février, l’opposition prend le pouvoir. Mais qui a tiré sur
la foule et les policiers ?

Jusqu’à ce jour, la thèse officielle parle d’un massacre ordonné par le gouvernement pro-russe. Cette thèse apparaît rapidement très douteuse. Le premier à la contester est le ministre des Affaires étrangères estonien Urmas Paet. Après son retour d’un séjour à Kiev effectué seulement 5 jours après le massacre, Paet transmet à la commissaire des Affaires étrangères de l’UE Catherine Ashton les révélations d’une docteure ukrainienne qui a examiné les cadavres de la place Maïdan. La conversation téléphonique interceptée et diffusée par les médias est déconcertante.

“Ce qui est assez inquiétant… Olga le dit aussi, c’est que toutes les preuves montrent que les personnes tuées par les tireurs, de part et d’autre, à la fois chez les policiers et les gens dans la rue, ont été tuées par les mêmes tireurs embusqués… Bien sûr, c’est… Oui, mais… Ensuite, elle m’a aussi montré des photos. Elle parle en tant que médecin, elle dit que l’écriture est la même, le type de balles est le même. Et ce qui m’inquiète vraiment, c’est que maintenant, la nouvelle coalition refuse d’enquêter sur ce qui s’est vraiment passé, et qu’il y a une conviction de plus en plus forte que derrière les tireurs embusqués, il n’y avait pas Ianoukovytch mais quelqu’un de la nouvelle coalition…”

Nous avons rencontré quelques membres d’un groupe qui ce jour-là a ouvert le feu sur la foule. Ce sont des Géorgiens, mais à l’époque, en février 2014, ils étaient parmi les manifestants qui occupaient la place Maïdan et l’hôtel Ukraine.

L’histoire commence à Tbilissi par de nombreux acteurs cachés en coulisses. Le premier, l’ancien président géorgien Mikheïl Saakachvili, a participé en août 2008 à une guerre brève mais sanglante avec la Russie de Vladimir Poutine. Le second est son conseiller militaire, Mamuka Mamoulachvili. Envoyé à Kiev pour appuyer les manifestations de la place Maïdan, il deviendra commandant d’une unité de volontaires géorgiens engagés dans les affrontements avec les insurgés pro-russes du Donbass.

La première rencontre a eu lieu avec Mamoulachvili. “Nous nous sommes présentés à 25 dans le bureau du mouvement national, et sur les 25, 10 ont signé. Vous voyez ceci ? C’est une pièce d’identité à mon nom. C’était le laissez-passer d’une unité composée d’anciens policiers et personnel militaire. Elle était structurée comme une unité militaire. De fait, c’était un service de sécurité. Il avait été créé par Mikheïl Saakachvili. Nous devions aller en Ukraine. Nous n’avions pas le choix”.

Dans un autre pays de l’Europe de l’Est qu’on nous a demandé de ne pas révéler, nous avons rencontré Alexander. Comme les deux autres, lui aussi vient de Géorgie, et comme les deux autres, il a aussi pris part
aux événements tragiques de la place Maïdan. Lui aussi a fait partie des services de sécurité de Saakachvili, et avant cela il a été tireur d’élite dans l’armée géorgienne. C’est pour cette raison qu’il a été choisi par Mamuka Maoulachvili.

“Mamuka m’a d’abord demandé si j’étais vraiment tireur d’élite dans l’armée géorgienne. Alors si c’est vrai, me dit-il, tu dois aller à Kiev. Le 15 janvier, nous sommes partis. Dans l’avion, j’ai
reçu mon passeport et un autre passeport avec ma photo mais avec un nom et un prénom différents. Puis ils nous ont donné 1 000 dollars a chacun avec la promesse de nous en donner encore 5 000 par la suite. Nous devions nous occuper des provocations. C’était nous qui devions provoquer les Berkout, les forces spéciales de la police. Notre rôle était de les provoquer afin de les pousser contre la foule. Vers le 15 et le 16 février, la situation a commencé à devenir chaque jour de plus en plus grave. Désormais tout était hors de contrôle, et on commençait à entendre les premiers tirs. Avec la montée des tensions, de nouveaux protagonistes sont apparus. Un jour, vers le 15 février, Mamoulachvili est venu en personne dans notre tente. Il y avait avec lui un autre homme en uniforme. Il nous l’a présenté et a dit que c’était un instructeur, un militaire américain.”

L’américain s’appelle Brian Christopher Boyenger. C’est un ancien officier et tireur d’élite de la 101e division aéroportée des États-Unis. Après Maïdan, il se déplacera sur le front du Donbass, où il combattra dans les rangs de la Légion géorgienne. “Nous étions toujours en contact avec ce Brian, qui était un homme de Mamoulachvili. C’était lui qui nous donnait les ordres. Moi, je devais suivre toutes ses instructions.”

Les premiers soupçons de la présence d’armes à feu dans les rangs des manifestants impliquent Sergueï Pachinski, un leader de la place Maïdan, devenu ensuite président du Parlement de Kiev. Le 18 février, est apparu du coffre d’une voiture arrêtée par les manifestants un fusil mitrailleur avec une lunette de précision. Quelques secondes après, Pachinsky est arrivé et a demandé qu’on laisse passer cette voiture. Le 1er avril, les militants du groupe d’extrême droite Pravy Sektor quittent Kiev, en emportant d’étranges sacs dans lesquels, prétendent-ils, se trouvent des instruments de musique.

“À cette époque, tous les chefs de l’opposition se trouvaient régulièrement à l’hôtel Ukraine. Pachinski et trois autres personnes, parmi lesquelles se trouvait aussi Parassiouk, ont apporté à l’hôtel les sacs avec les armes. Ce sont eux qui les ont aussi apportées dans ma chambre.” Ce Parassiouk, reconnu par Koba, est Volodimir Parassiouk, un des leaders de la manifestation de la place Maïdan. Quelques jours plus tard, il deviendra célèbre en lançant un ultimatum menaçant de destituer manu militari le président Viktor Ianukovytch. “Si avant demain 10 heures, vous ne demandez pas officiellement la démission de Ianoukovytch, nous vous attaquerons avec des armes… C’est juré !”

Lorsqu’est arrivé Mamoulachvili, je lui ai également demandé « — Qu’est-ce qui se passe ? À quoi servent ces armes ? Tout va bien ? » « — Koba, les choses sont en train de se compliquer, nous devons commencer à faire feu », m’a-t-il répondu. « Nous nous ne pouvons pas attendre des élections présidentielles anticipées. » J’étais là, à l’hôtel Ukraine. Le 18 février, quelqu’un a apporté des armes dans ma chambre. Dans cette chambre, il y avait deux Lituaniens avec moi. Ce sont eux qui ont pris les armes.

Mamoulachvili est arrivé à l’hôtel et nous a expliqué qu’il y aurait une fusillade, à un autre endroit, le matin suivant. Il n’était pas seul, il était avec Brian. Avec eux, il y avait aussi une autre personne que je ne connaissais pas. Si je me souviens bien, cela devait être le 15 ou le 16 février. Pachinski nous a ordonné de rassembler nos affaires, et nous a emmené dans le palais du Conservatoire. Je suis entré dans le palais
avec l’ensemble de mon groupe. Pachinski est arrivé avec d’autres personnes. Tous étaient masqués. En voyant leurs sacs, j’ai compris tout de suite qu’ils étaient armés. Ils ont sorti les armes de leurs sacs et les ont distribuées aux groupes présents.

Seul Pachinski s’exprimait. C’est lui qui donnait les ordres. Il nous expliqua que les Berkout, les forces spéciales de la police, risquaient de donner l’assaut au bâtiment. Il disait que nous devions résister coûte que coûte. On ne nous avait pas dit qu’il fallait tuer des personnes. Nous devions tirer afin de créer du chaos et de la confusion.”

“Bon sang, tu as entendu ? Ce sont des tirs ! Sois prudent ! Il y a un autre blessé. Ces fils de p….. sont en train de tirer ! De là-bas, de là-bas. — De l’hôtel Ukraine, c’est ça ? — Oui, de cette terrasse. Les salauds, ils sont en train de nous tirer depuis l’hôtel Ukraine. Bang ! Puis un autre Bang, comme ça. Un tir puis une pause. Ça venait de l’autre côté de l’hôtel.”

“À ce moment-là, j’ai entendu des tirs qui venaient de la chambre d’à côté. Au même moment, les Lituaniens ont ouvert la fenêtre. L’un d’eux a tiré par la fenêtre tandis que l’autre l’a refermée après. Je ne réussissais pas à comprendre ce qui se passait. Pachinski criait à tout le monde de se tenir prêts, de prendre les armes et le reste du matériel. Alors on s’est tous levés et on lui a donné les instructions. Nous devions tirer par à-coups de deux ou trois. Nous avons tous commencé à tirer deux ou trois coups à la fois. Pachinski se déplaçait d’un groupe à l’autre, et il y avait toujours près de lui cet homme plus jeune, celui qui s’appelait Parassiouk. Nous n’avions pas vraiment le choix, on nous avait donné l’ordre de tirer soit sur les Berkout, la police, soit sur les manifestants, sans faire de différence. C’est pour cela que j’étais complètement terrifié et stupéfait. Alors que depuis les étages supérieurs de l’hôtel Ukraine on tire sur la foule, les manifestants de la place Maïdan se sont réfugiés dans l’hôtel. C’est ainsi que les victimes se sont retrouvées à côté de leurs assassins. À l’intérieur, c’était un tel chaos qu’on ne comprenait même pas qui était qui. Il y avait plein de gens.”

Dans le salon recouvert de cadavres, de sang et de blessés, une caméra filme des hommes armés qui s’éloignent après avoir tiré sur la foule. “C’était un cauchemar, c’était terrible. Quand nous sommes sortis de l’hôtel Ukraine, dans la rue, il y avait des incendies et des policiers blessés. Il y avait des scènes terrifiantes. Nous avons abandonné les armes là. L’ordre était de tout laisser et de partir, de quitter le bâtiment le plus vite possible. On entendait des cris, il y avait des morts et tout autour beaucoup de blessés.

Ma première et seule pensée a été de m’en aller rapidement avant que je sois repéré, autrement ils m’auraient réduit en pièces sur place. Quelqu’un criait déjà qu’il y avait des tireurs. Je savais bien de quoi ils parlaient. Et puis j’ai vu des morts, tous ces blessés qu’on emportait et j’ai repris mes sens. À ce moment-là je n’avais pas encore réalisé, je n’étais pas prêt. Mais après j’ai compris. Nous avions été utilisés. Utilisés et piégés. La décision de parler, de tout raconter, je ne l’ai pas prise tout de suite. Elle a mûri lentement avec le temps. En vérité, il n’y a aucun motif pour m’inculper. On ne peut m’accuser de rien selon les bases légales de mon pays. Et de toute façon je suis un soldat, je n’ai peur de rien, pas même de mourir.”

“— Ton scoop, Gian Micalessin, montre que ce sont elles, les fake news, les fables selon lesquelles c’est la révolution de la place Maïdan qui a fait sauter le méchant président pro-russe sans les armes et par les réseaux sociaux. C’est une tout autre histoire qui s’est passée sur cette place”. “— Malheureusement cette fake news, comme tu dis, était la vérité officielle, cette vérité officielle qu’on nous a servi pendant au moins quatre ans, et qui nous a coûté très cher à nous, les Italiens. Embargo, et risque de guerre”. “— Mais alors, derrière ces tireurs que tu as rencontrés, qui disent ne pas avoir peur pour leur vie parce que ce sont des soldats, en réalité, comment peut-on croire qu’ils n’avaient pas compris, naïvement, avoir été les instruments d’une révolte qui ne leur appartenait pas ?”

“— Eh bien, ils pensaient seulement accomplir un travail. Il y a eu une révolution semblable, la soi-disant révolution rose en Géorgie, à laquelle ils participèrent sous les ordres de Saakachvili. Celle-là s’est conclue
de manière pacifique. Donc ici aussi ils ont pensé jusqu’au 18 et 19 qu’ils n’auraient pas à prendre les armes, que tout pouvait se dérouler comme une simple révolte. Ces jours-là, clairement, quand la médiation européenne a décidé de faire des élections anticipées pour voir ce que voulait le peuple, les chefs de l’opposition en décidèrent autrement.”

“— De massacrer leur propre peuple pour créer une révolte ?” “— C’est ce qu’ils nous apprennent dans ce film”. “— Incroyable, vraiment. Merci Gian Micalessin”. “— Merci à vous.”

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La version des Snipers sur le massacre de Kiev : « Les ordres venaient de l’opposition »

Source : Gian Micalessin, Il Giornale, 15/11/2017

« Ils ont tous commencé à tirer deux ou trois coups à chaque fois. Cela à duré de 15 à 20 minutes. Nous n’avions pas le choix. On nous a donné l’ordre de tirer tant sur la police que sur les manifestants sans faire de différence. »

« J’étais totalement stupéfait. » C’est ainsi que le Géorgien Alexander Revazishvilli se remémore la fusillade tragique du 24 février 2014, à Kiev quant un groupe de mystérieux tireurs ouvrirent le feu sur la foule et sur les policiers, massacrant plus de 80 personnes. Ce massacre a horrifié le monde et changé le destin de l’Ukraine en forçant la fuite du président pro-russe Viktor Ianoukovytch accusé d’avoir organisé la fusillade. Mais ce massacre a également changé le destin de l’Europe et de notre pays en déclenchant la crise menant aux sanctions contre la Russie de Poutine. Sanctions qui sont revenues en boomerang sur l’économie italienne.

Les confessions de Revazishvilli et des deux autres Géorgiens – recueillies par l’auteur du document « Ukraine, les vérités cachées » diffusée ce soir à 23h30 sur Matrix, Canal 5 – révèlent une toute autre vérité bien déconcertante. Celle d’un massacre ourdi et exécutée par la même opposition qui a accusé Ianoukovytch et ses alliés russes.

Revazishvilli et ses deux compagnons – rencontrés et interviewés dans le documentaire – sont un ancien membre des services de sécurité de l’ex-président géorgien Mikheil Saakachvili et deux ex-militants de son propre parti. Recrutés à Tbilisi par Mamuka Mamulashvili, le conseiller militaire de Saakashvili, ils sont chargés d’appuyer – avec d’autres volontaires géorgiens et lituaniens – les démonstrations en cours à Kiev, moyennant une prime de cinq mille dollars chacun.

Munis de faux passeports, ils arrivent en Ukraine pour coordonner les démonstrations et pour provoquer la police ukrainienne, initialement sans utiliser d’armes. Celles-ci entreront en scène le 18 février et seront distribuées entre les différents groupes de Géorgiens et de Lituaniens par Mamulashvili et par d’autres dirigeants de l’opposition ukrainienne. « Chaque sac contenait trois ou quatre armes, il y avait des pistolets Makarov, des fusils mitrailleurs AKM, des carabines ainsi que des paquets de cartouches ». Le lendemain Mamulashvili et les chefs des protestataires expliquent aux volontaires qu’ils devront affronter un assaut de la police dans le palais du conservatoire et dans l’hôtel Ukraïna.

On leur explique que, dans ce cas, il faudra tirer sur la place et semer le chaos. Mais un des protagonistes reconnait avoir reçu une autre explication plus exhaustive. « Quand Mamulashvili est arrivé, je le lui ai également demandé. Si les choses se compliquent, alors nous devrons commencer à tirer » – m’a-t-il répondu. « Nous ne pouvons pas aller aux élections présidentielles anticipées. Mais sur qui devons-nous tirer ?, lui ai-je demandé. Il m’a répondu que le qui et le où n’avaient pas d’importance, il fallait tirer partout afin de créer le chaos ».

Cela n’avait pas d’importance si nous tirions sur un arbre, une barricade ou sur ceux qui lançaient des cocktails molotov. Un autre volontaire le confirme : ce qui comptait était de semer la confusion. « J’entendais des hurlements », confesse Alexander – il y avait de nombreux blessés. Ma seule préoccupation était de partir aussi vite que possible avant qu’ils ne me détectent. Autrement, ils m’auraient mis en pièces. Quelqu’un criait déjà qu’il y avait des tireurs d’élite. Quatre ans après les faits, Alexander et ses deux compagnons disent n’avoir pas encore reçu la moindre récompense, raison pour laquelle ils ont décidés de dire la vérité sur ceux qui les ont utilisés et abandonnés. « Sur le moment je n’ai pas réalisé. Je n’étais pas prêt. Puis j’ai compris. Nous avons été utilisés et piégés. »

Source : Gian Micalessin, Il Giornale, 15/11/2017

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Comme rappelé dans le reportage, ce n’est pas la première fois que ce scandale “d’attaque sous faux drapeau” à Maïdan ressort.

Nous avions ainsi présenté sur ce site en mars et avril 2014 :

1/ L’interception d’une communication en off entre un ministre estonien sur place, relatant les doutes à Catherine Ashton :

2/ ce beau reportage de la télévision allemande ARD :

3/ On a appris mi-mai 2014 que la plupart des balles mortelles ne venaient pas des forces de police et que la plupart des preuves (armes, balles, douilles, documents) avaient été perdues ou volées. (Source).

J’indiquais “À ce stade de manipulation, il est quasi certain que des snipers putschistes ont tiré à la fois sur les forces de l’ordre et sur les manifestants désarmés, et sont responsable d’une bonne partie des décès.”…
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Au niveau des propagandes, on se rappellera ceci :

Pour “l’enquête sur les violences qui ont frappé le pays”, on repassera, donc…

Tout s’explique : François Hollande avait une connexion mentale directe avec le peuple ukrainien et connaissait ses aspirations (pas de bol, il était président de la France…)

2 mars 2014, BHL, deuxième adresse au Maidan

Peuple du Maidan !

Vous avez, à mains presque nues, fait reculer les miliciens Berkout.

Vous avez, seuls ou presque, mis en fuite Ianoukovitch.

Vous avez, avec un sang-froid digne des grands peuples, infligé une défaite historique à la tyrannie.

Et donc vous êtes, non seulement des Européens, mais les meilleurs des Européens.

Européens vous l’êtes, certes, par l’histoire ; mais aussi, désormais, par le sang versé.

Européens vous l’êtes, certes, parce que vous êtes les fils de Voltaire, de Victor Hugo et de Taras Chevchenko ; mais vous l’êtes aussi parce que, pour la première fois, ici, sur le Maidan, des jeunes sont morts avec, entre les bras, le drapeau étoilé de l’Europe.

On a voulu vous calomnier.

On a dit que vous étiez les continuateurs de la mémoire noire de l’Europe. Eh non ! C’est le contraire ! Ces vertus de résistance qui font le génie de l’Europe et qu’un grand Français, le Général de Gaulle, a portées à leur sommet, c’est vous qui les incarniez pendant ces journées sanglantes ; et le national-socialisme, l’antisémitisme, le fascisme qui furent la honte de notre continent étaient du côté de vos ennemis.

Je m’incline devant vos morts.

Je m’incline devant votre bravoure et vous dis plus que jamais : « bienvenue dans la Maison commune ». (Source)

La longue “martyrologie” des lecteurs du Monde

Une pièce de plus dans la longue “martyrologie” de l’information en France… (avec Piotr Smolar, envoyé spécial du Monde en Ukraine au moment des faits)

via » [No News] Témoignage des snipers du massacre du Maïdan : « Les ordres venaient de l’opposition »

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