Bonjour à tous. Merci d’être ici. Je voudrais parler brièvement de la situation, vous présenter une mise à jour sur la situation au Venezuela, une mise à jour sur l’activité américaine en relation avec le Venezuela. Ces derniers jours, les Vénézuéliens ont été littéralement plongés dans les ténèbres du fait d’une panne d’électricité massive. Des patients meurent en attente de traitement dans les hôpitaux, la nourriture pourrit, les réseaux de télécommunication s’effondrent complètement.
Cela vaut la peine de nous attarder une minute sur ce qui a conduit à cette situation. Nicolas Maduro a promis aux Vénézuéliens une vie meilleure dans un paradis socialiste. Il a tenu ses promesses pour ce qui est du socialisme, dont il a été maintes fois prouvé qu’il conduit inévitablement à la ruine économique. Pour ce qui est du paradis, on en est loin. Il suffit d’examiner les faits. La Banque mondiale classe l’environnement des affaires au Venezuela au 188ème rang sur 190 pays. Il n’y a que la Somalie et l’Érythrée dont les résultats sont encore plus mauvais. Ce n’est pas le fait des États-Unis. Ce sont les expropriations de terres et d’usines qui en sont la cause. La production agricole a chuté de 70 % depuis 2006, la production manufacturière de 75 % et la production de pétrole de moitié depuis la prise de pouvoir de Maduro en 2013. Tout cela n’a rien à voir avec les États-Unis. C’est le fait de Maduro.
Un mois de nourriture pour un Vénézuélien moyen coûte à une famille plus de 100 fois le salaire minimum mensuel. Près de 70 % des hôpitaux vénézuéliens manquent de médicaments de base. Plus de 90 % des Vénézuéliens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Tout cela à cause du socialisme de Maduro. Mais il ne faut pas oublier le rôle central que Cuba et la Russie ont joué et continuent de jouer pour ébranler les rêves démocratiques du peuple vénézuélien et nuire à son bien-être.
Commençons par Cuba. Aucune nation n’est plus responsable de la mort et de la misère quotidienne des Vénézuéliens ordinaires, y compris des militaires vénézuéliens et de leurs familles, que les communistes de La Havane. Cuba est la véritable puissance impérialiste au Venezuela. Le gouvernement cubain de Miguel Diaz-Canel veille à la couverture politique de Maduro et de ses hommes de main afin qu’ils restent au pouvoir. C’est Cuba qui a offert à Maduro sa solidarité indéfectible. C’est Cuba qui appelle le vrai gouvernement du Venezuela, dirigé par le président par intérim Juan Guaido, que 54 des nations démocratiques du monde considèrent comme un gouvernement légitime – ce sont les Cubains qui l’appellent un gouvernement fantoche, marionnette des États-Unis.
C’est pourtant Cuba qui a formé la police secrète des Vénézuéliens aux techniques de torture, d’espionnage intérieur et aux mécanismes de répression que les autorités cubaines utilisent contre leur propre peuple depuis des dizaines d’années. Des membres de l’armée et des services de renseignement cubains opèrent au cœur même de l’État vénézuélien. Les forces de sécurité cubaines ont pris la place des forces de sécurité vénézuéliennes, ce qui constitue une violation flagrante de la souveraineté du Venezuela. J’ai même entendu dire que Maduro n’avait pas de Vénézuélien autour de lui. Un grand nombre de ses conseillers les plus proches et des membres de son service de sécurité agissent non pas sous la direction du peuple vénézuélien, mais franchement, peut-être même pas sous la direction de Maduro, mais plutôt aux ordres du régime cubain. Il fournit à Maduro et à son entourage une protection physique et d’autres formes essentielles d’appui matériel et politique. Alors, quand il n’y a pas d’électricité, remerciez les merveilles de l’ingénierie moderne des Cubains. Quand il n’y a plus d’eau, remerciez les excellents hydrologues de Cuba. Quand il n’y a pas de nourriture, remerciez les seigneurs communistes cubains.
Pourquoi Cuba exerce-t-il une telle influence au Venezuela ? Qu’a-t-il à y gagner ? Pensez idéologie, pensez élites corrompues, et peut-être surtout pensez argent. Les révolutionnaires communistes cubains ont une affinité naturelle avec les socialistes de Maduro. Ils font tous deux preuve d’un mépris total pour les droits de propriété privée, l’état de droit et des élections libres et équitables. Les théories économiques mêmes qui sont à l’origine de l’effondrement de l’économie cubaine depuis 1959 ont maintenant fait de l’économie du Venezuela, l’une des plus riches d’Amérique latine, un exemple de naufrage que les économistes étudient avec étonnement et horreur. Ces deux pays violent régulièrement les droits humains fondamentaux de leurs peuples. Les deux nations ont un autre point commun : une classe dirigeante profondément corrompue. Les Castros ont enseigné à Maduro que le meilleur moyen de rester au pouvoir est d’acheter suffisamment de généraux pour vous protéger et que le seul moyen d’être riche, voire d’éviter la pauvreté, est d’alimenter le régime et de rester dans ses bonnes grâces.
Enfin, il existe également une relation économique entre Cuba et le Venezuela. Le régime de Maduro envoie chaque jour jusqu’à 50 000 barils de pétrole à Cuba. Cuba a besoin de cette énergie vénézuélienne bon marché pour soutenir son économie socialiste chancelante, alors que Maduro a besoin de l’expertise cubaine en matière de répression pour conserver sa mainmise sur le pouvoir. C’est un pacte avec le diable.
La Russie est elle aussi à l’origine de cette crise. Elle aussi, pour des raisons qui lui sont propres, contrarie les espoirs démocratiques légitimes du peuple vénézuélien et ses rêves. Moscou, comme La Havane, continue d’offrir une couverture politique au régime de Maduro, et à exhorter les pays à nier la légitimité démocratique du président par intérim, M. Guaido.
C’est la Russie qui a opposé son veto à la résolution sur le Venezuela parrainée par l’ONU lors de la réunion du Conseil de sécurité du 28 février. Cette résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelait à un accès sans entrave pour permettre la livraison de l’aide à tous ceux qui en avaient besoin, et soutenait le rétablissement de la démocratie et de la primauté du droit au Venezuela. C’est la Russie qui a choisi, au lieu de soutenir ce noble objectif, d’avancer sa propre résolution qui n’avait pour but que de renforcer le régime illégitime de Maduro.
Heureusement, la communauté internationale a vivement réprimandé la Russie pour ces agissements. La Russie n’a recueilli que quatre voix sur les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie a affirmé à l’ONU que les livraisons d’aide humanitaire n’étaient qu’une tentative de franchissement illégal de la frontière pour remettre des marchandises inconnues. Le monde sait ce qui se passait réellement ce jour-là.
La Russie s’est également servie de ses organes de désinformation d’État, tels que Russia Today et Sputnik, pour détourner l’attention de la catastrophe humanitaire du régime de Maduro. La Russie a dépensé des sommes considérables au Venezuela pour maintenir des liens étroits avec le régime. Les prêts et les investissements russes au Venezuela se montent à plus de 17 milliards de dollars. Les entreprises russes continuent à ce jour d’essayer d’aider le régime de Maduro à transformer les réserves d’or du pays en espèces, dilapidant ainsi davantage les actifs du peuple vénézuélien, actifs dont il aura besoin pour reconstruire son avenir.
La société pétrolière publique russe Rosneft continue d’acheter des cargaisons de pétrole brut à PDVSA, la compagnie pétrolière nationale du Venezuela, au mépris des sanctions imposées par les États-Unis. Et le directeur général de Rosneft, Igor Sechin, continue de jeter une bouée de sauvetage au régime. Sechin a récemment ordonné à Rosneft de vendre encore plus de pétrole au régime de Maduro. Vous vous souvenez sans doute que PDVSA était autrefois considéré comme le joyau du peuple vénézuélien. PDVSA est aujourd’hui un distributeur de billets pour le régime de Maduro et pour les oligarques et les kleptocrates russes. Et la Russie a également fourni aux régimes de Chavez et de Maduro d’importantes quantités d’armes, notamment 5 000 systèmes de défense antiaérienne portables, ainsi que d’autres formes d’assistance meurtrière. Le Kremlin s’oppose avec ses acolytes vénézuéliens à la volonté du peuple d’une nation souveraine pour protéger un régime ami de Moscou.
Il peut être intéressant de s’attarder un moment à comparer les actions malveillantes de Cuba et de la Russie avec le comportement des États-Unis. Les États-Unis ont reconnu Juan Guaido en tant que président légitime du Venezuela et ont eu recours à la voie diplomatique pour convaincre d’autres pays de faire de même. Aujourd’hui, plus de 50 pays ont fait ce choix et ont officiellement reconnu Juan Guaido.
Nous avons apporté une aide de plus de 195 millions de dollars aux réfugiés vénézuéliens, dont 152 millions de dollars d’aide humanitaire et 43 millions de dollars d’aide au développement et d’aide économique. Nous avons fait en sorte que la richesse issue des précieuses ressources du Venezuela revienne au peuple au lieu de remplir les poches de la mafia de Maduro.
Les États-Unis ont révoqué plus de 250 visas de personnes responsables d’atteintes à la démocratie au Venezuela et qui bénéficient de la corruption du régime. Et ne serait-ce qu’aujourd’hui, nous avons sanctionné une banque basée à Moscou et détenue conjointement par des sociétés d’État russes et vénézuéliennes qui contribue à perpétuer la misère au Venezuela en faisant affaire avec PDVSA.
Les nations qui soutiennent Maduro sont, de par la nature de ce régime illégitime, coupables de l’interventionnisme même dont elles accusent les autres. Aujourd’hui, les États-Unis établissent une distinction nette entre ceux qui aident les forces de la répression et ceux qui donnent vie aux rêves démocratiques du peuple vénézuélien. Il n’y a pas d’ambiguïté ici sur la vérité. Je vous remercie C’est avec plaisir que je répondrai à quelques questions.
MONSIEUR PALLADINO : D’accord, nous avons le temps pour deux questions. Matt Lee, d’Associated Press.
QUESTION : Merci Robert. Monsieur le secrétaire, j’espère que votre voyage au Texas demain se passera bien.
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Merci.
QUESTION : Vous avez donc dit que la Russie n’avait obtenu que quatre voix sur quinze, soit quatre voix en faveur de cette résolution au Conseil de sécurité. Mais d’autres personnes souligneraient que vous n’en avez que 54, ou que le président par intérim Guaido, n’a que 54 pays sur 195 environ à l’Assemblée générale. Nous parlons à peu près de la même chose. Alors, êtes-vous satisfait de la progression de la dynamique en faveur de Guaido et de son leadership ? Et deuxièmement, vous avez dit « pensez argent » en parlant de Cuba, pensez idéologie, puis vous avez parlé du pétrole. Mais il y a beaucoup de gens – vous les appelleriez probablement des théoriciens du complot – qui disent « pensez pétrole », n’est-ce pas, et qui disent que tout cela, c’est parce que les États-Unis cherchent à s’approprier le pétrole du Venezuela. Je voudrais donc vous poser la question suivante : est-ce que c’est parce que les États-Unis veulent obtenir le pétrole du Venezuela ? Et les États-Unis avaient-ils quelque chose à voir avec la panne de courant ?
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Bon, je vais essayer d’y répondre dans l’ordre chronologique inverse. En ce qui concerne les pannes de courant, il s’agit du résultat direct d’années de négligence du système énergétique vénézuélien. Vous pouvez en parler à n’importe quel expert international en énergie. Ils en sont tous témoins. Il y a très longtemps que le système a des problèmes. Il leur a toujours été difficile de le remettre en ligne et la situation a empiré ces dernières années. C’est la cause des coupures de courant qui se sont produites – et je suppose, connaissant un peu d’ingénierie, qu’elles continueront à se produire.
La deuxième question était – quoi – Matt, rappelez-moi la deuxième question. La première était est-ce que vous êtes satisfaits de —
QUESTION : le pétrole.
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : le pétrole.
QUESTION : Pouvez-vous —
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Nous essayons d’aider le peuple vénézuélien.
QUESTION : Pas pour vous, les États-Unis.
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Pour le peuple vénézuélien. Nous essayons de rétablir l’état de droit de base, la transparence, la démocratie, et la richesse qui se trouve dans le bassin du Venezuela revient au peuple du Venezuela.
QUESTION : Et alors la progression de —
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Et puis le rythme de – oui, la première question est le rythme du changement. Nous souhaitons toujours que les choses aillent plus vite, mais je ne doute pas que le vent tourne dans la direction du peuple vénézuélien et qu’il continuera à le faire. Ce n’est pas difficile – Matt, il n’est pas difficile de voir ce qui se passe vraiment là-bas. Le cercle se resserre. La crise humanitaire s’intensifie d’heure en heure. J’ai parlé avec notre responsable de plus haut niveau sur le terrain au Venezuela hier soir à 19 heures ou à 20 heures. On peut voir la douleur et la souffrance croissantes du peuple vénézuélien. C’est la démocratie et l’état de droit, et le président par intérim, Juan Guaido, qui offrent la meilleure chance au peuple vénézuélien de renverser la tendance et de retrouver la grandeur du Venezuela. Et l’OEA, le Groupe de Lima, avec le soutien des États-Unis, s’efforcent de les aider dans cette entreprise.
QUESTION : Merci.
MR PALLADINO : New York Times, David Sanger.
QUESTION : Votre soutien à Juan Guaido a été précoce et je me demandais si vous pouviez nous parler un peu de ce que vous avez fait depuis. Tout d’abord, lui fournissez-vous une protection personnelle ? Je sais que M. Bolton a averti Guaido lorsqu’il est retourné au Venezuela en ce qui concerne sa sécurité personnelle. Je me demande si vous faites pour lui ce que les États-Unis ont fait ces dernières années en Afghanistan et ailleurs, où les États-Unis ont joué un rôle central pour assurer leur protection. Je me demande si vous prenez d’autres mesures susceptibles d’être considérées comme un moyen de consolider son pouvoir.
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Je pense que votre question – je ne parlerai pas de mesures particulières que nous pourrions prendre ou non en ce qui concerne la situation de la sécurité des dirigeants au Venezuela, tout comme je ne parle de la situation en matière de sécurité d’aucun dirigeant dans le reste du monde.
QUESTION : Vous en avez certainement parlé dans le cas afghan.
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Eh bien, cela ne sera pas le cas dans ce département d’État. Peut-être que d’autres administrations ont choisi de le faire. Nous ne le ferons pas.
En ce qui concerne les mesures que nous avons entreprises pour soutenir Juan Guaido, je pense que nous avons été très transparents quant aux activités que nous menons. Nous soutenons tous les pays désireux de faire partie de l’équipe et de nous aider à aboutir au bon résultat. Le peuple américain a été extrêmement généreux. Si vous regardez notre budget, nous avons demandé jusqu’à 500 millions de dollars pour aider le Venezuela au cours de l’année à venir si nous arrivons à un point où ce type de niveau de ressources nécessite des ressources américaines très importantes. Nous commençons à mettre en place une coalition qui fournira également ses ressources, car ce ne sera pas une proposition des seuls États-Unis visant à rétablir l’économie de la nation vénézuélienne. Et ensuite, nous avons fait de notre mieux pour aider Juan Guaido à constituer son équipe avec notre équipe sur le terrain, en fournissant le même type de services que nous fournissons dans chaque pays pour aider les autres gouvernements à réussir. Et nous continuerons – nous continuerons à le faire tant que notre équipe sera au Venezuela.
MONSIEUR PALLADINO : On conclut ici, Monsieur le secrétaire ?
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Je prendrai une question de plus.
QUESTION : Une de plus ?
MONSIEUR PALLADINO : Lesley Wroughton de Reuters.
QUESTION : Merci. Bonjour Monsieur le Secrétaire.
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Comment allez-vous ?
QUESTION : Une ou deux questions. La première est la suivante : quels autres pays du monde cachent des actifs vénézuéliens ? Deuxièmement, vous avez rencontré le secrétaire indien aux Affaires étrangères aujourd’hui. A-t-il accepté de cesser d’acheter – d’acheter du pétrole au gouvernement de Maduro ? Ils ont dit qu’ils allaient – ils nous ont dit qu’ils allaient vous parler de cette question. Alors, que leur demandez-vous exactement et ont-ils accepté ?
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE POMPEO : Oui, nous demandons donc de l’Inde ce que nous demandons à tous les pays : ne soyez pas la bouée de sauvetage économique du régime de Maduro. Nous avons donc parlé de – je ne vais certainement pas caractériser les conversations. Il s’agit de conversations privées. Mais je suis très confiant – de la même manière que l’Inde a incroyablement soutenu nos efforts en ce qui concerne l’Iran, je suis persuadé qu’elle comprend également la véritable nature de la menace qui pèse sur le peuple vénézuélien. Et donc nous avons eu une bonne conversation autour de cette question.
Et pour ce qui est des autres pays qui cachent des avoirs, je vous assure que ces pays le sauront. Mais je ne partagerai pas cela avec vous aujourd’hui car si je les mentionne ici aujourd’hui, Dieu sait combien d’entre eux se retrouveront en Russie. Nous ne voulons pas que des actifs du monde entier soient saisis et transférés en Russie, où ils seront cachés de la manière que j’ai décrite dans mon allocution liminaire aujourd’hui. Il y a une poignée de pays qui apportent aide et réconfort au régime de Maduro à grands frais pour le peuple du Venezuela, et nous voulons nous assurer que les ressources – les ressources dont le peuple vénézuélien aura besoin après le départ de Maduro – nous voulons nous assurer que ces ressources seront à la disposition du peuple vénézuélien et ne sont pas expédiées à Cuba, en Russie ou en Iran.
Bien. Merci tout le monde.
MONSIEUR PALLADINO : Merci tout le monde.