Retards de diagnostics et de traitements : pour la Ligue contre le cancer, « tous les indicateurs passent au rouge »

L’association interpelle les autorités de santé en leur demandant « d’agir sans délai pour ne pas sacrifier les personnes malades atteintes de cancer durant la deuxième vague de Covid »   Pour son président, le professeur Axel Kahn, cela ne fait aucun doute : « déjà des milliers de morts supplémentaires attendus dans les cinq ans ».    « Il est sûr que des milliers de cancers ne seront pas détectés d’ici la fin de l’année »   Retards dans les dépistages, mais aussi interventions chirurgicales déprogrammées, ruptures dans la continuité des soins et même sécurité insuffisante dans les hôpitaux avec le risque de « Covid-nosocomiale » : les témoignages se multiplient sur la plateforme ouverte il y a quelques jours par la Ligue contre le cancer.   Une situation « pire qu’au printemps »   Pour l’association, si le premier pic épidémique de Covid-19 avait effectivement pu surprendre, la reprise n’était pas seulement crainte, mais encore « annoncée et modélisée ». « Des dispositions auraient dû être appliquées pour que la continuité de la prise en charge et du traitement des autres maladies que la Covid-19 soit assurées », écrit la Ligue contre le cancer dans un communiqué, ce 10 novembre.    Avant de dénoncer : « La situation est pire qu’au printemps, les retards et les reports s’accumulent et se cumulent même parfois avec ceux de la première vague épidémique tandis que les professionnels de santé sont à bout de forces ».    Sanctuarisation des parcours de soin, campagnes de communications et de dépistages, l’association tire la sonnette d’alarme et demande aux autorités de santé « d’agir pour éviter l’hécatombe ».   Une étude anglaise sur la perte de chances

  Les affirmations  de l’association française sont appuyées par une étude qui vient de paraître dans le British Medical Journal, laquelle chiffre effectivement la perte de chances.   Avec une baisse de 76% des tests de dépistage depuis février et 60% de rendez-vous de chimiothérapie en moins, et ce malgré une campagne de communication du NHS (National Health Service) et la présence de 19 « hubs anticancéreux sans Covid », 17915 personnes supplémentaires pourraient mourir du cancer dans les douze prochains mois sur le seul territoire anglais.    Ces décès seraient dus, selon les chercheurs britanniques, à la contraction de la Covid-19 par des patients cancéreux comme à des retards de diagnostics ou de traitement. Cette projection représenterait une augmentation de 20% des décès dus au cancer.    « Nous appelons tous les gouvernements à empêcher que le cancer ne devienne le C oublié du coronavirus et à garantir de toute urgence que les services de lutte contre le cancer reçoivent tout ce dont ils ont besoin »  

Source : FranceSoir

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