J’apprends avec indignation et émotion l’agression de la présidente de la cour d’assises de Versailles. Toutes les forces de l’ordre sont mobilisées pour retrouver les auteurs. Tout mon soutien à la magistrate, à sa famille et à la communauté judiciaire de Versailles.
— Nicole Belloubet (@NBelloubet) 17 juin 2019
C’est un fait de violence extrêmement rare, une ligne blanche et un tabou qui ont été franchis. Magali Tabareau, 54 ans, une des présidentes de la cour d’assises des Yvelines, a été agressée chez elle, ce lundi [17 juin 2019] matin dans un petit village des Yvelines.
Vers 9h35, deux hommes casqués sont arrivés sur une moto et se sont fait passer pour des livreurs afin de se faire ouvrir la porte. « Elle a ouvert la fenêtre », précise le parquet de Versailles. Ils ont tiré en direction de l’œil avec une arme qui semble être un flash-ball. La magistrate a été transportée dans un hôpital parisien. Elle présente plusieurs fractures au visage, mais lundi soir son pronostic vital n’était pas engagé. « Elle devait se faire opérer de l’œil dans la journée », confie une source proche de l’affaire.
Les enquêteurs de la section de recherches de Versailles sont chargés de mener les investigations.
« Ça ressemble à un règlement de compte dans les quartiers, ajoute la même source. Il semble clair que ces hommes sont venus envoyer un message ou mettre en œuvre une sanction. L’usage de cette arme montre bien que ces deux hommes ne sont pas venus pour tuer ».
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Cette magistrate a commencé sa carrière comme juge d’instruction à Versailles en 2004 avant d’être mutée à Pontoise (Val-d’Oise). Elle a présidé une chambre du tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) entre 2011 et 2015 avant de continuer aux assises à Versailles. « Il est clair qu’elle était visée lors de cette agression et que son activité est le mobile de cet acte », assure une source proche de l’affaire.
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Dans les couloirs de la cour les juges et les avocats ne parlent que de cette affaire.
« C’est inquiétant, précise un ténor du barreau. Avec cette agression, c’est un cap qui n’avait pas été franchi depuis les assassinats des juges François Renaud et Pierre Michel (NDLR : en 1975 et 1981). S’attaquer à l’intégrité d’un juge, c’est impardonnable ».
Certains collègues de Magali Tabareau ne cachent pas leurs craintes de voir la violence les poursuivre jusqu’à leur domicile alors qu’ils ne bénéficient d’aucune protection particulière.
« Ce genre d’agression est très rare, explique un haut magistrat de la cour. Statistiquement, le problème ne se pose pas pour les juges des cours d’assises qui traitent de viols, de meurtre, de vol à main armée et d’affaire de violences graves mais ordinaires. En revanche, quand un magistrat se sent menacé, des mesures de protection sont toujours prises pour assurer leur sécurité. Ce sont en général, les magistrats qui travaillent sur des affaires de terrorisme ou de criminalité organisée ».
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Questions et réactions sur les réseaux sociaux
Tiens, un tir de LBD à la tête [d’un magistrat] justifie une enquête pour tentative d’homicide.
— Serge Ayoub (@SergeAyoub) 17 juin 2019
Donc un tir au LBD en pleine tête, c’est « une tentative d’assassinat » ? #GiletsJaunes https://t.co/iiuKnYFZDo
— L. Morin (@Laurent_morin_) 17 juin 2019