USA : Comment le mouvement des droits civils des Noirs a été saboté

Comment dévoyer un mouvement dissident et le soumettre aux intérêts des élites ? L’assassinat de ses leaders charismatiques est l’une des stratégies possibles, et elle a certes été employée, mais elle est dangereuse parce qu’elle peut provoquer un retour de bâton populaire, ou tout au moins, transformer lesdits leaders en martyrs immortels — et internationals — de leur cause. La solution, la vraie, est l’infiltration « en douceur » comme celle de Gloria Steinem, une icône féministe aujourd’hui notoire en tant qu’agent avéré de la CIA (lien en français) – et qui n’a pas cessé de nuire pour autant.

Par ailleurs, toutes les informations contenues dans cet article sont dans le domaine public et faciles à trouver, y compris sur Wikipedia. De plus, la quasi-intégralité des liens inclus dans le texte renvoient à des articles parus sur des médias grand public.


Par William Craddick
Paru sur Disobedient Media sous le titre How The CIA Undermined Civil Rights


Bien que le mouvement pour les droits civiques ait entraîné de nombreux changements bien connus au niveau institutionnel, il est largement admis que le mouvement n’a pas réussi à transformer la société américaine en profondeur. Le rêve du Dr Martin Luther King n’a pas été pleinement réalisé. Les raisons exactes de cette situation font l’objet d’un débat qui, malheureusement, se traduit souvent par un rejet mutuel des responsabilités entre conservateurs et libéraux. Dans les analyses de cette histoire, peu d’attention est accordée à l’une des raisons les plus malheureuses de l’essoufflement du mouvement des droits civils — l’ingérence et les attaques des agences de renseignement américaines, qui étaient déterminées à neutraliser ce qu’elles considéraient comme une force de changement potentiellement déstabilisante pour la société.

Les efforts pour marginaliser et saboter le succès du mouvement des droits civils se poursuivent depuis de nombreuses années, mais ont commencé à s’intensifier dans les années 1960. Les agents de la CIA, y compris Gloria Steinem, n’étaient jamais très loin d’un processus global dans lequel les leaders noirs américains du mouvement des droits civils étaient pris pour cible et la société afro-américaine, livrée à des perturbations orchestrées. Des agents comme Steinem ont été directement impliqués dans la propagation de propagande virale dans les années 60 et au-delà. Ses effets sur la communauté noire aux États-Unis ont été si tragiquement conséquents qu’on pourrait sans exagération les définir comme un laboratoire de contrôle de la population. Un examen des méthodes utilisées pour cibler le mouvement des droits civils peut nous apprendre beaucoup de choses sur notre histoire, et plus encore sur ce que nous devrons surveiller de près à l’avenir.

1 Steinem et la CIA

Le début de l’engagement de Steinem avec la CIA n’a pas été totalement éclairci, bien que les faits indiquent qu’elle a été recrutée soit pendant ses années d’université, soit immédiatement après. De 1956 à 1958, Steinem s’est rendue en Inde après avoir obtenu une bourse du politicien démocrate Chester Bowles [étrangement, personne d’autre ne semble avoir obtenu de bourse auprès de ce personnage, NdT]. Selon la documentation existante sur la carrière de Steinem, les personnes qu’elle a rencontrées au cours de son séjour comprenaient le fondateur du Parti communiste indien M. N. Roy et un chercheur qui semble avoir été un agent de la CIA. L’association « officielle » de Steinem avec la CIA a commencé à son retour aux États-Unis en 1959, lorsqu’elle a pris la tête d’une organisation de façade appelée l’Independent Research Service, où elle était chargée de recruter des étudiants pour infiltrer les festivals de jeunesse contrôlés par les Soviétiques en 1959 et 1962.

En 1978, le groupe féministe Redstockings a écrit dans son livre ‘Feminist Revolution’ (‘Révolution féministe’) que Steinem avait été co-rédactrice d’un pamphlet de l’Independent Research Service intitulé A Review of Negro Segregation in the United States (Un examen de la ségrégation des Noirs aux États-Unis), selon lequel la ségrégation des Noirs américains était au moins partiellement auto-entretenue. Quand ‘Révolution féministe’ a été publié pour la première fois (la même année 1978), la Fondation Ford, liée à la CIA, a été parmi ceux qui ont exigé de l’éditeur Random House qu’il retire toute référence à Steinem et à l’Independent Research Service.

Le lien entre Steinem, l’Independent Research Service et la CIA n’a été révélé qu’en 1967, lorsque les détails du soutien clandestin de l’agence ont été divulgués à Ramparts Magazine, puis largement répercutés par le Washington Post et le New York Times. La CIA et Steinem elle-même ont fini par reconnaître leur lien dans les années suivantes, bien qu’elles aient toutes deux insisté sur le fait que leur collaboration visait à combattre le communisme.

Le travail avéré de Steinem avec la CIA lui avait permis d’établir un certain nombre de liens de très haut niveau avec des personnages impliqués à divers degrés dans des opérations de la CIA. Des recherches menées par l’université du Missouri-St Louis en dresse une liste, qui comprend le directeur de la banque Chase Manhattan de Rockefeller John McCloy, l’expert en guerre psychologique à l’OSS et co-dirigeant de Time Inc C.D. Jackson, et l’agent de la CIA engagé dans le Watergate Cord Meyer, parmi ceux qui soutenaient son travail à l’Independent Research Service.

Bien que la CIA ait accordé une certaine confiance à Steinem, d’autres agences se méfiaient d’elle. Quelques années après, le FBI avait averti la division des droits civils du Département de la justice que Steinem représentait un risque pour la sécurité et une embauche inopportune en raison de ce qu’ils considéraient comme des liens inacceptables avec l’extrême gauche.

La relation entre Steinem et la CIA aurait pris fin après 1962, mais ses associations avec des personnalités publiques de premier plan ont continué. Selon Julian Assange, Steinem avait eu une aventure avec Henry Kissinger au cours de ses années de travail pour l’administration Nixon. Elle avait également eu une relation de neuf ans avec Stanley Pottinger, le procureur général adjoint de la division des droits civils du Département de la justice, qui avait insisté sur le fait qu’aucune preuve de la participation du FBI au meurtre de Martin Luther King n’existait.

Lorsque Steinem a fondé Ms Magazine en 1971, elle a choisi comme co-fondatrice et éditrice Elizabeth Forsling Harris, une experte en relations publiques qui avait aidé à préparer le voyage de John F. Kennedy à Dallas, au Texas, en 1963. Un examen des effets et buts de son travail à la fin des années 1960 et au début des années 1970 donne la nette impression que l’association de Steinem avec la CIA n’avait peut-être pas pris fin, et qu’elle jouait encore un rôle dans les tentatives répétées de l’agence de saper les groupes de militants des droits civils au cours de cette période.

II. Ciblage de l’Amérique noire et des droits civils

Le succès initial rapide du mouvement des droits civils et sa promesse de perturber efficacement les structures du pouvoir aux États-Unis, au plus fort de la guerre froide, en faisait une cible évidente pour les agences de renseignement, tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Les mesures prises contre la communauté noire au cours de ces années comprenaient le ciblage des leaders du mouvement des droits civils, le recrutement et le déploiement d’hommes noirs dans des conflits à l’étranger, et la destruction de la société noire via l’affaiblissement de ses familles et la promotion d’une guerre des sexes.

A. Ciblage des leaders noirs

Les dirigeants noirs avaient été pris pour cible par les services de renseignement et les organismes gouvernementaux bien avant les années 1960, mais ce sont les années 1960 qui ont été marquées par une série d’assassinats, dont les deux plus célèbres ont été ceux de Malcolm X, un séparatiste noir, et Martin Luther King. Même si Malcolm X avait passé la majeure partie de sa carrière à s’opposer à l’approche non-violente de King en matière de droits civiques, ses opinions avaient changé à peine un an avant sa mort. En mai 1964, le New York Times reprenait une citation de Malcolm X selon laquelle sa vision des Blancs avait changé, et qu’il se proposait de travailler avec les jeunes générations pour combattre le racisme. Il a été assassiné en février 1965.

L’un des dirigeants les plus emblématiques du mouvement des droits civiques, Martin Luther King, était sans aucun doute une cible prioritaire. Bien que le Dr King ait prononcé un certain nombre de critiques socialistes du capitalisme au cours de sa vie, il était ardemment opposé au communisme. En fait, c’est cette opposition qui a fait de lui le seul Américain de premier plan à être à la fois pris pour cible par les services de renseignement américains et soviétiques. Le KGB de l’Union Soviétique était opposé à King à cause de son refus de voir des sympathisants communistes s’immiscer dans les questions raciales. Sa mort est survenue plusieurs années après celle de Malcolm X, en 1968.

L’élimination de personnalités comme Martin Luther King et Malcolm X était essentielle pour la mise à l’écart d’individus qui auraient pu être tentés par le séparatisme noir [à la suite de Malcolm X] ou soutenir les socialistes américains plutôt qu’un extrémisme destiné à saboter la cause des droits civils.

B. Saper la société noire

Les assassinats de leaders du mouvement ont coïncidé avec la guerre du Vietnam, qui a conduit à la conscription et au déploiement d’un nombre disproportionné d’hommes noirs au Vietnam. L‘Oxford Companion to American Military History établit que, alors même que les Noirs représentaient 11% de la population américaine de 1965 à 1969, ils représentaient 12,6% des soldats au Vietnam. La majorité d’entre eux servaient dans l’infanterie, où ils ont subi un taux de pertes de 14,9 %.

C’est ce type de statistiques qui a poussé Martin Luther King et d’autres leaders des droits civils à dénoncer le Vietnam comme « une guerre d’homme blanc, un combat d’homme noir » où les hommes noirs étaient beaucoup plus susceptibles d’être envoyés au combat. Le déploiement d’hommes dans une zone de guerre avait également pour effet de perturber la société d’une manière semblable à celle de la Seconde Guerre mondiale.

C. Regroupement et consolidation des programmes intérieurs de la CIA dans le cadre de l’opération CHAOS

La Central Intelligence Agency a une longue histoire, bien documentée, d’ingérence dans la politique étrangère. Toutefois, beaucoup moins d’attention a été accordée à ses opérations intérieures au cours de ces dernières années. À la fin des années 60, la CIA a commencé à centraliser ses diverses opérations intérieures dans le cadre d’un programme unique appelé Opération CHAOS. Officiellement mis sur pied en 1967, tous les programmes nationaux existants de la CIA ont été regroupés sous l’égide de CHAOS après le début du mandat présidentiel de Richard Nixon, en janvier 1969.

L’opération CHAOS a permis à la CIA d’infiltrer et d’espionner des groupes et des individus qu’elle considérait comme « illégaux et subversifs ». Les organisations ciblées par la CIA comprenaient des organisations d’étudiants socialistes, le parti des Black Panthers inspiré par Malcolm X, ainsi que Ramparts Magazine, la publication qui avait été la première à exposer la relation de Gloria Steinem avec la CIA. (1)

Le 4 avril 1969, Steinem publiait dans le New York Magazine [à ne pas confondre avec le New York Times, NdT] un article qui avait fait date, « After Black Power, Women’s Liberation » (‘Après le pouvoir noir, la libération des femmes’). L’objectif principal de l’article était d’encourager les femmes à se détacher du mouvement des droits civils et à « commencer à se concentrer sur leurs propres problèmes ». Avec un leadership des droits civils affaibli par des assassinats et des hommes envoyés sur un théâtre de guerre étranger, ses écrits ont contribué à perpétuer ces problèmes en provoquant un conflit entre les sexes au sein du mouvement des droits civils.

« Après le pouvoir noir, la libération des femmes » s’opposait totalement aux philosophies dominantes antérieures, qui soutenaient des modèles de société que Steinem attaquait comme « patriarcales ». Pour des leaders comme Martin Luther King, la pierre angulaire de l’édification d’une communauté noire américaine forte était la famille nucléaire. En 1966, King avait prononcé un discours dans lequel il affirmait, la « survie même des Noirs d’Amérique est liée à leur capacité de créer et d’entretenir des familles solides. » Toute la société », disait King, « repose sur ce socle de stabilité, de compréhension et de paix sociale. » Avec des personnages comme King éliminés en 1969, il était clairement possible de s’attaquer à ce qu’il considérait comme l’un des socles de la société noire en Amérique — des familles saines et harmonieuses. L’étincelle allumée par l’article de Steinem allait inoculer au mouvement des droits civils une nouvelle souche de féminisme qui se allait se propager comme un agent pathogène.

III. Révélation au public de l’opération CHAOS et dissimulation subséquente

Les années qui ont suivi 1969 ont été marquées par des turbulences et une augmentation des querelles intestines entre agences. Le FBI avait fourni des renseignements pour l’opération CHAOS à la CIA, mais il avait refusé de fournir tout contexte ou analyse au prétexte que cela aurait violé sa charte. Il est possible que cette tension ait contribué à l’émergence du scandale du Watergate de 1972, où un agent de la CIA avait été arrêté parce qu’il avait mis le siège du Parti démocrate sur écoute, et où un haut fonctionnaire du FBI avait fourni des informations sur le scandale au Washington Post.

A cause d’examens publics de plus en plus poussés des programmes clandestins intérieurs, l’Opération CHAOS a été officiellement interrompue en 1973. En 1974, le journaliste Seymour Hersh a exposé des détails du programme dans un article d’investigation publié dans le New York Times. La révélation a suscité suffisamment d’indignation publique pour la création de commissions d’enquêtes dans la Chambre et au Sénat, ainsi que de la Commission Rockefeller, dirigée par le vice-président Nelson A. Rockefeller.

Ces enquêtes ont été marquées par les tentatives de fonctionnaires de l’administration Ford (Gerald Ford, mandat 1974 – 1977) de bloquer les accès des membres des comités du Congrès à des informations et à des entretiens avec des officiels et de se concentrer sur la Commission Rockefeller, plus facilement contrôlable.

L’objectif de la Commission Rockefeller n’était pas de révéler des actes répréhensibles commis par les services de renseignement américains, mais d’atténuer les dommages causés par les fuites. Des révélations célèbres telles que celle du projet MKULTRA (2) étaient en fait « confortables » parce que les responsables de la CIA considéraient ces programmes comme des échecs. Il est aujourd’hui de notoriété publique que certaines informations, y compris la divulgation de l’implication de la CIA dans des assassinats, avaient été retirées du rapport final de la Commission. La participation de Nelson Rockefeller, dont la famille avait participé à des appels du gouvernement en faveur du contrôle de la population et financé des programmes d’eugénisme, était particulièrement inappropriée et démontrait l’intérêt des groupes d’intérêts spéciaux à s’intégrer dans la Commission Rockefeller pour servir leurs propres fins.

IV. L’après Commission Rockefeller

Le ciblage des communautés noires s’est poursuivi longtemps après les années 1960. Lorsque la divulgation d’expérimentations américaines d’armes biologiques sur les populations locales a commencé dans les années 1970, des tragédies telles que l’expérience sur la syphilis de Tuskegee ont démontré que les Noirs américains étaient préférentiellement ciblés par des programmes d’armes biologiques menés par divers organismes gouvernementaux. Nombre des informations sur ces programmes demeurent classifiées, « détruites » ou autrement tenues à l’écart de la sphère publique. Il est impossible de connaître toute l’ampleur de ces programmes, qui ont utilisé des citoyens américains comme cobayes pour des expériences de guerre biologique et de contrôle des populations.

Les journalistes qui dénonçaient des attaques d’autres types de la CIA contre des communautés noires américaines étaient la cible de campagnes de dénigrement et de diffamation. La série d’articles « Dark Alliance » (Sombre alliance) de Gary Webb, (3) publiée par The Mercury News, alléguait que la CIA étaient impliquée dans le trafic de crack, un produit largement répandu dans les communautés noires qui entraînait des condamnations de Noirs américains à des peines de prison disproportionnées. Les taux d’incarcération de masse résultants de ces politiques ont contribué à la fragmentation de la famille nucléaire noire américaine. Webb a été attaqué par presque tous les grands médias pour ses révélations et a finalement été retrouvé mort avec deux balles dans la tête.

L’effet conjugué des attaques juridiques, biologiques et sociologiques sur la communauté noire l’a empêchée de réaliser la vision de Martin Luther King, à savoir une société noire américaine forte, fondée sur des unités familiales stables. En 1960, les deux tiers des enfants noirs grandissaient avec deux parents — aujourd’hui, ce nombre a été réduit à seulement un tiers. Plus de 73 % des enfants noirs d’aujourd’hui naissent hors mariage, selon les données publiées par le Center for Disease Control [organisme officiel, NdT] en 2012 (une grimpée en flèche par rapport aux 11 % de 1938). Ces statistiques accompagnent une baisse globale des taux de fécondité et de natalité qui s’est poursuivie sans interruption jusqu’à ce jour. Cette tendance est alarmante, étant données les observations des spécialistes des sciences sociales depuis les années 1960, selon lesquelles l’éclatement de l’unité familiale n’est pas dû à des facteurs économiques. Les obstacles créés par la communauté du renseignement et les nouvelles théories sociétales ont dégradé la capacité des familles noires à conserver leur cohésion, et ont exposé les générations nouvelles aux aléas de la monoparentalité conjuguée à la pauvreté.

Malgré ces facteurs de perturbation de la structure familiale et une vie plus difficile pour les femmes noires [souvent mères célibataires obligées de cumuler plusieurs emplois, donc privées de temps pour veiller à l’éducation et la sécurité de leurs enfants, NdT], pas plus tard qu’en 2015, Gloria Steinem a déclaré au Huffington Post qu’elle attribuait aux femmes noires le mérite d’avoir « lancé le mouvement féministe » qu’elle avait contribué à promouvoir et à diffuser dans les années 1960 et 1970. Elle est demeurée active dans divers mouvements militants. En janvier 2017, elle a pris la parole à Washington DC, lors de la Marche des femmes.

Il semble donc que l’Opération CHAOS se soit prolongée bien au-delà de 1973, du moins dans l’esprit sinon dans la lettre. Dans les années 1980, certains membres de l’administration Reagan avaient tenté de permettre à la CIA de reprendre ses opérations nationales, mais la proposition avait rencontré une vive opposition relatée dans le New York Times. En 2015, des reportages ont fait leur apparition, selon lesquels un militant qui traversait la frontière canadienne aurait été « choisi au hasard  » pour une fouille dans le cadre d’un programme appelé « Opération Chaos ». (4)

Traduction et note d’introduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia
Photo : Martin Luther King

Notes de la traduction :

(1) Le magazine Ramparts, une publication de gauche de haute qualité journalistique, s’était également signalé en 1967 avec un long article du journaliste Sol Stern, NSA & The CIA, qui détaillait l’infiltration de la CIA dans les principales organisations étudiantes américaines et, au passage, dans tout le système des organisations pro-communistes en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. L’article avait fait un scandale tel que la CIA avait dû changer de tactique. Voir l’article Déclassifié : Operation Mockingbird, la guerre froide culturelle de la CIA

(2) Célébrissime opération de contrôle des esprits (mind control) de la CIA. Voir l’excellent documentaire d’Olivier Pighetti pour France 3, Pont-Saint-Esprit 1951, un village français empoisonné par la CIA ?  (attention, images parfois choquantes) qui en donne un très bon résumé.

(3) L’histoire de Gary Webb, journaliste d’investigation intègre qui a payé sa droiture au prix fort, a fait l’objet d’un film notable par son objectivité en 2014, « Kill the Messenger ».

(4) Même si l’histoire du jeune militant américain arrêté à la frontière canadienne et fouillé dans le cadre d’une opération dénommée « Chaos », aux dires de l’officiel canadien chargé de superviser sa fouille, n’a aucun rapport avec l’Opération Chaos des années 60-70, le sabotage des droits civils des noirs continue aux USA, et pour cause : c’est un business. L’incarcération de masse de gens issus de minorités (noirs, latinos) fournit un énorme vivier de travailleurs gratuits à l’agriculture et aux industries américaines. Car, il faut le savoir, l’esclavage n’a jamais été aboli aux USA et reste à ce jour parfaitement légal dans le cadre d’une peine de prison. Il suffit donc de se débrouiller pour envoyer des gens en prison. Voir nos articles : USA, l’esclavage encore aujourd’hui (The Atlantic), L’esclavage n’a jamais été aboli aux USA (Current Affairs) et Les Clinton employaient des esclaves noirs dans l’Arkansas (Atlanta Black Star)

via USA : Comment le mouvement des droits civils des Noirs a été saboté – Entelekheia.fr

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