Yémen : interrogations autour d’un potentiel soutien militaire français à la coalition arabe
Le Figaro, citant des sources militaires, assure que la France est présente au Yémen dans le cadre de la guerre entre le gouvernement yéménite soutenu par la coalition arabe et les rebelles houthis.
Citées par Le Figaro dans son édition du 16 juin, des sources militaires affirment que des forces spéciales françaises sont présentes aux côtés des forces émiraties au Yémen. Un responsable émirati a par ailleurs affirmé que Paris s’était engagé à assister la coalition arabe dans l’opération de déminage du port d’Hodeïda, alors que Riyad et ses alliés y ont lancé une offensive le 13 juin.
L’hypothèse d’une implication de la France dans cette guerre avait déjà été évoquée lorsque des ONG avaient récemment appelé Emmanuel Macron à cesser son double jeu. Or, cette possible (et discrète) présence française au Yémen pose plusieurs questions, dans le contexte d’un conflit qui oppose le gouvernement yéménite, soutenu par la coalition de Riyad, aux combattants rebelles houthis, soutenus politiquement par l’Iran, qui nie tout appui militaire.
Les révélations du Figaro viennent en effet s’ajouter aux accusations déjà portées par des organisations telles qu’Amnesty International contre la France : l’ONG fustige une supposée complicité de Paris dans la guerre au Yémen, au vu des livraisons d’armes françaises à l’Arabie saoudite.
Sur son compte Twitter, Djordje Kuzmanovic déplore «un choix aux conséquences graves pour la paix […] dans un contexte de crise grave avec l’Iran». Le responsable du bureau international de la France insoumise n’a pas manqué de critiquer une position «stupide et déshonorant[e]».
L’Insoumis a par ailleurs reproché à Emmanuel Macron d’avoir «engagé militairement [la France] sans en référer aux représentants du Peuple et de la Nation en violation de la Constitution».
Les témoignages rapportés par Le Figaro viennent contredire les déclarations faites la veille par le ministère français des Armées. «Il n’y a pas d’action militaire française aujourd’hui dans la région de Hodeida, et la France ne fait pas partie de la coalition qui est engagée sur ce théâtre», avait déclaré le ministère dans un communiqué.