COVID19: l’OMS développe un certificat de vaccination basé sur la blockchain, avec une société suisso-estonienne

Le projet pilote chargée de développer le carnet de vaccination digital de l’OMS a été confié à une société suisso-estonienne appelé Guardtime

L’Estonie, petit pays de 1,3 millions d’habitants, est une référence mondiale en matière de numérique, où les citoyens peuvent réaliser la plupart des démarches administratives en ligne. Une nouvelle preuve de cette excellence vient d’être annoncée, liée à l’un des sujets les plus brûlants du moment: l’Estonie est maintenant partenaire de l’Organisation Mondiale de la Santé pour élaborer un certificat international de vaccination numérique. C’est un projet d’une importance capitale dans le cadre de la pandémie actuelle, car un certificat de vaccination numérique internationalement reconnu sera nécessaire, lorsque le vaccin aura enfin été mis au point.

Passeport de vaccination numérique et mécanisme COVAX

Fin août, l’OMS a lancé le mécanisme COVAX, dans l’objectif de permettre un accès équitable au futur vaccin contre le Covid19. 80 pays capables de financer la recherche se sont engagés le 18 septembre à participer au financement du vaccin, au profit des pays les plus défavorisés. Le 8 octobre, la Chine a également rejoint cette initiative, et le mécanisme COVAX rassemble aujourd’hui 172 États.
Une fois que les vaccins contre le Covid seront disponibles sur le marché, et probablement mis à dispositions de tous les pays, dans le cadre du mécanisme COVAX, l’OMS souhaite gérer les données de vaccination grâce à un passeport d’immunité numérique. Pour cela, l’OMS va s’appuyer sur l’expérience estonienne de mise en place d’un cadre national d’interopérabilité des données sanitaires, qui pourrait être transposé dans l’Union Européenne, et le reste du monde.

L’Estonie a déjà  testé un passeport d’immunité numérique

Lors du déconfinement, dans la majorité des pays européens, les gestes barrières et le télétravail étaient les seuls alliés des entreprises pour rassurer leurs employés lors de leur retour à leurs postes de travail. L’Estonie a été l’un des seuls pays européens à mettre en place, en mai 2020, un passeport d’immunité numérique qui attestait officiellement du statut immunitaire des citoyens, dans le cas où ils avaient déjà été contaminés, et présentaient des anticorps.
En suivant le même principe que les attestations de déplacement françaises, ce passeport d’immunité fonctionne avec des QR codes. En arrivant au bureau, les employés présentent un QR code généré temporairement garantissant l’état de santé de l’employé. Ce retour d’expérience concluant a inspiré l’Organisation Mondiale de la santé pour sa stratégie de soutien d’une vaccination à l’échelle planétaire. 
Le Premier Ministre estonien Jüri Ratas se félicite de cette reconnaissance internationale de l’excellence numérique estonienne. 

Un certificat de vaccination international numérique basé sur la blockchain

Le projet pilote chargée de développer le carnet de vaccination digital de l’OMS a été confié à une société suisso-estonienne appelée Guardtime. Cette entreprise, spécialisée dans la blockchain, collabore déjà avec la société en charge des certificats sanitaires estoniens Covid-19 (SICPA).
La méthode de Guardtime permet de prioriser certaines populations, telles que les personnes âgées, et propose aussi des outils pour le suivi de la vaccination à différents niveaux géographiques. La première étape du projet implique une «carte jaune de vaccination» numérique, à utiliser dans le monde entier une fois qu’un vaccin aura été trouvé. La carte permettra l’échange international des données de vaccination, tandis que la technologie blockchain garantira leur fiabilité et leur transparence.
Jüri Ratas a également confirmé que l’Estonie travaille à l’introduction de “X-Road”, le logiciel open source estonien pour l’échange de données, pour l’échange transfrontalier de données de santé, qui permettrait à l’OMS et à d’autres États membres de l’UE d’établir des services internationaux.

Un passeport d’immunité pour booster voyages et le retour au travail

Selon Bloomberg,  en l’absence de vaccin contre le coronavirus encore disponible, il a été proposé que les personnes porteuses d’anticorps puissent se voir délivrer un «passeport d’immunité international» leur permettant de voyager ou de retourner au travail, en supposant qu’elles sont à l’abri d’une réinfection.

Mais l’Organisation mondiale de la santé a averti en avril que la protection contre une deuxième infection chez ces personnes pourrait ne pas être suffisante pour que l’idée soit efficace.
«L’OMS ne doute pas des« certificats » en général, mais de ce qui est certifié», a déclaré Aaviksoo. «Lorsqu’un vaccin aura été autorisé sur le marché, il devra être efficace, il est donc logique de certifier la vaccination et d’établir des règles en fonction des vaccins.» Pour l’instant, aucune étude scientifique n’atteste encore de la durabilité de l’immunité issue d’une contamination au SARS-CoV-2.

Source : FranceSoir

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