La stratégie Macron pour les retraites

Article du 25 janv. 2019 :

Emmanuel Macron recrute Philippe Grangeon comme « conseiller spécial »

Cette fois, c’est la bonne. Maintes fois annoncée depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’arrivée dans l’équipe de l’Elysée de Philippe Grangeon, ancien cadre dirigeant de Capgemini, a désormais une échéance : ce sera le 4 février, avec le titre de « conseiller spécial ».

Membre fondateur d’En Marche,  Philippe Grangeon est depuis plusieurs années un conseiller de l’ombre d’Emmanuel Macron. A l’automne, il avait assuré l’intérim à la direction de LREM pendant six semaines. Mais désireux de « conserver sa liberté », il renâclait à rejoindre la présidence. Le  départ annoncé du conseiller en communication Sylvain Fort et celui, probable, du conseiller spécial Ismaël Emelien ont eu raison de ses réticences.

Trois jours par semaine

Néanmoins, Philippe Grangeon ne devrait pas remplir exactement les mêmes fonctions que les deux hommes. Ne serait-ce que parce qu’il prévoit de ne passer que trois jours par semaine à l’Elysée, toujours pour garder sa liberté. La condition, selon lui, de la pertinence de ses conseils.

Outre qu’il continuera de donner son avis sur les grandes réformes et les sujets stratégiques, Philippe Grangeon doit dans l’immédiat contribuer au choix d’un nouveau conseiller pour les relations avec les élus en remplacement de Stéphane Séjourné (parti coordonner  la campagne européenne de LREM ) et réorganiser la communication de la présidence.

Recruter un dircom

Il n’entend pas être le « dircom » de la présidence, se voyant comme un « senior partner » et qualifiant son rôle de « facilitateur plutôt que ‘do’-eur » (un anglicisme). Une mission qui mélangerait le conseil en stratégie et les ressources humaines. Si comparaison il doit y avoir, ce serait avec les missions remplies par Jérôme Monod ou Maurice Ulrich auprès de Jacques Chirac.

S’agissant du futur dircom donc, sa préférence ne se porte pas « sur les stars du milieu ». Exit, donc, l’idée de débaucher le patron d’une grande agence. Pour lui, les futurs conseillers de l’Elysée doivent réunir trois critères : une diversité d’expériences ; des convictions politiques, et pas seulement techniques, sur leurs secteurs ; avoir le souci de rassembler.

Soucieux des corps intermédiaires

Philippe Grangeon a, par le passé, dirigé la communication de Nicole Notat (à la CFDT) et de Dominique Strauss-Kahn (à Bercy), puis il a conseillé, gratuitement, Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo et François Hollande. La première année du quinquennat d’Emmanuel Macron, il avait plaidé en vain pour établir de meilleures relations avec les corps intermédiaires.

« Cela n’existe pas, la relation unilatérale avec le peuple. Ce quinquennat est fragile, fragile, fragile », déclarait-il en mars 2018 aux « Echos Week-end », huit mois avant le mouvement des  « gilets jaunes » . Il est désormais davantage entendu sur ce point.

Mission gratuite

S’il va rendre tous les mandats qu’il avait conservés à Capgemini après son départ en retraite (à l’automne 2017), il conservera la présidence de  « Paris and Co », une structure d’aide aux start-up de la ville de Paris . Pour garder le contact avec « la vraie vie ».

Philippe Grangeon ne sera pas payé pour son travail à l’Elysée : « Quand vous avez comme moi une bonne retraite, ces jobs-là, vous les faites par conviction, en rendant au pays ce qu’il vous a donné, dit-il. Je rejoins Macron comme militant. Je viens donner un coup de main à un moment, je ne démarre pas une carrière à l’Elysée. » Lorsqu’en mars dernier il analysait, pour « Les Echos », son parcours, Philippe Grangeon s’était défini comme « coéquipier de gros temps ». Il va être servi.

Elsa Freyssenet

via Emmanuel Macron recrute Philippe Grangeon comme « conseiller spécial » | Les Echos

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