Niveau de lecture. Une nette régression

Le jour où disparaît le plus ancien de nos Académiciens, Jean d’Ormesson, une étude internationale révèle que les petits écoliers français, loin d’exceller en lecture et compréhension de l’écrit, n’arrivent qu’à la 34e place, sur 50 pays classés, et parmi les derniers de la classe en Europe. Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a aussitôt annoncé vouloir instaurer de nouvelles évaluations, une dictée quotidienne, et privilégier certains manuels.

1. La France, seul pays de l’UE à régresser, avec les Pays-Bas. Les résultats de l’étude internationale Pirls, qui mesure les performances en lecture à la fin de la quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France) sont tombés : avec un total de 511 points, contre 520 en 2011, les élèves français sont désormais nettement distancés par rapport à la moyenne des pays de l’UE (540). Selon cette étude, réalisée tous les cinq ans, depuis 2001, dans 50 pays, le score de la France a baissé de 14 points en quinze ans, alors que le score moyen des 24 pays européens qui ont participé à Pirls a, dans le même temps, progressé de six points. L’Hexagone est ainsi le seul pays de l’UE à avoir régulièrement régressé, avec les Pays-Bas. Seuls Malte et la Belgique francophone font pire. Tandis qu’au niveau international, la Russie, Singapour et Hong Kong constituent le trio de tête des pays bons lecteurs. Savoir déchiffrer est une chose, comprendre en est une autre : l’enquête révèle aussi que la capacité des élèves français à s’approprier et accéder au sens d’un texte long est particulièrement faible.

2. Une dégringolade continue. Les élèves testés sont entrés en maternelle en 2008 le plus souvent, année de la mise en oeuvre de nouveaux programmes, objets de critiques des enseignants pour leur lourdeur et l’absence d’indications pédagogiques. Ils ont été modifiés en 2015 pour la maternelle et 2016 pour l’école élémentaire. La baisse des résultats s’est accélérée : entre 2001 et 2011, les élèves français ont perdu cinq points, tandis qu’entre 2011 et 2016, ils ont perdu neuf points. « Ces résultats sont insatisfaisants et préoccupants, pas dignes de notre pays », a commenté le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, lors d’une conférence de presse. D’autant qu’« ils viennent confirmer un certain recul des élèves français », déjà mis au jour par d’autres études internationales.

3. Évaluations et dictée quotidienne. Pour faire remonter le niveau, le ministre, qui avait déjà instauré des évaluations en début de CP et de 6 e à la rentrée dernière, a annoncé de nouvelles évaluations au milieu du CP et en début de CE1 à la rentrée 2018. Des tests « légers et faciles à faire passer », a-t-il promis. Jean-Michel Blanquer souhaite aussi que la dictée quotidienne devienne « une réalité dans nos écoles primaires ». La socialiste Najat Vallaud-Belkacem avait pris, à la rentrée 2015, cet engagement mais celui-ci s’était heurté aux critiques des syndicats. Autre souhait du ministre : aider les enseignants à bien choisir leurs manuels scolaires. Tous « ne se valent pas, des études ont prouvé que certains sont plus efficaces que d’autres », a-t-il plaidé. La liberté pédagogique, qui permet à l’enseignant de choisir ses méthodes et outils pour atteindre les objectifs demandés, doit être une « liberté éclairée », a-t-il estimé.

4. Lecture à voix haute et poésie. Des recommandations pédagogiques seront publiées, prochainement. Il sera, par exemple, recommandé de pratiquer la lecture à haute voix ou d’entraîner les élèves à réciter un texte devant un auditoire. Le ministre a aussi promis un plan de formation en lecture pour les professeurs des écoles, une « grande conférence » sur l’école maternelle, en mars, et le développement de stages de soutien pendant les vacances, notamment en CM2.
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